Frenchies in a New World - Chapitre 13

 Chapitre 13


    L'anniversaire de notre blondinet préféré a été incroyable, le dimanche aussi. Matt a achevé de tout rendre parfait, mais mon bébé a fait très fort ! Entre les cadeaux, les repas, notamment celui du soir dans la serre... Il nous a emmené dans un autre monde ! Plein de fleurs : des roses, des tulipes, de la lavande, des coquelicots, et des tas d’autres plantes que je ne connais pas. Il y avait également des choses comestibles qui poussent sans avoir besoin de trop de places, comme des fraises (je vais finir par croire que je le mets enceinte à force), des herbes aromatiques et  odorantes, des arbustes - dont un petit arbre que j’ai pris pour un citronnier mais qui s’avère être un kumquat - le tout protégé du froid extérieur, à la lumière des bougies et de la ville, telles des petites étoiles à travers les vitres opaques et les tiges florales, c'est un lieu quasi magique. Je me suis revu, il y a presque dix ans, pendant ces soirées d'été, avec Sarah et John, Damien, ses grands-parents. J'ai discrètement lâché une petite larme et collé mon bébé contre moi pendant que l'autre couple partageait aussi sa chaleur et son amour. Quelle journée merveilleuse.

    Le dimanche a été aussi incroyable, même sans le côté anniversaire féérique. J'ai gardé pas mal d'achats fait avec Matt pour Noël, je n’ai révélé à mon rouquin que les huiles de massage, le jock, et un stimulateur prostatique. Et je ne sais pas si c'est la joie du moment ou l'envie de me faire plaisir, mais mon bébé n'a protesté ni pour le sexe que je lui ai réclamé, ni quand je lui ai mis le petit objet - les vibrations l'ont même poussé à vite le retirer pour que l'on s'entraîne au saut à la perche ! J'adore le voir tremblant, le regard fou de désir, et mon prénom sur ses lèvres charnues. Même si son adoration est constamment visible dans ses yeux quand nous nous regardons, j'aime tant le faire se lâcher...

    Et donc après une nuit des plus torrides, je rejoins mon travail avec un mauvais pressentiment. Deux jours trop parfaits, ça ne peut pas continuer. En tant que sous-directeur, je passe ma journée à gérer les crises entre les rendez-vous, l'appel du banquier pour mon propre problème d'argent que je dois résoudre, le rapport de la comptabilité de la boîte transmis immédiatement à Nicolas, gérer un conflit entre deux employés, ainsi qu’une myriade d'autres menues tâches dont j'ai parlé à Damien pour avoir ses conseils, je sais qu'il ne travaille pas ce matin. Il m'a aidé à ne pas m'énerver, je n'ai pas l'habitude d'avoir tant de pression ! Et mon foutu ami/patron qui n'a pas voulu m'aider par principe puisque "la moitié de ces tâches auraient pu être déléguées à ton secrétaire". J'enrage, comme si je pouvais prendre le premier venu ! Et il ne me reste que trois semaines pour trouver le candidat parfait...

    A onze heures quinze, j'abandonne mon bureau pour rejoindre la salle de sport. Peu m’importe si ma présence est nécessaire, il me faut une pause. J'essaie d'évacuer ma frustration sur les machines, soulevant des charges plus lourdes que d'ordinaire, mais mes biceps gonflés et mon agacement font que je m'en sors sans problèmes. Je continue ainsi pendant une heure, sans parvenir à réellement me calmer. Je suis toujours frustré. C'est lui qu'il me faut.

    Je ne sais pas si un quelconque dieu existe, mais peut-être souhaite-t-il se faire pardonner pour les épreuves qu'il m'a faites endurer plus jeune. Par miracle, mon bébé m'attend dans mon bureau alors que j'y reviens presque à reculons. En quelques secondes, je le plaque contre moi et l’étale sur le bureau, froissant sans complexes sa veste, son gilet, sa chemise, dénouant sa cravate : j'ai besoin de sa chaleur, de son odeur. Comme un drogué en manque de sa dose, mes mains fébriles ôtent ses habits, moins calmement que lui, qui ouvre ma chemise et se colle à moi une fois que mon pantalon est sur mes chevilles. Quelle surprise, en ouvrant le sien je découvre non seulement le jock, mais aussi le petit vibrateur en place ! Je remplace immédiatement l'objet par mon sexe dont la raideur devient maximale une fois dans son intimité. Il gémit, partagé entre la brûlure de mon empressement et le plaisir pris malgré tout. Je ralentis, le temps que son intimité souple s'adapte et s'humidifie, pour mon plus grand plaisir. Et le sien! Même si je me doute qu'il va me demander un truc - je le connais, il ne s'est pas tant lâché hier et aujourd'hui sans raison - je profite qu'il soit bien chaud pour me donner à fond. Et si j'en profitais pour en rajouter un peu, lui en demander plus ? Je sors du tiroir de mon bureau cet espèce de harnais en tissu qui va lui tomber pile sous les tétons, et je lui mets sans protestation. Je le complimente, ça va super bien avec son jock. Il ne répond pas, plus occupé par le demi-tour que je lui ai fait faire. Je l'installe à genoux sur ma chaise et utilise le harnais pour le prendre.

– D...d... doucement chéri, marmonne t-il entre mes coups de boutoir.

– Ouais, mais tu m'excites tellement habillé comme ça...

    Je prends tout de même sa remarque en compte pour éviter de lui faire mal. Ça m'embêterait beaucoup de froisser mon bébé et qu'il me refuse l'entrée de sa caverne merveilleuse ! Alors, pour tempérer mes ardeurs, je penche sa tête en arrière pour l'embrasser et finis par me coller à son dos. Qu'est-ce que ça me rend dingue cette tenue ! Je tempère la sauvagerie qui sommeille en moi en travaillant ses tétons pour l’exciter, et je récolte ainsi les contractions de tout son corps mêlées à des gémissements qui feraient rougir mon rouquin en temps normal.

