Amour interdit

 


Amour interdit


Anno Domini CMLXXX – Je fui encusé del maire péchié por la Sainte Mere Iglise. Ceu confiession est mienne rendencion a Nostre Seignor. Asfin que mienne descendance oï ce paroles, jel raconte en language de la comun gens.


Je naquis naguère dans une bonne famille aux moults ressources. Malheureusement, mon père partit en bataille et laissa sa femme, ma chère mère, gérer son mince fief. J’étais tout jeune apprenti quand l’intendant du comté réclama de plus en plus d’impôts, diminuant d’autant plus les ressources familiales. Je dus abandonner mes doctes et tenter de gagner quelques menues monnaies, en chantant balades et fin’amor. A défaut de devenir homme de lettres, je pouvais toujours être troubadour.


Je consignai par écrit mes textes afin d’être certain de ne pas les oublier - chose improbable, il est vrai. J’avais toujours eu une facilité pour retenir les légendes d’autres mondes. Sûrement ce qui me sauva la vie.


Cinq années de guerre s’écoulèrent, impitoyables, sans que la situation ne s’améliore. De plus en plus de jeunes gens en âge de combattre allaient au front, et je redoutais le moment où l’on allait remplacer ma plume par une épée. Notre Seigneur n’avait que faire de sacrifier son peuple en vaines querelles, tandis que les taxes de plus en plus hautes compensaient son incapacité à gagner ses batailles. Nous étions jusqu’alors relativement épargnés, en notre ville de Pointe-Roc, à l’extrémité de notre comté, dominé par le Château du Roc. Mais le calme relatif ne pouvait durer toujours.


Ce furent des cris d’alertes et des hurlements qui tirèrent la ville du sommeil, en ce froid matin de presqu’automne. La ville était sous le feu ennemi; les premières maisons en flammes, alors que le fin mur d’enceinte et la porte croulaient sous l’assaut implacable. En moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, la boucherie commença.


Tuer tous les hommes et ceux qui essaient de se défendre ! Pas de quartiers !


La voix de stentor résonna dans la nuit, probablement jusqu’aux portes du bastion bientôt fermé à tout citoyen. Ma mère ne tarda pas, elle envoya avec diligence ma soeur cacher les bijoux de famille en lieu sûr, tandis qu’elle tentait, secondée par son fils, c’est-à-dire moi, d’aider nos sages anciens, notamment le vieux bibliothécaire qui m’avait appris l’écriture et la lecture.


C’est dans sa boutique que nous fûmes surpris par une poignée de soldats, alors que nous chargions les plus précieux volumes dans une charrette, afin de les sauver des flammes qui allaient bientôt dévorer sa boutique. Le vieux libraire, qui se targuait d’avoir jadis été sous les ordres d’un chevalier, tira une dague et tenta de nous défendre. Il fut saigné comme un porc, sans pitié, tandis qu’un seul soldat se tenait face à moi, acculé à la brouette pleine de livres. Je manquais d’en tacher mes chausses, alors que l’homme sans visage, masqué par son casque, s’approchait, l’épée pointée vers moi. Je me voyais déjà coupé en deux par sa rapière, en train d’agoniser les tripes à l’air, alors qu’à genoux j’implorais le Seigneur d’une mort rapide et indolore, quand il apparut. Sur un grand cheval blanc, sa haute stature et son armure teintée de rouge détonnaient. Un autre détail particulier de son armure, elle possédait un renflement à l’entre-cuisses. Ses cheveux bruns laissé au vent marin flottaient, tandis qu’une légère barbe, signe d’une suite ininterrompue de batailles, fonçait ses joues.


Epargne sa vie soldat, ce n’est qu’un enfant !


Sans vouloir vous offenser, capitaine, il est trop grand pour ne pas être un homme !


Et bien dans ce cas, j’en fais mon prisonnier ! Regarde ses mains, et ce qu’il comptait transporter; tu ne cours aucun danger avec un jeune érudit !


En grommelant que je risquais d’assomer au moins l’un d’entre eux avec un de mes grimoires, le soldat obéit, et je me retrouvais enchaîné tout à la fois à mon fardeau de papier par les mains, tandis qu’au cou je suivais tel un chien les hommes ennemis.


