Cro Mignon

 


Cro-mignon


*** Nous ne savons pas comment nos ancêtres communiquaient, même s’il est certain qu’ils avaient un langage. Afin de permettre une meilleure compréhension, cette histoire et la langue des hommes préhistoriques a été traduite en français moderne, de même que je vous donne le nom des plantes et animaux croisés dans le texte. Bonne lecture ! ***



Cela fait des jours que nous marchons avec la tribu, à la recherche de nourriture. Doum, notre chef, nous exhorte à continuer; selon lui, nous allons bientôt trouver des traces d’animaux pour nous lancer dans une chasse. J’espère qu’il a raison, le reste du clan commence à ne plus vouloir se reposer que sur mes connaissances botaniques, et dévore le moindre insecte que l’on croise, quitte à tomber malade. Heureusement que j’avais récolté de la livèche au bord de la grande forêt, il y a des mois de ça! J’ai pu sauver le petit groupe intoxiqué, en dehors de Moutt. C’est sa faute aussi, il avait déjà mangé les petites cerises noires de belladone…


Je reste muet alors que la horde avance sans s’occuper du tintamarre qu’elle fait. Mon voeu de silence, depuis que j’ai perdu Moutt, n’est pas près de s’arrêter : il me manque tellement ! Doum aussi se sent coupable de la perte de notre ami, qui était plus pour moi que je ne peux l’avouer. D’autres clans trouvaient honteux que deux chasseurs jouent avec leur lance, même s’ils appréciaient en revanche les soins que je proposais à leurs blessés. Je n’aime pas devoir cacher mes pulsions, je ne fais rien de mal ! Quel problème si je ne donne pas d’héritier au groupe, ce sont mes connaissances que je dois transmettre !


– Beb, il y a des drôles de graines ici, à côté des traces d’animaux. Tu penses que ça se mange?


Je m’approche du buisson que me montre Nac, me perds un instant sur sa musculature. De toute la tribu, il n’y a que Doum qui soit aussi beau, et aussi blond que lui est chatain. Il est aussi beaucoup plus velu, sur tout le torse, mais ses grandes aréoles m’excitent. Je détourne les yeux avant que mon sexe ne tende trop la peau qui couvre mon corps. Il n’y a que des guerriers comme Nac qui sont encore à moitié nus, alors que la température baisse de jour en jour ! Pas étonnant que les animaux aient fuis, s’ils sont comme nous habitués à une plus grande chaleur. Les fleurs aussi disparaissent, en dehors des quelques buissons comme celui-ci. Je récolte quelques baies noires, curieux. C’est la première fois que j’en vois, et il est hors de question de goûter n’importe quoi. Surtout si aucun animal n’en a mangé ! L’odeur me fait éternuer, j’en récolte dans un petit sac en cuir, mais interdit par signe à quiconque d’y toucher. Puis nous reprenons notre route, le ventre creux. Le silence se fait et seul le son de notre affamement résonne en même temps que nos pas lourds sur le sol dur. De grandes collines approchent lentement, des troncs dénudés sont visibles tout autour.


Déjà, le soleil commence à se coucher, alors que nous trouvons des cavernes pour nous abriter du vent froid qui court sur la plaine. Le bois ne manque pas pour faire du feu, nous pouvons nous réchauffer, et je fais ainsi sécher les drôles de baies trouvées aujourd’hui. Et même si nous sommes affamés, l’espoir est revenu : nous avons trouvé des traces de sabots datant de quelques jours aux abords de la forêt, en fin de journée. Nous suivons la bonne direction, il faut juste être patient et survivre un peu plus longtemps. Les quelques champignons au fond de la grotte nous évitent au moins de dépérir, même si nous gagnons une bonne diarrhée le lendemain matin… A nouveau, mes talents de guérisseur calment les maux, et nous reprenons la marche, avec quelques plaintes cependant. Même si la promesse de viande motive tout le monde à se porter, pour avancer le plus possible. J’ai tellement faim que je mangerais un étalon complet !