    Je le remets sur le bureau, toujours plongé en lui, les mains sur ses hanches, et je contemple son visage béat. Quelle fierté d'avoir atteint un stade où chaque mouvement lui envoie une décharge intense de plaisir ! En même temps, vu la taille de mon morceau, sa petite boule interne est stimulée, et je me donne ensuite du mal pour qu'il soit dans cet état. Je reprends les va-et-vient sur son corps désormais humide et plus que brûlant, à tel point qu'il se cambre, les bras derrière la tête, dans une position si délicatement sexy. Je retire mon pieu délicatement et branle nos deux sexes l'un contre l'autre d'une main; l'autre continue de jouer dans son petit trou bien ouvert, avant d’encaisser une contraction qui me broie presque les doigts, alors qu'il explose de plaisir. Les pulsations de sa queue contre la mienne m'entraînent, il finit une fois de plus avec une douche de sperme. Lorsque son corps se détend et que je reprends également conscience, je continue de jouer avec lui, mais il me supplie d'arrêter : les sensations deviennent plus de la torture qu'un réel plaisir, je le surcharge trop !

    Je nettoie mon bébé et le laisse posé sur mon bureau, épuisé et en sueur, puis me rhabille. Le temps de tourner la tête, voilà que lui aussi se redresse - mais il a l'air de bien vouloir garder le harnais en tissu sous son vêtement. Je souris discrètement, je sens que ce soir je vais encore m'amuser.

– Bon, c'est l'heure de passer à ton rendez-vous peut-être, me dit-il

– Boh il peut bien attendre un peu, je suis avec mon mec.

Je lui fais un clin d'œil et regarde mon agenda pour voir qui je dois rencontrer. Mon sourire s'efface quand je vois marqué le nom de mon bébé.

– Qu'est-ce que ça veut dire ?

Il rougit, comme s'il était coupable, puis il prend une grande inspiration avant de m'annoncer d'un air décidé :

– J'ai vu que tes économies avaient disparues. C'est ton argent, tu en fais ce que tu veux. Mais donc de mon côté je fais en sorte que tu récupères celle de mon inscription. J'ai lâché la fac, j'y comprends rien. Et donc je suis là parce que je sais que tu n'as toujours pas de secrétaire, alors même si c'est pas en rapport avec le diplôme que j'ai eu avant ma licence, je suis venu postuler. Vu que je t'ai aidé une fois, j'en suis capable. Je t'ai fait un CV et une lettre de motivation...

Je ne sais pas pourquoi, mais cette annonce me contrarie plus qu'autre chose.

– Mais attend bébé, tu peux pas arrêter la fac comme ça !

– Je peux surtout pas arrêter la fac en n'ayant rien derrière. Mais comme j'ai arrêté, la preuve dans ce formulaire de désinscription validé par l'administration, maintenant il faut que je trouve un boulot.

– Il est hors de question que tu arrêtes ! T'es trop intelligent pour rester sans diplômes ! Tu vas pas passer ta vie à ressembler à un crétin… A me ressembler quoi !

– Chéri, j'en ai deux des diplômes. Puis pour un crétin, tu répares tout comme personne, tu es sous-directeur. Et tu es un dieu au lit...

Même s'il me fait ce regard coquin pour m'amadouer, je refuse de le laisser m'attendrir.

– Non bébé, tu vas reprendre les cours, et puisque Damien n'a pas assez de temps pour s'occuper de toi, on va engager un prof particulier ! Tu vas pas laisser tes études maintenant !

– Mais j'en ai marre des études ! Je suis pas heureux en cours, si y avait pas eu Peter, ça ferait longtemps que j'aurais arrêté ! J'ai des notes de merde, je vais pas valider le semestre, j’en suis certain après les trois partiels que j’ai passé. Je peux pas continuer, je fonce droit dans le mur ! Quand même chéri, j'ai vingt-trois ans, je sais ce que je veux...

– J'appelle tout de suite ta fac pour annuler ta désinscription. Inutile de protester.

– Mais pourquoi tu veux pas m'écouter !?! Je suis sûr que Damien comprendrait lui !

– Peu importe tes arguments, c'est non !

    La discussion s'intensifie et devient une dispute, la première pour notre couple. Mais c'est normal de ne pas vouloir qu'il laisse tomber ! Il peut y arriver, je le sais ! Mais à crier et ne pas l'écouter, je le braque de plus en plus.

– Je n'irai pas en cours ! Tu vas pas décider pour moi !

– Je te dis non, c'est non ! Tu vas reprendre tes cours et arrêter de me casser les couilles !

Un silence de quelques secondes s’installe, la tension entre nous retombe.

– C'est ça. Je te casse les couilles. Et bah trouves un autre con pour te les vider.

    Son air glacial contraste avec nos éclats de voix précédents et me calme plus que notre dialogue de sourds. Il quitte la pièce. La porte claque et mon téléphone vibre. Damien. Je réponds et grogne à moitié :

– Qu'est-ce que tu veux ?

– Alors ça y est, tu as ton secrétaire personnel?

– Putain j'aurais dû m'en douter, t'es de mèche avec lui.

– Oh, calme-toi Thomas, tu vois bien qu'il est malheureux comme tout, être avec toi ça ferait son bonheur, et toi tu serais plus embêté par tout ce pourquoi tu m'as demandé de l'aide ce matin. Au début j'étais pas pour non plus, mais Matt a raison, il faut voir la réalité en face, c'est pas bien s'il fait ce que ses parents attendent de lui, ou ce que tu attends de lui. Il est assez grand pour choisir. Puis tu vas pouvoir le débrider plus facilement en l'ayant toute la journée avec toi...

– Pfffff, je pense pas qu'au sexe.

– Laisse lui une chance quand même. Passe-le moi.

– C'est pas possible... Je l'ai énervé et j'ai été…

– Tu l'as pas frappé ?!?

– Ça va pas non ! Mais je l'ai insulté.