Je ne décrirais pas les horreurs que mes yeux purent observer. La guerre fait ressortir des hommes leurs pires désirs, qu’ils assouvissent sous prétexte qu’ils sont les vainqueurs. Je vis ma mère et ma soeur, non loin des vieillards qu’elles avaient aidé, dans une ruelle, égorgées probablement après avoir été violées, et ce fut une chance que je trébuche sur le panier contenant les bijoux familiaux, roulés dans une pochette de tissu. Je réussis à la glisser dans ma culotte sans que personne ne s’en rende compte.


Partout où il passait, le chevalier brun tentait d’exhorter au calme et à la discipline alors que nous observions la sauvagerie de ses hommes, qui achevaient leurs basses besognes dans le sang. Ceux qui se joignaient à notre convoi se gaussaient de moi, et c’était à qui dirait la plus grosse horreur :


Alors mon mignon, tu sais comment on va te rôtir ? Sorcier !


On pourrait s’amuser avec lui avant, il a des fesses de donzelle !


Les rouquins, faut les écorcher !


Non, les brûler sans les toucher, ils n’ont pas d’âmes ! Si tu le touches, tu finis en Enfer comme lui !


Les larmes me montaient aux yeux. Pour quelles raisons finirais-je en Enfer, alors que je n’avais jamais pêché ?


Notre procession arriva enfin aux portes du château. Les douves, en plus de la protection naturelle due à l’escarpement de l’autre côté du monstre de pierre, formaient une défense suffisante. Je voyais les trébuchets sur les remparts, paré à faire feu, alors que le pont-levis finissait de se fermer dans un grondement sourd. Derrière moi, la ville était perdue. Un nouvel ordre courait, d’épargner tout ceux qui se rendaient. Le commandant de l’armée - moins impressionnant que le capitaine à qui je devais la vie - tenta de parlementer avec le Seigneur du château. Il ne reçut comme pourparler qu’une flèche qui se ficha dans sa jambe. Alors, le siège commença.


Les feux furent éteint, les soldats s’invitèrent chez les habitants lorsque ceux-ci n’étaient pas morts. Le commandant choisit de se replier chez la guérisseuse, qui vivait à côté de mon ancienne demeure; sa blessure empira rapidement, la pointe du trait avait été enduite d’un mortel poison. Quant à moi, je restais le prisonnier du grand capitaine.


Je ne fus pas maltraité, en dehors de la chaîne toujours à mon cou. Nourri en quantité suffisante, de l’eau pour mes ablutions, j’attendais en étudiant la journée qu’il revienne le soir. Là, il me demandait de lui raconter des histoires, de lui lire ces livres si précieux que j’avais sauvé au péril de ma vie. Il ne s’énerva pas quand je lui soulignais qu’il ne comprendrait rien aux traités de science ou de médecine, lorsqu’il me montrait le beau livre qu’il voulait se voir conter, ni quand il découvrit les trésors plus humains que j’avais caché. Il me permit de les conserver, mais à l’abri dans son coffre de butin, à côté du carnet dans lequel il m’avait vu écrire les souvenirs de cette guerre. Sa bonté était égale à sa haute stature, et je ne comprenais pas qu’un si bel homme, courageux et habile combattant, ne soit pas chevalier.


Je crois que c’est ce qui me décida à lui révéler le secret qui lui ferait gagner la bataille; trois mois après le début du siège, le château ne manquait toujours pas de réserves, que ce soit d’eau ou de nourriture, tandis que dans la ville, la pénurie n’allait pas tarder à se faire sentir. Pointe-Roc faisait partie de ces plaques tournantes du commerce, vivant principalement du Grand Marché et des échanges qui s’y faisaient. Les seules marchandises que nous produisions étaient des étoffes de soie d’une grande finesse, et des poissons pêchés en mer. Or nous n’avions vu aucun marchand depuis plusieurs mois maintenant.


Sire…


Appelle-moi Thómas.


Sire Thómas, je sais comment vous pouvez battre notre Seigneur. Le siège va se poursuivre indéfiniment, si vous ne l’attaquez pas par le passage secret.


Un passage secret ?


Oui, quelques lieux au nord ! Il y a une espèce de crique, où peuvent débarquer des bateaux, pour ravitailler le château, et un promontoire avec une porte. Elle doit probablement être bien gardée à l’heure actuelle.


Mmmh, si tu dis la vérité, voilà le moyen pour moi de gagner la guerre, et en même temps du galon…


Je ne mens pas, je vous le jure ! Tout ça n’a que trop duré…


Je lui montrais le livre d’où je tirais mes découvertes, ce qui le décida à envoyer un éclaireur. Pour ma part, je n’avais plus de famille, plus de maison, plus rien à perdre. Alors que si je l’aidais, peut-être me rendrait-il ma liberté - même si je ne saurais où aller, et que je m’attachais à lui de jour en jour.