La journée passe encore dans le silence. Un couple de lapin permet de nourrir ceux qui en ont le plus besoin, même si trois bouchées font peu. Doum a voulu me donner sa part, mais j’ai refusé : il est un bien meilleur chasseur que moi, et notre chef. Sans lui, notre famille court à la ruine par les temps qui viennent. Je n’accepte que de venir dans ses bras pour avoir un peu de réconfort et de chaleur, comme les autres couples du clan. Seul Nac est aussi célibataire, mais je sais qu’il s’amuse avec les compagnes de quelques hommes lorsque ceux-ci ont le dos tourné. Un vrai charmeur; Je suis certain que deux des quatre enfants à venir seront les siens…


Un bruit au loin nous pousse à nous arrêter. Une clameur, et des bruits de fuite. Nous tentons de nous dépêcher, mais nous reconnaissons au loin les cornes des aurochs qui partent encore plus vers le Sud. Une bête un peu trainarde se fait cependant poursuivre par un homme qui doit être immense vu la taille qu’il fait de loin. Il l’abat, puis se retourne, probablement félicité par les siens, qui sautillent sur place. Ils se tournent ensuite dans notre direction, ils viennent probablement de s’apercevoir de notre présence.


Comme dans la plupart des cas lorsque nous rencontrons un autre groupe, c’est un mélange de curiosité et de méfiance : sont-ils sanguinaires ? ont-ils des coutumes comme nous ? ont-ils besoin de soins ? Ou sont-ils des piques assiettes ? - ou n’est-ce pas plutôt notre cas, puisque c’est à notre tour de désirer de la nourriture ? Je repense, non sans une légère frayeur, à la fois où nous avons croisé une tribu cannibale. Plus nous approchons, plus les quelques hommes devant nous semblent grands; bruns pour la plupart, ils découvrent probablement pour la première fois des blonds comme Doum, ou des roux comme moi. Leurs corps charpentés sont impressionnants, même Nac fait figure de roseau à côté d’eux ! Nous approchons mains levées en signes de paix, et je souhaite par-dessus tout ne pas finir brisé comme les bovins. Nous n’allons pas pouvoir leur échapper s’ils deviennent belliqueux ; nous serons aussi facile à casser que des brindilles !


Celui qui semble tenir lieu de chef s’approche, et une fois à distance de lance, il nous apostrophe.


Ouk ?



Nous ne vous voulons pas de mal, nous venons des plaines lointaines ! Le froid et la faim nous ont fait descendre jusqu’ici.



Le grand brun regarde Doum comme s’il n’avait rien compris, pas plus que nous ne le comprenons lorsqu’il nous répond. Nous passons donc aux mimes, langue universelle, et c’est à moi de m’y coller, car le chef me regarde, ainsi qu’un autre aux pectoraux moins épais, mais aussi ressemblant.



Je pointe des doigts l’horizon, puis une avancée, tremble pour le froid. Les grands hommes rigolent, ils n’ont qu’un pagne très court autour des hanches, et le frère du chef m’attire contre lui. Sa peau est brûlante, un vrai feu doux ! Je pose mes mains sur lui, heureux de les réchauffer. Sa peau aussi glabre que la mienne est douce, et il frissonne au contact de mes doigts froids. C’est le moment que choisit mon ventre pour gargouiller.



Qouss souk?



J’ai faim… manger…



Je montre l’auroch mort et mime apporter quelque chose à ma bouche. Mon teint pâle, à côté de la peau mate du brun qui me tient, est impressionnant, et ils semblent comprendre notre demande. Ils sortent des couteaux en silex et découpent les bêtes en deux pour les vider. À lui seul, chaque chasseur porte une de ces moitié, et nous engagent à les suivre. Celui qui m’a pris dans ses bras me garde à côté de lui, la main posé sur mes hanches alors que le morceau de viande repose sur son autre épaule. Ils nous font signe de les suivre, et bon gré mal gré, nous cahotons jusqu’à de nouvelles cavernes. Le reste de leur tribu est à leur image ; ce sont tous des grands bruns, que ce soit les hommes, les femmes ou les enfants. Immédiatement ils coupent la viande et la mangent. Ils ne connaissent pas le feu.