– Mais c'est pas vrai, t'es trop con toi aussi ma parole !

    Je n'ai pas le temps de m'excuser qu'il a déjà raccroché. Je me sens soudainement... coupable ? J'ai en tout cas été trop loin. J'ai oublié que même s'il pouvait se soumettre légèrement pour mon plaisir, en dehors de nos rapports sexuels c'est une forte tête que je ne peux pas dominer.

    J'essaie de l'appeler, mais je tombe directement sur sa messagerie. A-t-il éteint son téléphone ou est-il en communication ? Ne pas savoir m'énerve, je tente pendant une heure de le joindre, puis me lance dans le rapport du jour, que je bâcle légèrement. Damien ne sait pas où il est, il ne lui a pas dit. Ou il ne veut pas me le dire. Après vérification, la voiture est dans le garage, il n'a pas pu aller bien loin. Je dérange Matt pour savoir s'il a des nouvelles, mais il est déjà avec son Damien - et il me promet que ni lui ni la mamie à côté de chez lui ne cachent de rouquin. Il reste une solution, mais je n'ai pas son numéro. Heureusement de nos jours, presque tout le monde est sur les réseaux sociaux... Je trouve rapidement Peter Prewet et commence une discussion avec lui.

"        16h31
Salut c'est Thomas, le copain de Valentin.

16h54
“Hey Thomas ! Tu tombes pile à la fin de notre examen du jour.”

“Tu saurais pas où il est ?”

“Où il est nan, mais il m'a appelé pour demander si on pouvait pas le prendre une nuit avec Charlie. Je l'ai...comment on dit en français ? I teased him. 'Cause, le prendre, est-ce que c'était to sleep or to fuck lol.”

 “Oui oui bon, il est où ?!”

17h06
“'don't know buddy, sorry."

    Je tape du poing sur mon bureau. Je n'aime pas ça ! Qu'est-ce qu'il fiche bon sang ! Je tombe encore sur sa messagerie quand j'essaie de le joindre. Je suis certain qu’il le fait exprès pour m’inquiéter, que je regrette chacune de mes paroles, et surtout pour que je change d’avis en le choisissant comme secrétaire…

    Damien n’a pas tort, je pourrai plus facilement lui faire des choses si je l’ai avec moi toute la journée. Que l’on soit encore plus fusionnels. Je comprends parfaitement le sentiment de Damien, celui d’abandon quand son petit Matt n’est pas avec lui - surtout quand il se refusait à lui. Puis si je suis son patron, je pourrai lui donner des ordres, lui qui refuse de m’être soumis… Doit-il pour autant arrêter les cours ? Ce n’est pas parce que je ne regrette pas de ne pas avoir fait de longues études que ce sera pareil pour lui. Surtout qu’aujourd’hui, c’est beaucoup plus aisé de reprendre les études, et ses diplômes restent toujours valables.

J’attrape mon téléphone et compose le numéro de Nicolas :

– Bonjour Thomas ! Que me vaut le plaisir de ton appel à… dix-sept heures trente à New York environ ?

– Je me demandais… pour mon secrétaire.

– Je t’ai dit, tu prends qui tu veux ! C’est juste obligatoire dans la charte de l’entreprise, et ça va te permettre de ne pas avoir à te taper toute la paperasse que tu fais en ce moment.

– Justement, ça pourrait me décharger de presque toutes mes tâches non ?

– Non, il y a des impératifs que seul toi peux remplir, car je n’ai pas confiance dans les inconnus.

Je laisse passer quelques secondes.

– Et si justement mon secrétaire c’est Valentin ?

– Comment ça, il veut arrêter les cours ? Après c’est vrai que s’il fait ça, son ancien diplôme n’étant pas valable en Amérique, c’est le meilleur moyen d’avoir un boulot. Ma foi, c’est la meilleure idée qu’on aurait pu avoir ! Prends-le en période d’essai, vois comment il se débrouille.

– Mais tu penses pas qu’il devrait continuer les cours ?

– Si j’ai bien appris une chose avec Valentin, c’est que les choix importants, il les réfléchit longuement. Je pense qu’il n’est pas bien depuis le début, qu’il a essayé, mais que ça doit faire un certain temps qu’il réfléchit aux options pour s’en sortir. Puis en faisant ça, tu vas avoir la liberté de le tringler au bureau ! Qu’est-ce que ça me plairait d’avoir mon mec toute la journée ! Bon, je serais certainement pas aussi productif… ou pas dans le même sens en tout cas, s’amuse-t-il.

– Même si j’en profiterai certainement, c’est pas le but premier ! Je veux qu’il soit heureux.

– Bah appelle-le et dis-lui la bonne nouvelle ! Il va être ravi, tu vas être son héros, encore une fois.

– Ouais enfin son héros qui l’a déçu juste avant…

– T’en fais pas, il t’aime tellement qu’il te pardonnera tout… Il excuse beaucoup de choses par amour.

– Mais où est passé le vrai Nicolas, qui baise les mecs sans sentiment et ne s’y intéresse pas ?

– Je pourrais dire la même chose de toi ! Tu as bien plus changé que moi.

    Je ne réponds pas, je sais qu’il a raison. Je le remercie et raccroche pour essayer de joindre mon bébé, mais je tombe encore et toujours sur sa messagerie :

“Vous êtes bien sur la messagerie de Valentin, laissez-moi un message et je vous rappellerai dès que possible. Peut-être.”

“Bébé, c’est moi… je suis désolé de ce que je t’ai dit, reviens, je m’inquiète. Je ferai tout ce que tu veux, ne sois pas fâché contre moi s’il-te-plaît. J’ai été stupide de me braquer, tu as raison. Je… j’ai appelé Nicolas, il est ok pour que tu sois mon secrétaire. Mais c’est pas ça le plus important. Je t’aime. Je peux pas me passer de toi. J’ai besoin d’un câlin. Je t’en supplie bébé…”

    Le bip du téléphone me signale que je suis à l’enregistrement maximum pour un message vocal. Je raccroche. Et soupire. Il est presque dix-huit heures, la nuit est tombée dans les rues éclairées par les lampadaires. Je regarde par la fenêtre, la nouvelle lune brille par son absence, aussi noire dans le ciel que le vide dans mon coeur quand il n’est pas là. Où est-il ?

