Double prise de St Lazare à La Bastille

 


Double prise de St Lazare à la Bastille



Je regarde les quelques blessés que l’on m’apporte. Rien de trop sérieux ni rien que je ne sache réparer : le grimoire familial contient tout un tas de remèdes, datés de plusieurs siècles, qui repoussent toutes sortes de maladies. La légende court d’ailleurs que mon arrière-grand-père était l’un des meilleurs herboristes de la capitale au moment de la Grande Peste. Vérité ou histoire enjolivée, je maintiens la tradition familiale de garder secret le grimoire, et si notre ancienne boutique est devenue un cabinet médical, la devanture verte et la vitrine décorée de plantes n’ont pas changé. Les heurts, vandalismes et vols n’ont pas lieu dans la rue où je vis. Pourtant, mes quelques recettes m’attirent encore une certaine renommée dans les hautes sphères de la société, alors qu’une crise s’installe, et que la populace gronde dans Paris.



Dehors, les émeutiers s’impatientent en attendant mon avis. Seuls les géants qui portaient les blessés me regardent patiemment. Ils font taire d’un regard les mécontents qui appellent à vider mon échoppe, à décapiter ce “docteur sorcier de pacotille qui fricote avec les riches”, alors que je tremble à en perdre mon latin. L’un des deux jumeaux bruns, voyant mon état, pose une main rassurante sur mon épaule tandis que le second renvoie les hommes vers une autre destination ; je crois entendre qu’ils vont prendre une des portes de la capitale, pour empêcher l’application de la taxe d’entrée.



Alors, Docteur Lazare?



Je sursaute, ramené à la réalité par l’homme, la main toujours sur moi. Je tente d’ignorer le bras épais et le corps imposant pour me concentrer sur mes trois patients. J’échappe à la poigne chaude et me saisis d’une petite fiole :



Ils ont besoin de repos, ils peuvent rester à l’arrière dans la salle de soin. Je vais m’occuper d’eux, nettoyer et panser leurs plaies.



Le géant hoche la tête et m’aide à monter cette infirmerie de fortune. Pendant que je m’occupe des blessés, il me conte la charge de cavalerie contre l’assemblée, aux Tuileries. Une fois que je termine de m’occuper de ma demi-douzaine de patients, le jumeau du brun vient nous donner des nouvelles : Le garde-Meuble et la chapelle Saint Lazare ont été pillés pour avoir des armes et du grain. Il tend d’ailleurs un brassard rouge à son jumeau, signe des révolutionnaires, et en installe un contre ma devanture.



Un nouveau groupe, armé cette fois de piques, s’installe devant chez moi, et j’imagine déjà ma tête rousse au bout de ces armes de fortune. Les deux titans prennent en charge les blessés que l’on m’apporte et tentent de me rassurer, si j’en crois leurs dires, je ne risque rien. On voit bien que ce n’est pas eux qui manquent de se faire détrousser à chaque fois qu’ils sortent !



Depuis plusieurs mois, en effet, dès que je pars livrer un remède, que je rends visite à un patient, ou que je me ravitaille en diverses provisions, il faut que j’évite les ruelles peu fréquentées, ainsi que certaines heures de la journée. Si je souhaite cueillir des plantes, je ne reviens que le lendemain, après avoir respecté les conditions et les heures de cueillette. Le royaume se porte de plus en plus mal. Et cela fait plusieurs jours que je n'ose sortir, pour éviter de me retrouver mêlé à un pugilat.



Je veille jusque tard dans la nuit pour écouter les nombreuses mésaventures qu’ont connues les deux porteurs des Halles - leur travail physique explique leur force. J’ai beau savoir que depuis quelque temps, la vie devient trop dure - je me passe moi-même assez souvent de viande et de pain - je réalise l’ampleur de la crise et comprends pourquoi le peuple se soulève. L’un des deux me demande même de les rejoindre, puisqu’ils n’envisagent pas moins que de renverser la monarchie, mais je ne suis pas un combattant ! Mes seuls talents sont médicaux et culinaires ; ils le constatent lorsque je sers un bon gruau aux légumes. Puis, comme il se fait tard et que je commence à avoir froid, je leur propose de partager mon lit. Ils refusent, demain ils comptent prendre la Bastille…



Je passe une très mauvaise nuit; entre les rêves de décapitation - l'un des deux géants en la personne du bourreau - et les blessés qui me demandent des soins, je crains que le soleil ne se lève sans que je ne me sente réellement reposé. J'aide même la femme que l'on m'a amenée pour la faire accoucher sur les coups de trois heures. Il faut vraiment que la situation soit grave pour qu'une femme enceinte aille se battre plutôt que de veiller sur la vie qui grandit en elle! Par crainte pour sa santé, je décide même de l'accompagner chez elle après avoir vérifié l'état de mes patients, qui semblent partis pour dormir encore quelques heures.