Après ma révélation, prendre les fortifications fut un jeu d’enfant : l’éclaireur constata qu’un bateau venait effectivement toutes les semaines, en pleine nuit, ravitailler la défense en suivant la côte par le nord. Un plan simple fut établi. Une fausse mais importante attaque des murailles se prépara pour occuper au maximum les ennemis, tandis qu’un bataillon assez important allait cueillir le ravitaillement afin de s’en emparer. Puis, une fois entré dans le bastion, ouvrir les portes et assurer sa prise. Le beau et jeune capitaine fut porté en triomphe par ses soldats, et le Seigneur pour qui il s’était battu le nomma Duc du Château du Roc. La nouvelle devise du Duc Thómas de Sirène du Roc fut ajoutée sur ses armoiries : Maxissima Mentula.


Le pays prospéra comme jamais avec à sa tête un chef attentif à ses sujets, autant que ferme dans ses édits. Tous les habitants lui devinrent loyaux. Et moi, qui avait été son conseiller de l’ombre, le restai, en même temps que son conteur personnel. Entre celles des livres de la bibliothèque du fief, plus celles que j’inventais, il ne s’ennuyait pas. Je passais mes journées à divaguer, un écriteau et une plume dans les mains, du parchemin et de l’encre dans les poches, prêt à noter toutes mes idées. Des copistes commencèrent même à répandre mes textes dans le royaume, et de plus en plus de Seigneurs voisins demandaient de nouveaux textes. Mais le seul dont j’honorais les demandes était le Duc Roc.


Nous passâmes de plus en plus de temps ensemble, à parler de nos vies, pendant qu’il écoutait mes histoires. Je passais même régulièrement mes journées avec lui, à le suivre dans ses tâches de gestionnaire des terres, à noter des idées qu’il entendait le soir, et écrire, écrire, écrire encore… Je crois qu’il aima beaucoup le récit où je le décrivis, dans son armure étincelante, sur son grand cheval blanc, en tant que sauveur d’un seigneur tyrannique. C’est d’ailleurs le soir où je la lui contai que notre relation changea.


En effet, le lendemain soir, alors que je comptais le rejoindre après mon bain, il débarqua dans ma chambre et se déshabilla. Puis il me demanda de lui faire de la place dans la large bassine en bois. La seule possibilité pour que nous tenions tous les deux - car il me pria de rester dans l’eau chaude - ce fut de m’avancer et qu’il se glisse derrière moi. J’essayais de ne pas me coller à lui, mais depuis qu’il était nu, j’avais un mal fou à ne pas le fixer. Moi qui n'avais jamais vu un corps nu autrement que sur les livres d’anatomie, je restais bouche bée. Ses larges épaules soutenaient des bras aux biceps gonflés, au bout desquels se tenaient de grands battoirs qui auraient facilement pu me briser en deux. Son torse, large et taillé en V, ressemblait à ces statues grecques de dieux antiques, où le critère de beauté était un corps sain dans un esprit sain, et où il n’était pas rare de voir les athlètes sculptés nus. Sur ses pectoraux gonflés, de gros tétons sombres se soulevaient au rythme de sa respiration, au-dessus de ses abdominaux gondolés. L’ensemble me frôlait le dos dans la baignoire.


Tu sais qu’il y a des gens qui pensent que tu es fou de prendre si souvent un bain ?


Je n’aime pas les odeurs fortes, j’ai l’impression d’être un animal.


C’est pour ça que tu aimes être au bord de la falaise ou sur les remparts, tu respires la mer. Et… c’est vrai que tu sens drôlement bon!


Ma mère nous faisait nous laver tous les jours, on n’a jamais été malades, même quand il y a eu des épidémies dans la ville.


Tu penses que ça joue alors ?


Oui, et la guérisseuse aussi. C’est pour ça qu’un comité d’hygiène s’est formé en ville, et qu’on nettoie les rues avec de grands seaux d’eau. Il faudrait rebâtir la ville avec un système d’évacuation de la saleté, et des rues suffisamment aérées.


Nous continuâmes à papoter si longtemps que je finis par fatiguer, à tenter de me maintenir raide, pour ne pas m’appuyer contre lui. Avec un soupir, je me posais finalement contre son torse, et ses bras m’enlacèrent immédiatement. Je n’osais pas le regarder, je sentais que j’avais rougis, et mon entrejambe aussi se réveillait - cette zone dont il est péché de s’occuper sans épouse.