    Je commence par monter dans la serre, cet espace qu’il a merveilleusement aménagé. Mais il n’y est pas, pas plus que dans l’appartement, où je dérange Matt et Damien enlacés sur le canapé. Ils me proposent de m’aider à chercher, mais je leur dis de continuer : ce n’est pas moi qui vais reprocher à qui que ce soit de s’occuper chaudement par ce froid ! Surtout mes petits amis mignons. Tiens, ça fera un bon surnom pour Matt ça, mon petit ami.

    Je leur interdis de me suivre et prends les clés de Damien avant de les enfermer avec les miennes - qu’ils s’amusent et soient heureux bordel ! Puis je prends le chemin de Central Park.

    Je marche d’un bon pas et croise les derniers joggeurs dans le parc près du Réservoir, la baisse de température poussant les promeneurs à rentrer chez eux. Quel endroit de ce parc attirerait le plus mon bébé ? Je remonte au Nord, vers le Conservatory Garden, sans succès, pas plus que vers le Harlem Meer boisé. Un éclair de génie me traverse : et s’il était allé vers The Pound pour le calme qui y règne ? Je file au pas de course vers le sud du Parc, vérifiant quand même les grandes pelouses du musée d’art ou du Muséum d’Histoire Naturelle. Le trajet me prend du temps, je n’ai jusqu’ici pas réalisé à quel point ce parc est gigantesque. Et l’heure qui tourne…

    En arrivant dans l’espace qui me fait immédiatement penser à une virgule, à l’origine du nom, je scrute les rares passants. Un SDF qui fouille dans une poubelle m’interpelle à force de me voir tourner dans tous les sens, la voix grave et éraillée :

– Qu’est-ce que tu cherches ici ?

Même si l’odeur qu’il dégage me fait le regarder avec méfiance - surtout qu’il doit faire ma taille - je lui réponds et lui montre une photo de mon bébé :

– Je cherche mon chéri, je l’ai vexé et je pensais qu’il se réfugierait dans un coin de verdure.

– Ah oui, je l’ai vu sur le pont là-bas tout à l’heure. C’est dangereux pour un garçon à l’air si innocent de se promener seul dans le noir comme ça. C’est probablement ce que s’est dit un des policiers qui passait par là en l’emmenant avec lui.

Comme pour confirmer ses dires, mon téléphone se met à vibrer.

– Allô ?

– Allô, euh, Thomas. Pardon de m’être vexé et de pas avoir écouté tes messages. Je suis aussi patate que toi mon chéri. Par contre tu devineras jamais où je suis.

– Dans un commissariat ?

– Comment tu le sais ? Mais oui.

– J’ai croisé un témoin de ton enlèvement par un policier. Dis-moi lequel, je viens te chercher.

– C’est le Transit Bureau District 1, au sud-ouest du parc, près de Columbus Circle. Et l’agent qui m’y a amené veut pas me laisser partir, j’ai pas mes papiers et il croit soi disant pas que je suis majeur…

– Ok, j’arrive mon bébé. Petit délinquant va, j’espère qu’il va te faire tâter une grosse matraque pour te punir de ta fugue.

Il proteste immédiatement :

– Mais ça va pas non ?

Puis il murmure :

– Y a que la tienne de matraque que je veux bien tâter…

    Je raccroche, remercie avec quelques dollars le vagabond et prends un bon pas pour rejoindre mon rouquin.

    En une dizaine de minutes je rejoins le poste, explique à la policière de l’accueil pourquoi je suis ici, et suis enjoint de venir dans le bureau du Sergent Dickson. Je comprends immédiatement que le cher Dick espérait un peu plus que la protection d’un jeune homme face aux dangers de la grande ville. Moins titanesque que moi, il est tout de même forgé et son uniforme - légèrement moulant - ne cache pas grand chose du corps en acier qui est dessous. Quand il découvre le boyfriend de mon bébé, il semble se tasser et tente de maintenir sa virilité en essayant de me broyer les phalanges. Non, il n’aura pas un mec dans son lit ce soir, ni deux, encore moins MON mec. Après, il peut toujours trouver ailleurs, entre son visage carré mais avenant et son uniforme, il doit draguer aisément. Et je dois bien avouer que je suis soulagé d’avoir un charmant petit ami si fidèle et hermétique à toute tentative de séduction extérieure, dieu sait que beaucoup pourraient craquer face à un tel agent des forces de l’ordre.

    En tout cas, je confirme la majorité dudit petit ami, très mal à l’aise dans cette situation : hermétique, mais pas stupide, il finit par comprendre quand on s’intéresse à son petit cul. Il attrape sa veste et attend son amant aussi bien habillé que lui - pour une fois que nous sommes accordés vestimentairement - pour que nous sortions dans la rue.

– Pfiou, merci de m’avoir tiré de là, c’était oppressant.

– De rien bébé, y a vraiment que toi pour te retrouver dans un commissariat alors que tu n’as rien fait.

– J’aime pas les visiter.

    Je prends sa main et la serre doucement, c’est vrai que nos visites dans un poste de police n’ont jamais été joyeuses.

– Mais là, c’était avec un policier sexy qui t’aurait bien fait des choses, dans son bureau fermé ! L’agent Dickson en a-t-il une grosse ?

– Arrête, tais-toi je veux pas savoir !

– Rhoooo, allez, t’as bien vu son pantalon, il doit au moins être membré comme Damien ! C’était un peu comme John dans ses treillis.

– Si tu ne te tais pas, je te parle plus ! C’est pas parce que je t’ai pardonné ce que tu m’as dit que je te fais plus la tête.