C’est donc une découverte que nous leur donnons sans souci, nous qui préférons manger la viande cuite; ainsi, il y a beaucoup moins de maux de ventre, et mon travail est moindre. C’est d’ailleurs après avoir réussi à expliquer l’intérêt du feu sans qu’ils en aient peur, que je découvre une blessure sur le frère du chef, plus précisément sur le biceps du bras qui ne veut pas me lâcher. J’utilise une de mes feuilles cicatrisantes pour lui faire un cataplasme, rapidement elle cesse de saigner, même si ce n’était que léger, et le bord rouge et enflé diminue. Il me serre un peu plus contre lui pour me remercier de mes talents, et c’est à cette occasion là que je remarque le dard qui est tendu vers moi. Aussi imposant que son propriétaire, je n’ose pas toucher le membre gonflé, à peine caché par le petit pagne, même si je suis gagné par l’excitation.



Nous continuons à manger et à reprendre des forces, et la fin du repas amène une autre surprise. Le chef s’approche d’un autre mâle de la tribu pour l’embrasser, avant de rapidement l’emmener dans un coin sombre. À leurs tours, les membres de la tribu attrapent qui la femme, qui l’homme le plus proche, et commencent à forniquer. La température monte dans la caverne, bien plus vite qu’avec nos feux, en même temps qu’une odeur de sexe et de mâles en rut. Pendant ce manège, mon brun me regarde et se lance, presque timide malgré sa force bien supérieure à la mienne.



Mé Tem.



Pardon ?



Mé. Il pointe un doigt vers lui. Mé, Tem.



Je pose la main sur son torse :



Tem?



Il approuve de la tête, avant de poser la main sur le mien.



Moi c’est Beb.



Beb. Bo Beb. Mé vé ses véc té.



Ses mains glissent sur mon visage, dans mon cou, très tendrement. Puis, aussi doucement, elles glissent sous mes vêtements.



Non, j’ai froid…



Il doit sentir la chair de poule sur ma peau, puisqu’il me presse contre lui et continue son exploration de mon corps. Je vois Doum qui me regarde, hésiter sur ce qu’il doit faire, alors que notre famille cède à la passion ambiante; l’un après l’autre, les couples se mettent à partager du plaisir, ajoutant des cris et des hormones à l’air ambiant. Si j’hésite encore, c’est parce que j’ai découvert la taille titanesque du morceau de mon amant, au moins deux fois plus épais que le mien. Mais il se met à m’embrasser, alors que sa chaleur m’entoure, que ses mains palpent mes zones les plus sensibles… Je vois Doum accosté par une femme du clan des Bruns, et il n’hésite pas comme moi : un regard d’excuse et il me laisse à mon sort, décidé à montrer ses attributs de chef et à satisfaire l’une de nos hôtes.



Beb, dou. Pé per na.



Toi aussi tu as la peau douce, et je n’ai pas peur, je…



Ses lèvres se posent sur les miennes et il m’empêche de continuer. Bien sûr qu’il sent que j’ai peur, j’ai le regard d’une proie qui cherche à s’évader, alors qu’il est si tendre et tout chaud. Ses lèvres épousent les miennes, alors que mon corps se cambre contre le sien, nos tétons frottant leurs pointes les uns contre les autres. Le petit bout de tissu autour de ses hanches glisse et son long instrument vient contre le mien, aussi bouillant que la peau de son propriétaire. Ma résolution vacille, alors qu’il pose la main sur mes fesses. Un soupir m’échappe, il en profite pour me caresser cette zone. Puis, doucement mais surement, il me tourne contre le sol et me recouvre tout en me mettant son immense gourdin à hauteur de bouche. Je pose mes mains dessus, peine à en faire le tour, et me décide à ouvrir la bouche. Un grognement satisfait lui échappe alors que je lape la goutte translucide qui pointe sur son gros gland violacé. Son bassin avance en même temps que sa bouche chaude avale mon sexe moitié moins imposant que le sien, et je m’évertue à sucer sa dragée sans y mettre les dents. Il est compliqué pour moi de faire plus, vu la taille du morceau; j’ai déjà la sensation de me déboîter la mâchoire. Mais à force de persévérance, je finis par avaler la moitié de la bête, ce qui semble ravir le propriétaire de cette pine gigantesque. Au point que ses doigts filent entre mes cuisses, chatouiller ma rondelle qui n’a pas connu de visite depuis longtemps. Mais sous ses caresses douces et coquines, je m’ouvre, et avant que je réalise, il me retourne à nouveau pour me faire s’asseoir sur lui.