Le long du trajet, alors que je tiens ma lanterne à bout de bras et que je tente d’écouter les bruits de la ville pour éviter un guet-apens, la demoiselle ne cesse de parler haut et fort. Elle vante mes talents, disant que j’ai bon cœur, que sa famille apprécie ce trait par dessus tout autre. Logique, pour des gens bien nommés Cordoue : ils ont forcément le cœur tendre. Mais comble de la surprise, une fois au domicile de la jouvencelle, ce n’est ni le père, ni la mère qui m’ouvre la porte, mais bien l’un des deux jumeaux. Je me mets immédiatement à bafouiller :



Euh, j’ai reconduit… mademoiselle…



Je n’arrive rien à dire de plus et fuis dès que je le peux ; la montagne de muscles m’excite bien trop malgré ma fatigue, j’ai l’impression que mes déviances sexuelles se lisent sur mon front. Je prends donc la poudre d’Escampette et rejoins le plus rapidement possible les murs d’une église où je m’adonne de temps en temps au péché de chair.



Je n’ai pas à attendre longtemps, un homme approche dans l’ombre, me colle à lui, me palpe sous toutes les coutures. Apparement à son goût, c’est à moi de tâter la marchandise. Je ne cherche pas, je m’agenouille et baisse ses braies. J’en suis quitte pour me prendre son sexe en pleine figure, mais au moins j’apaise rapidement mes envies, avant que je ne changer d’avis.



Lorsque je le prends en bouche, ce qui me surprend, c’est d’abord la largeur. Puis la longueur, lorsque malgré une pénétration avancée, je ne touche pas son pubis. Mes mains découvrent donc dans le noir un sexe hors norme, qui ferait complexer un étalon - même si je sais que le fait de ne pas voir laisse l’imagination s’emballer. Je ne prends pas le temps d’apprécier l’instant, à tout moment nous pourrions nous faire surprendre par la maréchaussée, l’acte est rapide. Je me fais remplir la bouche, comme un veau, mais par un lait de taureau, et nous nous séparons.



Une fois seul, la réalité me rattrape : j’ai honte de mon comportement. Je regrette l’affaire, même si au fond j’ai aimé; j’aurais encore plus aimé profiter de ce moment charnel, embrasser l’homme en question, le voir. Parfois, je me dis que je serai mieux dans une ville portuaire, à profiter de l’un des bordels avec des marins ouverts aux voyages. Je pourrais être à la fois médecin et employé d’un lupanar…



Méditatif et perdu dans mes pensées, je ne prête pas attention à mes pas. Je suis involontairement quelques badauds, comme un loup solitaire qui cherche une meute afin d’être accepté. Je ne reprends conscience que lorsqu’on m’interpelle :



Et bah alors Doc ! Vous avez décidé de vous joindre à nous ?



Un homme me met une fourche en main, alors que quelques pas plus loin, je reconnais les deux jumeaux Cordoue, armés de mousquets. Je n’ai pas le temps de protester ou de leur répondre, la foule se bouscule soudainement et m’entraîne, aux cris de “liberté!”, “à la Bastille!” et autres insultes au roi.



Je crains n’avoir été guère efficace dans les heures qui ont suivies. Effrayé comme une souris, accroché au manche de ma fourche comme un ivrogne à sa bouteille, j’ai été guidé par la foule en délire. Je n’ai réellement été utile qu’à la fin de la rapide bataille, lorsqu’il fallait s’occuper des blessés. En bon professionnel, je me déplace heureusement avec ma trousse de premiers secours. J’entame d’ailleurs des soins sur l’un des grands bruns, qui a reçu une un plomb dans le bras. Je l’extrais et applique une compresse à la solution d’argent colloïdal, puis un baume cicatrisant. Le temps de m’occuper d’un autre blessé et il ne saigne plus. Plus de peur que de mal, c’était finalement assez superficiel ! Et pourtant, je manquais de m’évanouir à le voir blessé…



Malgré les morts et les blessés sur le champ de bataille, ce n’est rien comparé à l’horreur qui suit. Non satisfait d’avoir capturé le “gardien” de la prison, je vois des têtes au bout de piques. Toute cette violence m’écoeure et je rentre discrètement m’abriter chez moi, malgré les patrouilles en délire dans toute la capitale. Je ferme le volet et ignore les acclamations “Bailly, maire de Paris!” qui résonnent pour me concentrer sur mes patients - dont trois sont partis dans la journée. Un bon gruau pour tous, et je file m’écrouler dans mes pénates.