– T’es incapable de m’en vouloir, la preuve tu ne vas pas te plaindre si je t’emmène dans un super resto de Manhattan, puis dans un super hôtel pour te faire passer une nuit de folie.

– Alors ok, je ne dirai rien pour le resto, mais l’hôtel ça sera une autre fois, je suis crevé ! En plus j’ai reçu un message de Matt qui demande à être libéré avant demain matin.

Je laisse échapper un ricanement, s’il n’y avait pas Matt, il aurait accepté pour me faire plaisir. Il n’est vraiment pas dangereux mon rouquin, tant qu’il a ce qu’il veut, on obtient de lui tout ce que l’on désire.

– Et bien partons juste sur le resto alors, que nous fêtions ton travail, mon cher secrétaire !

Et que surtout je te fasse passer une soirée romantique, pour me faire pardonner notre dispute…

    Son petit sourire satisfait disparaît en voyant le luxe du lieu que j’ai choisi pour manger. La carte lui fait écarquiller les yeux, autant que chaque détail qui lui fait prendre conscience de l’opulence qui nous entoure : couverts en argent, verres en cristal, nappes en soie, les boiseries probablement en olivier… Heureusement que j’ai demandé à ce qu’on soit dans un coin de la salle, le serveur - droit comme un i dans son costume amidonné - nous a placé sur la terrasse supérieure, avec la balustrade en bois fleurie et les fenêtres qui donnent sur Central Park. Ainsi, ça nous isole un peu du reste de la salle et des couples ou des familles fortunés qui viennent manger dans leur cantine habituelle.

    Je dis à mon bébé de choisir ce qui lui fait plaisir sans regarder le prix, mais c’est comme parler à l’oreille d’un sourd. Je me lève entre le plat et le dessert pour aller demander une rose rouge, mais l’hôtesse d’accueil s’excuse platement : impossible d’en avoir une rouge au Purple Roses. Bon, le geste est le même non ? L’important c’est d’offrir cette fleur. Et tant qu’à choisir, je la prends immortelle, dans une espèce de vase, flottant sur une cire transparente qui fait penser à de l’eau.

    Je retrouve ma place au moment où nos desserts sont amenés, garde la fleur dans ma poche, les profiteroles sont prêt à être attaqués par la cuillère de mon petit gourmand adoré. Nous dégustons, je m’empresse d’engloutir les petits choux remplis de crème - je remplirais bien le mien de crème, mon  petit chou - et observe tendrement mon rouquin aux lèvres chocolatées. Quand il pose sa cuillère et se lèche les babines, je viens à côté de lui et pose un genoux au sol :

– C’est pour toi mon bébé.

Ses yeux tombent sur la fleur, s’humidifient légèrement. Il me prend par le cou alors que je me relève, il quitte la chaise pour rester dans mes bras.

– Qu’est-ce que je t’aime mon grand nounours. Mais qu’est-ce que tu es bête aussi, j’ai cru que tu allais me demander en mariage !

– Et j’aurais dû ?

– Ça fait six mois qu’on est en couple, c’est peut-être un peu tôt.

Peut-être, ou pas. Je ne dis rien, de toute façon je n’ai pas encore sa bague de fiançailles.

    Le serveur nous amène l’addition, toujours un balai fourré dans le cul, alors que nous sommes enlacés. Je glisse un billet de cinquante dollars dans sa main, il perd enfin cette raideur pour me remercier. A-t-il fini par voir que nous ne sommes pas du même milieu que le reste de la salle ? En tout cas je suis content, même si l’argent ne fait pas le bonheur, il permet d’en apporter un peu pour ceux qui n’ont pas mon salaire désormais important. Et je n’ai plus à me limiter pour gâter mon bébé. J’adore quand il proteste. Bon, je ne pourrais pas lui en offrir plus pour ce soir, la grande galerie du Time Warner Center, proche de notre restaurant, est fermée; nous pouvons quand même observer les décorations de Noël brillantes. Il est temps de rentrer, mon petit panda roux - chaton est réservé au blondinet de Damien - baille à s’en décrocher la mâchoire. Et mon pantalon commence à me déranger : malgré la nuit passée et la partie sexe ce midi, je suis tout aussi chaud que d’habitude.

    Nous retrouvons le couple sur le canapé, qui semble avoir un peu joué avec la nourriture et s’être rhabillé en urgence. C’est Damien qui nous pose la question de manière innocente :

– Ah, vous rentrez déjà ?

– Oui, mon bébé est fatigué. Matt, tu as encore du chocolat sur le téton gauche. Amusez-vous bien, bonne nuit.

    Je leur fais un clin d’oeil et suis la paire de fesses qui disparaît dans notre chambre après avoir souhaité un bonne nuit plus rapide aux blondinets, mais en leur faisant la bise. Il se déshabille presque totalement, garde son jocks et le harnais, rougit de mon regard coquin et attrape son peignoir.

    Je le poursuis dans la salle de bain, lui ôte le savon des mains pour le laver. Il proteste faiblement, d'accord il veut bien qu'on se frotte mutuellement, mais c'est tout. J'approuve, j’ai déjà mon idée en tête. Une fois que nous sommes entièrement propres, debout face à face, je ferme le poing sur le savon, qui glisse et finit au sol. Intérieurement je suis mort de rire, surtout vu l'expression sur son visage : une soudaine inquiétude, qui supplante la fatigue. Je souris :

– Bébé, tu veux bien ramasser le savon ?

    Même s'il se baisse en pliant les genoux, il faut qu'il se tourne. Je me baisse aussi et l'empêche de se remettre face à moi quand il se redresse. Je ne lui laisse pas le temps de protester et colle ma langue sur sa petite rondelle, encore légèrement ouverte des folies faites depuis vingt-quatre heures.

– Ooooh, Thomas... Arrête s'il te plaît, je suis pas encore refermé... Ça fait déjà quatre fois au moins pour aujourd’hui...