Mes mains sur ses abdominaux carrés, ses phalanges continuent à explorer mon intimité. Il sent mon appréhension, puisqu’il me caresse doucement la nuque pour me détendre. C’est sûr que si je reste tant contracté, je vais le sentir passer ! Il me fixe de son regard doux, et je vois en même temps autre chose que du désir, qui me fait me perdre dans ses prunelles marrons presque noires. Hypnotisé, je lâche prise et ma rondelle s’écarte d’elle-même devant la pointe de la grosse flèche bouillante. Je gère l’entrée, me retiens à ses biceps épais, alors qu’il soulève le haut de son corps pour venir me rouler un patin encore plus intense que tout ce qu’il m’a fait jusqu’ici. Lorsque je reprends pied, je sens ses couilles contre mes fesses, et le moindre mouvement, la moindre palpitation de sa pine me fait trembler; la boule de plaisir qui est en moi est comprimée comme jamais, je produis des quantités jamais vues de liquide séminal, alors que je sens une humidité intense dans mon conduit - je ne dois pas être le seul à mouiller comme pas possible. Au bout de quelques allers-retours, mon passage s’ouvre et ma chevauchée est plus aisée. Il m’accompagne d’ailleurs, finit même par me porter par les hanches plutôt que de me laisser utiliser mes cuisses, avant de finalement former un tas confortable avec les vêtements pour me poser dessus et plonger à sa guise entre mes fesses bombées. Les genoux contre mes épaules, il m’écarte les cuisses alors que je maintiens mes fesses ouvertes pour faciliter sa pénétration. De tous les couples criant leur plaisir, je dois être le plus bruyant, rendu fou par l’ardeur de mon étalon. Jamais je n’ai été tant comblé, si généreusement, et pourtant avec douceur malgré la force et la taille du sexe qui me perfore l’intestin. Il est incroyable et attentif à la moindre de mes réactions, je ne ressens plus que du plaisir. Et au moment où il frôle mes mamelons pointus, j’explose un jus blanc et crémeux jusque dans mon cou. Mon ultime cri de plaisir est rapidement suivi par l’ensemble des âmes présentes dans la caverne, et je sens l’expulsion des jets en moi. Je ne compte pas les premiers, encore sous le choc de l’orgasme, mais ressens encore six contractions chaudes. Une odeur de jus emplit la grotte, tous en sont plus ou moins couverts, et je m’affale, à la fois vidé de toute énergie et rempli.



Mon amant massif se penche sur moi, récolte avec la langue mon nectar, qu’il avale. Son sexe est doucement expulsé de mon antre, suivi d’une cascade blanche. Je goûte à mon tour sa crème, que je trouve musquée mais délicieuse, et nous partageons la saveur de l’autre dans un ultime baiser. Autour de nous, tous se nettoient, avant de rester dans les bras de leur compagnon. Je vois certains de l’autre clan rejoindre un autre concubin, et se blottir l’un contre l’autre. Décidément, ils sont plus ouvert à la fois sur le couple et sexuellement !



*



Quelques mois plus tard, les deux clans réunis dans une autre cave, loin au Sud, les premiers cris d’un nouveau-né résonnent. Au milieu des grands bruns, le femme enceinte nous montre son petit. Mélange de deux clans, au milieu des grands bruns, nous découvrons un bébé tout blond, comme son papa. Aidé d’une des femmes du nouveau clan, je nettoie le petit avant de le porter dans les bras de son père, pendant que la mère se repose. Au loin, un prédateur rugit, probablement contrarié par l’immense flambée qui illumine l’entrée de notre demeure temporaire. Alors que Tem m’attire à lui pour me faire sentir son envie grandissante, je songe que ce petit d’om est la preuve de la soudure entre deux familles, différentes et pourtant désormais mélée par l’Amour.


***

 

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