Quel âge as-tu, Valentin ?


J’ai fêté mes dix-huit automnes juste avant que tu ne prennes la ville.


Donc tu es vraiment un homme ! Et tu n’as toujours pas de demoiselle à qui tu fais la cour ?


Euh, et bien, je…


Tu n’y fais pas attention, tu es dans ton monde de rêve, avec tes amours courtois, je sais. Tu attends la bonne.


Je ne répondis pas, son contact me troublait autant que sa voix au creux de mon oreille. Ses mains frôlaient mon torse, comme s’il n’osait pas vraiment me caresser, alors que mes bras reposaient sur ses cuisses épaisses et musclées, comme le reste de son anatomie.


Je… euh… et toi tu as quel âge ?


Vingt hivers ! Je me suis engagé dans l’armée à seize ans, j’étais tellement doué que j’ai vite grimpé les échelons.


L’une de ses mains attrapa mon menton et son pouce glissa sur ma joue lisse. C’est là que je sentis un poignard au creux de mes reins. Je fis un bond et sortis du bain, échappant à ses bras.


Qu’est-ce qu’il y a ?


J’ai senti un couteau dans mon dos !


J’attrapais ma robe de chambre et m’enroulais dedans pour me sécher, le regardais d’un air suspicieux.


Mais je n’ai pas de couteau, tu m’as bien vu entrer nu.


C’était quoi al…


Il se leva et je restai bouche bée. Ce que j’avais pris pour une lame, c’était son pénis. Je comprenais mieux sa devise ! Mes yeux s’écarquillaient devant une telle longueur, autant que devant sa largeur, sans parler de la paire de bourses qui lestait l’engin. Ses bijoux de famille étaient à l’image de son corps, ils imposaient le respect. Je me détournais, rouge pivoine. J'entendis le plancher craquer derrière moi et sa main se posa sur ma hanche, il m'attira devant le miroir. Ma tête arrivait tout juste en haut de ses pectoraux, et avec ma taille fine et la mince tablette d'abdominaux, j’étais bien frêle devant lui. Je regardais ses yeux dans le miroir, tandis que lui fixait autre chose. Son bras descendit entre mes jambes et soupesa mes attributs masculins.


Mais on dirait que je te fais de l'effet…


Il me retourna face à lui. Je fixais un point imaginaire entre ses pectoraux, trop honteux pour le regarder lui. Il souleva d’un doigt mon menton et ses prunelles noisettes me clouèrent sur place : elles brillaient d'un feu intérieur que je n’avais jamais vu.


On ne peut rien faire, ce serait un péché…


C'est ta faute, tu m'as ensorcelé. Et qui dit que c'est un péché ? Lui? Il a autre chose à faire que s’occuper de nous. Puis ce sont peut-être Ses dessins, ou bien peut-être y a t-il d'autres dieux.


Tu blasphèmes!


Mais c'est parce que je t'aime, Valentin Lazare! Tu écris des histoires d'amour, mais tu ne vois pas que la tienne est sous tes yeux?


Je restais bouche bée ; il me colla contre lui et m'embrassa. Quelque chose se débloqua en moi et j'agrippai son cou avec force pour rester contre ses lèvres. Toutes mes envies, tous mes désirs réfrénés, surgirent et envahirent mon esprit. Je me laissai allonger sur le lit alors que nous continuâmes à nous découvrir. Son corps était si chaud, propre, il sentait si bon… nos caresses m'excitaient tellement que ce fut de moi-même que je descendis entre ses cuisses, non sans lui avoir excité chaque pouce de peau et suçoté ses tétons de la taille d'un sous.


Face à son sexe, je perdis un peu ma contenance. Jusqu'à présent, je n'avais que mangé son corps certe épais, mais rien n'était entré dans ma bouche - en dehors de sa langue douce qui avait divinement joué avec la mienne.


Tu sais, si tu veux, on peut juste se branler.


Tant qu'à se payer un aller pour l'Enfer, autant ne pas se priver… pareil dans le cas où ça n'existe pas, ajoutais-je immédiatement devant son regard.