– Mais lâche-toi bébé, on s'en fiche du nombre de fois ! Arrête de compter, pense juste à mon gros engin sur ta prostate !

    Je remplace ma langue par deux doigts pour venir lui rouler une pelle. S'il m'en empêche maintenant, je ne comprendrais pas, il tortille du cul, paré pour mon entrée. Sa petite bouille fatiguée me fait quand même changer d'endroit pour son confort. Je mets ses cuisses autour de mes hanches et nous entoure des peignoirs pour se sécher, le temps d'aller dans la chambre. Puis je l'installe tendrement sur le ventre et me colle à son dos.

– Tu vas voir bébé, je t'allonge comme ça, je te la rentre en douceur et je te caresse les fesses tout en la faisant coulisser sur toute la longueur, doucement, comme ça...

    En même temps que je lui parle, je fais ce que je dis, masse ses brioches bombées alors que son conduit moite et si accueillant s'ouvre à moi. Puis je m'allonge sur lui, couvre son corps complet de baisers et de caresses. Même si mes envies me susurrent d'accélérer, je n'en fais rien, je reste aussi tendre que sa peau est douce. Nos mains se rejoignent, mes lèvres baisent son cou alors que j'ondule du bassin. C'est le moment idéal pour lui dire une fois de plus à quel point je l'aime et que je ne suis rien sans lui, son corps liquéfié entre mes bras. Nos gémissements se mêlent, nos "je t'aime" aussi. Il sort mon sexe de son intimité pour se tourner face à moi et s'empale derechef, les yeux dans les miens.

– Je sais que je ne suis pas le meilleur petit copain mon bébé. Mais tu peux avoir tout ce que tu veux de moi. Je t'aime et je veux ton bonheur. Si tu as bien réfléchi...

– Tout est réfléchi Thomas. Et si, tu es un merveilleux petit copain. Un peu trop chaud peut-être, ou bien c'est moi qui ne suis pas assez débridé.

– Un peu des deux probablement.

– Pas grave. Je t'aime comme tu es, mon grand nounours un peu sauvage.

– Le grand nounours sauvage actif, mais totalement soumis à son bébé passif...

Il sourit :

– Peut-être, mais là c'est moi qui suis au bout de ta queue, donc c’est toi qui a le pouvoir de me faire gémir en accélérant un peu.

    J'entends bien la demande, j'accélère donc le mouvement sur cette petite boule de plaisir, même si je me rapproche plus rapidement de ma jouissance.

    J'explose d'ailleurs avant lui, lubrifiant un peu plus le fourreau qui m'a si chaudement accueilli. Je réduis la taille de pénétration avec le remplacement de mon sexe par mes doigts pour lui chatouiller la prostate, alors que je décide de le prendre en bouche. Je ne suis certainement pas le meilleur dans ce domaine, mais puisque ma tendre pénétration n'a pas suffi à le faire jouir, il faut que je continue de manière dévouée à lui faire ressentir du plaisir. Puis il n'y a pas de problème à être actif et sucer son copain, si ?

    La double stimulation vient rapidement à bout de sa résistance et je partage d'un baiser sa production - nettement moins abondante que la mienne, mais déjà bien généreuse. J'ai presque du mal à retirer mes phalanges de son intimité, son orgasme l'a bien contracté ; il a un don, ce n'est pas possible autrement ! Et ça m'exciterait presque à nouveau de savoir qu'il va dormir avec ma production en lui… Mais en bon petit ami, je le laisse se remettre de notre courte nuit d'hier et des émotions de la journée. À moi de le chauffer au boulot dès demain...

    Le réveil est dur le lendemain. Mon bébé est courbaturé, et le manque de sommeil se fait sentir, surtout que notre nuit a été coupée quand, vers trois heures, l'alarme incendie de l'immeuble s'est déclenchée. Le temps de se rendre compte que c'est juste l'abruti du deuxième qui fume trop près de son détecteur, nous avons bien eu le temps de nous les geler - même si nous avons été malin en allant dans le hall du bureau. Tous nous ont remercié de l'initiative ; c'est vrai qu'avec la température négative, ce n'est pas l'idéal de rester dehors en pyjama, même enroulé dans une couette molletonnée.

    Mais malgré ses cernes plus marquées, mon panda roux toujours si mignon se prépare pour son nouveau travail. Il a déjà un mail de Nicolas qui l'informe de l'arrivée d'une autre carte sim dans son téléphone, pour avoir un numéro professionnel, tandis que son contrat d'embauche est déjà sur la boîte mail, créé pour lui. En attendant d'avoir son ordinateur personnel, fourni par l'entreprise et qui va normalement arriver dans la journée, il va utiliser le mien. En plus, son bureau et le mien sont reliés, séparés par une porte vitrée fonctionnant comme un miroir sans tain. Je peux le voir sans qu'il me voit et, si je le décide, ouvrir la porte électrique avec une télécommande.

    Je trouve quand même que la technologie a quelque chose de flippant. Signer un document directement sur l'ordinateur grâce à une tablette à dessin, c'est du jamais vu pour moi. Mon contrat était en papier et donné en main propre par mon patron. Mais je ne dis rien de plus, exprime simplement ma joie de travailler avec lui :

– Bon, bébé, maintenant je suis ton patron, il faut m'obéir.

– Mais ton patron à toi m'a envoyé un document sur toutes mes attributions et les protocoles à faire, donc son ordre d'apprendre ça est primant sur tes ordres, non ?

– Quoi, j'ai même pas droit à un gros bisous pour t'avoir fait venir dans l'entreprise ?

Il me tire la langue et me prend ensuite dans ses bras.

– Si, c'est vrai, même si c'est pas tout à fait grâce à toi que je suis là.

Je grogne et essaie de le poser sur mon bureau, mais il se débat. Nous avons du travail !

    Il n'a pas tort, les deux heures qui suivent nous occupent, surtout que l'on reçoit déjà un carton avec tout son matériel. Une fois le pc installé, le logiciel de l'entreprise lancé, et le numéro pro mis en route - forfait payé par l'entreprise - il reçoit par l'ordinateur un message avec tous les numéros de téléphone des gens travaillant dans la boîte, ou bien les associés. Je découvre un nouvel aspect de Nicolas; tout est pensé, calculé, les logiciels à la pointe de la technologie ; bref, c'est pour ainsi dire un génie, digne fils de son père. Voire encore plus intelligent - et je m'inquiète sérieusement pour son degré d’empathie envers les travailleurs - car la filiale américaine est déjà au tiers de l'important empire construit en France par son père. Sauf que là, elle appartient totalement à Nicolas. Une poigne et un esprit de fer dans un corps de velours... Il va falloir que je lui parle de morale, supérieure à la productivité de l'entreprise, et ce n'est pas parce qu'il favorise ses amis qu'il doit être excusé.

    En attendant, je vois déjà les papiers s'accumuler sur le bureau de mon secrétaire, bien plus qu'ils ne le faisaient pour moi, alors que le mien reste vide. Nicolas ne traîne pas à tester son efficacité... Mais il a l'air de s'en sortir, car il déplace le tas, jusqu'à aller le ranger. J'ouvre mon jean pour ne pas me torturer inutilement : ces pantalons de costume sont incroyablement moulants, et même sans jocks pour galber encore plus son cul, ça me fait gonfler en moins de deux ! Je déclenche l'ouverture de la porte et lève mon siège, histoire qu'il voit que je me branle. Je me déleste de ma veste et ouvre ma chemise, qu'il ne rate rien.

    Mais c'était sans compter sur le professionnalisme et le sérieux dont il est capable. Ça le rend sexy d'être si sérieux, mais j'apprécie tout autant ses yeux pétillants de malice. Il ne perd pas sa concentration sur l'écran. Bon. Aux grands maux les grands remèdes : je lui envoie un sms. Ses yeux se tournent vers moi, enfin, et s'écarquillent. Il regarde l'heure, semble hésiter.

– Viens prendre l'apéritif bébé ! Ensuite on ira manger.

Aller bébé, débride-toi !

    J'ai dû penser plus fort que prévu, il s'extirpe de son siège et vient juste devant moi, les fesses posées sur le bord du bureau. Il saisit ma chemise et m'attire contre ses lèvres. Puis il vient sur mes genoux, mon fauteuil grince. Nous n'y prêtons pas attention, surtout pas moi, dont le sexe est agité de soubresauts entre les mains fraîches de mon rouquin. Il n'a pas l'air de vouloir faire plus que me branler alors je fais avec, force légèrement sa tête jusqu'à ce qu'il comprenne que je veux seulement me faire sucer les tétons. Pas encore trop débridé mon chéri... Ou encore un peu cassé d'hier ?

    Je ne vais quand même pas me plaindre, j'arrive à le chauffer suffisamment pour avoir mon quota de sexe, et il n'a pas l'air de trop se forcer à faire son devoir conjugal. Puis même si je préfère sa bouche ou son intimité chaudes, j'apprécie cette branlette qui va soulager mes noix. Puis se faire embrasser le torse, le cou et les lèvres tout en se faisant branler, c'est génial ! Bon, pas aussi bien que sa langue pointue qui tournoie sur mon rubis gorgé de sang, mais c’est  déjà ça.

    Heureusement pour moi, s’il y a une chose de bien avec mon bébé, c’est que c’est une guimauve, certes, mais une guimauve au coeur en fusion. Stimuler suffisamment ses hormones et ses sens m’apporte toujours ce que je désire. Il finit donc par se pencher et englober mon gland après avoir soupesé et malaxé mes boules, je soupire d’aise dès que sa langue entre en contact avec mon organe sensible. J’essaie de glisser ma main dans son pantalon pour lui chatouiller la rondelle, mais il se contracte et m’empêche d’y avoir accès. Peut-être qu’en malaxant ses brioches bombées…

    Sauf que je jouis avant qu’il ne se soit débridé. Si je ne réfléchis pas pour le sexe - en dehors des moyens à mettre en oeuvre pour l’exciter - lui réfléchit énormément ! Il a bien compris ma manoeuvre et s’est démené pour me donner encore plus de plaisir. Je me laisse aller au fond de mon siège, soupire, passe une main sur mon ventre gondolé et légèrement en sueur; c’est fou ce qu’il me donne chaud ! Il me laisse pantelant et quitte mon bureau, je prends le temps de me remettre de cet orgasme fulgurant et me rhabille doucement. Maintenant qu’il n’est plus sur moi, j’ai l’impression qu’il fait frais malgré le chauffage allumé dans le bâtiment. J’ai bien envie de lui courir après, mais je ne sais pas où il est parti !

    Il revient avec notre repas de midi avant même que je n’aie terminé de reboutonner ma chemise. Je lui demande alors de m’accompagner, car le midi je me suis habitué à ne plus manger dans mon bureau. Nous prenons l’ascenseur, direction mon petit garage ! Je me suis amusé à mettre une immense photo de la colline, là où je me suis confié pour la première fois à mon bébé. Le seul endroit où j’ai été bien dans mon enfance, que j’ai aimé partager avec lui. Il manque un peu de soleil et le bruit de la nature pour qu’on s’y croit, même en mangeant à l’arrière de la voiture, désormais presque complètement réparée, qui sent le cuir et le propre - je l’ai moi-même lustrée intérieur et extérieur! ça fait son petit effet, la flambante berline n’a plus rien à voir avec l’épave que j’avais au départ.

– C’est incroyable ! Vivement l’été qu’on parte faire des balades comme ça, qu’on se retrouve dans les champs !

– Plutôt dans un sous-bois, qu’on ne se fasse pas moissonner bébé !

– Je parlais pas d’un champs cultivé ! Et qui est assez stupide pour rester allongé avec des engins agricoles dans le secteur ?