Lentement, je saisis son épée, qui emplit ma paume. J'en faisais tout juste le tour, avec mes longs doigts. Naturellement, les mouvements me vinrent et il commença à gémir. Il me conseilla comment bouger les mains, quelle pression faire, lui caresser aussi le gros sac en dessous. J'apprenais très vite. Tellement vite qu'il posa sa main sur ma tête et appuya tendrement. Je ne résistais pas, je le regardais juste dans les yeux en étirant mes lèvres pour faire entrer ce morceau sans le frôler de mes dents. Là encore il me dit quoi faire, alterner entre tourner la langue, aller un peu plus loin, avaler ses grosses boules… Encore une fois cela ne dura pas longtemps, je prenais mes marques, comme si c’était inné, et je me retrouvais à tenter d'avaler le plus possible l'espadon imposant. J'y prenais un plaisir incroyable, d'autant plus que ses mains frôlaient mon corps et créaient des picotements délicieux qui éclataient le long de ma colonne vertébrale.


Quand ses doigts entrèrent dans mon orifice arrière, je me tendis, certain d'être foudroyé dans l'instant. Après quelques secondes, alors que mon cerveau recevait de plus en plus de décharges, je me cambrais et accueillit le plaisir avec plus d'envies encore. J'arrêtais de sucer pour lui dire que je l'aimais, je le réalisais enfin, il m'attira contre ses lèvres et me dit que lui aussi.


Il me posa sur les coussins et leva mon bassin. Il écarta mes fesses en marmonnant un "magnifique", puis approcha sa bouche chaude. Un cri m'échappa, je mis la main sur mes lèvres, gêné. Il recommença et le même gémissement à peine assourdi sortit. Il s'en donna alors à coeur-joie, jusqu'à ce que je sois trempé de sueur et sur le point de jouir. Là il stoppa, s'allongea, et continua de jouer avec mon intimité. Curieux d'avoir autant de sensations, mes mains partirent explorer sa crevasse. S'il ne couina pas comme moi, je vis son sexe se tendre et balancer des perles transparentes sur ses abdos carrés.


Tu veux tenter de me prendre ?


Qui, moi ?


Oui toi, mon beau petit rouquin. Tu vois quelqu’un d’autre que toi là ?


Hum, euh non… mais je pensais plutôt prendre la tienne.


D’accord. Je vais y aller doucement, même si je t’ai bien ouvert. Tu me dis s’il faut que j’arrête.


Très tendrement, il me retourna sur le ventre et embrassa mon cou. Je sentis la pointe de son glaive de chair se poser sur mon anneau et l’écarter. S’il réussissait à passer son gland, vu son uniforme largeur, le reste devrait passer, non ?


J’eus l’impression de me faire brûler au tisonnier, mais je ne dis rien, j’en avais le souffle coupé, les yeux à la limite de sortir des orbites. Son bassin rencontra ma peau de velour, ses bourses recouvrirent les miennes. Je ne bougeais pas, ébahi, terrassé. Je l’empêchai de bouger et il comprit que j’avais mal. Je l’obligeais à rester contre mon dos, attrapa l’un de ses bras pour le serrer contre moi.


Vas-y tout doucement. Je vais y arriver.


D’accord mon petit écrivain.


Je me forçais à imaginer son visage, son corps si excitant, son sexe surhumain. Je me détendis, et il le sentit. Le plaisir arriva doucement, jusqu’à me submerger. Il me semblait sentir un organe en moi qui, tout en me faisant me cambrer, me faisait recouvrir les draps de liquide transparent. Son gros pieu raide infatigable passait dessus, me le passait au rouleau à pâtisserie.


J’eus l’impression, avant d’être secoué dans tous les sens par le Duc Roc de Sirène, qui m’avait retourné de manière à être assis sur son pieu, d’entendre une mélodie divine; peut-être n’était-ce que mon esprit déluré et délirant, avant d’être saisi par un orgasme et une jouissance incroyable. Mes jets partirent en hauteur au point de retomber dans ma chevelure de feu, sur mon menton, et le reste plus humblement proche de mon nombril. Je sentis à son tour l’explosion de son plaisir en moi, long jets de crème blanche, qui coulèrent lorsqu’il quitta ma caverne aux merveilles, comme il la nomma.


Et bien, tu as assuré pour une première fois !


Oui, je crois qu’on pourra recommencer.


Bien mon Prince.


Je suis pas prince, messire le Duc.


Ne soyons pas si cérémonieux entre nous, mon Amour… Mais faisons le souvent!


J’approuvai sa proposition en scellant notre union officieuse d’un intense baiser.