– Ceux qui ont gagné cet Darwin award chéri…

    Nous rigolons encore quelques minutes de la bêtise humaine le temps de manger notre hot-dog américain, notre premier ! En même temps vu notre intérêt pour la junk food ce n’est pas si étonnant. Un sourire me vient en même temps qu’une idée coquine :

– Bébé, j’ai l’impression que tu aimes ça la saucisse.

– Rhooo mais n’importe quoi… t’en as pas marre de me faire des blagues de cul ? s’amuse-t-il quand même.

– C’est toi qui les cherche… et si tu veux chercher de quoi te faire un bon gros hot-dog, with some big meat…

– Shut up my sex lover and eat your cake, not my butt !

Mais le dessert en question me fait continuer la taquinerie :

– Un cheesecake… si tu veux quelque chose de blanc et consistant à avaler, il faut me demander voyons bébé…

– T’es terrible… rappelle-moi pourquoi je t’aime déjà ?

– Parce que je suis ton Superman et que tu es bien dans mes bras. Et que je t’aime tout en ayant besoin de ton amour.

– C’est vrai, je suis si bien dans tes bras…

    Je l’attire sur mes genoux avant de poser sur les siens la boîte cartonnée avec la bombe calorique. Heureusement, vu la taille du truc, il n’a pris qu’une seule part pour deux ! Que nous allons partager avec une seule fourchette. Il commence à s’excuser et rougit, mais je ne vois pas où est le problème : nous nous embrassons à longueur de journée, avec la langue, donc avoir le même couvert… En plus ça me permet de  lui donner les bouts à manger, je lui fais des gros morceaux pleins de crème, et bien que mon comportement l’agace au début, il décide de jouer le jeu et s’amuse donc à s’en mettre sur les lèvres et à tout lécher consciencieusement. Puis une fois notre gâteau dévoré, il me colle un baiser crémeux sur les lèvres, et se sauve, me laissant de nouveau avec une trique monumentale entre les cuisses. Je vais me changer en soupirant pour travailler sur la voiture et terminer les réparations. Je peux enfin m’y remettre puisqu’à présent mon secrétaire s’occupe de tout.

    Quelle fierté de mettre l’essence dans le réservoir, puis de se mettre au volant et d’entendre le doux ronronnement de la berline ! J’appelle immédiatement le propriétaire pour lui faire écouter. A priori, je l’ai dérangé dans une activité intime, c’est vrai qu’il est encore le matin en France. Mais ma nouvelle l’excite bien plus, je suis certain qu’il sautille sur place comme un gamin. Il me demande de faire un appel vidéo afin de pouvoir observer le petit bijou, je lui fais la visite virtuelle de tout le bolide et lui montre même le moteur qui ronronne.

– Restes en appel vidéo mais faites un tour, toi et ton mec ! Elle doit être géniale à conduire.

    Je vais déranger mon bébé, en pleine rédaction du rapport de la journée. Je le vois hésiter, lui qui adore conduire et essayer des voitures, surtout que les anciens modèles le passionnent. Même notre grand patron, qui insiste pour qu’il laisse le travail de côté quelque temps, n’arrive pas à le convaincre, surtout qu’il ne lui reste apparemment pas grand chose. Donc Mr forte tête nous fait patienter alors que je me mets à partager l’excitation de Nicolas, impatient de faire rouler le bijou motorisé dans les grandes rues new-yorkaises.

    Le temps qu’il se décide, notre patron doit nous laisser et nous sommes rejoints par Damien et Matt, qui sont partants pour partir en balade. Mon little friend est impressionné par le luxe, tandis que mon boyfriend, qui a mangé dedans ce midi, finit lui aussi par être excité en entendant le ronronnement du moteur.

– Bon, bébé, je crois qu’en plus de secrétaire, je vais pouvoir t’engager comme chauffeur ?

Je ne le laisse par contre pas s’installer au volant :

– Un bon chauffeur ouvre les portes de ses passagers, surtout qu’il s’agit de ton mec, mon petit ami et notre frère !

Ma remarque fait bondir Matt :

– Attends, Big Boss, tu viens de dire quoi ?

– Que tu es mon petit ami, ami, et petit, m’amusais-je. Et mon bébé c’est mon petit copain.

– Boyfriend vs little friend, and the Big Boss, marmonne Damien qui a compris mon jeu de mot.

    Nous rigolons, amusés du surnom que Matt a trouvé pour moi, puis nous nous installons dans l’habitacle sans l’aide de notre conducteur - les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures et nous sommes assez grands pour nous débrouiller seul, c’était surtout pour donner le surnom de Matt.

    Nous roulons à travers le Queen’s jusqu’à trouver un resto de burger qui nous plaise et prenons à emporter - mon dieu c’est vraiment cheatmeal aujourd’hui ! Ensuite nous continuons notre chemin, cette fois guidés par Matt, qui nous conduit jusqu’à Breezy point, et ainsi nous profitons d’un endroit calme, au chaud dans la voiture, et au retour nous pourrons voir toutes le décorations installées par les gens en vue des fêtes de fin d’année.

    Enfin, vu le temps qu'on passe à regarder l'océan, après avoir fait une petite promenade nocturne, nos deux premiers conducteurs sont à moitié partis dans le monde des rêves. Damien est partagé entre prendre le volant ou prendre son mec dans ses bras, je choisis pour lui et le mets donc à l'arrière. Nous rentrons tranquillement, faisons des détours par les monuments historiques de la ville et autres endroits qui peuvent être vus de la voiture ; nous croisons du monde dans les rues, la ville ne dort pas encore, illuminée malgré la froideur quasi hivernale. Nous prenons rapidement un bon chocolat chaud, puis allons nous coucher après une bonne douche, demain une grande journée nous attend - du moins mon bébé et moi : il faut que l'on fasse du sport, et j'ai bien envie de le prendre sur mon bureau...



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