Bien entendu, notre liaison devait être secrète; il prit donc une épouse et eut des héritiers. En dehors de ses devoirs de tête couronné ou conjugal, nous nous retrouvions lorsque nous le voulions, soit dans mon laboratoire, soit dans la tour qui donnait sur la mer, soit au dehors, en un lieu secret. Ma première fois n’était qu’un avant goût de tout ce que nous avons pu faire. Notre promesse d’amour éternelle ne fut jamais rompue. Il ne toucha personne d’autre que sa femme par obligation de procréer, tandis que moi j’étais tout à lui.


Vingt longues années merveilleuses passèrent. Je ne sais ce qui attira l’attention sur moi : le fait que je me déplace seul, que de drôles de fumées sortaient de mes quartiers, que je n’avais toujours pas d’épouse - quoique c’était peut-être le moins pire dont on m’accusait alors - ou mon intérêt pour les sciences ? Toujours est-il que par surprise, un jour, un groupe de croisés mené par un prêtre vint défoncer ma porte. Je fus aussitôt, et sans pouvoir me défendre, accusé de sorcellerie. Mes cheveux de feu, l’étrange jeunesse que je semblais garder, mes traités d’astronomie - une terre ronde, quelle hérésie! - ou d’anatomie - quel monstre de l’Enfer peut vouloir savoir ce qu’il y a dans un corps d’une créature de Dieu ? - me firent accuser de démonologie, ou au moins de sorcellerie. Le tribunal qui fut constitué dans la salle du trône ressembla à une mascarade. On dit m’avoir trouvé sur un chaudron, à marmonner des formules et jeter des sorts. On apporta ce qui devait être mon chat noir et mon crapaud. Ils furent jetés dans la grande cheminé avec mes précieux manuscrits. Le comble de l’humiliation fut lorsqu’on me força à me mettre nu, pour montrer les tâches que j’avais sur moi, preuve de sorcellerie; puis exhiber mon intimité à tous, pour prouver que j’étais un sodomite, qui copulait avec les pires créatures de l’Enfer.


Je voyais bien que la torture qui allait m’être faite allait blesser tout autant Thómas, c’est pourquoi je me jurais de ne pas montrer ma douleur, et je priais Dieu d’épargner mon amour, tout en le regardant pour le supplier du regard de ne rien faire.


Qu’avez-vous à dire, suppôt de Satan !


Je n’ai rien fait !


N’avez-vous pas donné votre intimité aux démons ? Les preuves vous accablent ! Vous devez être purifiés de vos péchés, avant d’être libéré par la flamme salvatrice ! Les flammes de l’Enfer vous attendent !


Mon Père, excusez mon interruption, mais pour le salut de son âme, ne pourrait-on pas lui accorder d’abord un temps pour se repentir ? S’il confesse par écrit ses fautes, et demande le pardon Divin, nous pourrons le juger selon Sa Volonté.


Vous avez raison, Duc Roc. Qu’il soit mis au cachot !


Je ne fus cette fois pas si bien traité. Les rats, rares mais présents, venaient tourner autour de moi, volaient mon pain sec, grignotaient mon papier sur lequel je mettais les mots. J’allais quitter ce château comme j’y étais venu, en prisonnier. Malgré ma confession, j’étais certain d’être conduit au bûcher. Ô mon Dieu de l’Amour, toi qui m’a guidé dans cette voie, aie pitié de moi! La doctrine aveugle des hommes allait me tuer, et pire encore, conduire mon amour à sa perte !


Mais qu’entendis-je soudainement ? Des pas, le bruit de l’acier, le cliquetis des clés ?


Ma porte s’ouvre. Il est là. Il est venu me sauver.


Mais, et ton trône ?


Sans toi, ça ne me sert à rien. J’ai laissé la succession à mon fils en disant que j’étais trop vieux. C’est pas le cas, mais je veux t’aimer. Fuyons les, ces imbéciles. Je ne veux plus te cacher.


C’est ainsi que nous partîmes sur les routes, avec le strict nécessaire, pour échapper à l’Eglise et son dogme intolérant. Peut-être que notre Dieu n’est pas le leur, il nous laisse nous aimer. Car Thómas m’a fait la promesse, tout comme je lui ai fait :


Jeo t’aime jusqu’a que la mort nos sevre, y apres mesme.



***

 

"Aucune reproduction, même partielle, autres que celles prévues à l'article L 122-5 du code de la propriété intellectuelle, ne peut être faite
de cette œuvre sans l'autorisation expresse de l'auteur".

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Job étudiant - Partie 1

Lost In Cocktown

Infos Lecteurs - Lien Paypal