Dans les jours qui suivent, je me tiens à l’écart des nouvelles; on dit que le Roi a demandé le rétablissement de l’ordre, mais la folie parisienne s’est propagée dans tout le pays. Partout des comités de gardes républicaines se forment. La noblesse fuit. Ne reste que le peuple, et parmi eux, certains veulent toujours en découdre.



Je ne sors de mon confinement qu’au bout de trois, ou peut-être quatre semaines. La ville a retrouvé une activité normale, je peux enfin retourner récolter mes plantes sans crainte. Même si j’ai perdu une part importante de ma clientèle, je n’arrive pas à me décider à partir. Quelque chose me trotte dans la tête, une pensée obsessionnelle.



Le soir même, après avoir cueilli à la lueur de l’astre lunaire nénuphars et lotiers, je laisse mes pas me guider à travers la ville silencieuse et solitaire. J’arrive aux murs paroissiaux, où, quelques semaines plus tôt, j’ai cédé à mon vice. Cette fois, caché dans l’ombre, j’attends. Mais en dehors des matous gris dans l’obscurité, il n’y a âme qui vive. Je rentre alors, frustré, amer, comme un élixir de mandragore trop fraîche.



Au bout de quelques heures à tourner dans mon lit, je m’agace. Je décide d’aller aux Halles, sans bien savoir pourquoi : mon fournisseur d’herbes aromatiques est toujours sur la Place de la Cathédrale. Qu’importe ! Je suis mon intuition, et sous les premières lueurs du jour, j’observe les rayons dorés qui glissent sur les fruits et légumes. Quelle plus belle magie que celle de l’assiette ! Le rouge des viandes se marie si bien avec le vert, orange, rouge, violet, blanc des légumes ! Les pains plus ou moins sombres, à la mie blanche, exhalent une chaude odeur de boulangerie. Plus loin, les pâles fromages de chèvre côtoient les briques cendrées, les autres coulants, et encore d’autres à pâte dure plus colorée. Encore plus loin, c’est la criée aux poissons, dont la fraîche odeur de marée est couverte par le brouhaha des marchandes aux mains glacées. Les écailles bleutées volent dans tous les sens, révèlent une chair tour à tour blanche et orange. Les coquilles sombres jurent sur la glace, tandis qu’une armée de crabes fait cliqueter ses pinces.



Je retourne parmi les végétaux, du côté des fruits. J’observe les abricots, à la peau douce et délicate, côte à côte avec les prunes et les cerises, gorgées de sucs. Plus loin, l’odeur fraîche de la menthe se mêle aux melons, charnus. Tout l’été est déployé pour mon plus grand plaisir, tant visuel qu’odorant.



Docteur Lazare ! Je suis contente de vous voir !



Je détaille la jeune femme qui m’apostrophe : des yeux d’un noisette soutenu, les lèvres aussi rouges que les fraises et framboises qu’elle garde. Avant qu’elle ne me présente son poupon, emmailloté contre sa mère dans un sac de cueillette en tissu noué, je reconnais la Dame Cordoue. Je la félicite pour son beau bébé, mais elle ne m’écoute pas; avant que je puisse en placer une de plus, je me retrouve avec un panier d’osier dans les bras, fraises, framboises, mûres et myrtilles de son étal. Elle va même prendre à sa voisine quelques cerises et un melon parfumé.

Mais vous n’êtes pas obligé, voyons, je n’ai...

Tout service mérite retour ! Vous êtes bien gentil… Ne faites pas cette tête docteur ! Je vous dois bien cela. Mes parents auraient bien voulu faire plus, mais j’ai dit que je me chargerai de vous remercier.

Et bien, merci…



Je suis une fois de plus interrompu, alors que la jeune femme pétillante sautille sur place, quitte à réveiller son enfant, pour appeler derrière moi. J’ai tout juste le temps de me retourner que les deux frères, chargés tels les Forts des Halles, arrivent et me saluent. Ce sont désormais eux qui chantent mes louanges, plus encore que leur jeune sœur, et ils insistent pour que je les suive, leur livraison touchant à sa fin. Mais contrairement à mon absence de refus avec la brune étincelante, une fois mon panier rempli avec une livre de patate et un pot de lait, je décline tout autre remerciement. Et pour éviter qu’ils tentent de me faire changer d’avis, je profite d’une petite foule pour m’esquiver - ma petite taille fait que je me mêle aux badauds et que je disparais à leurs yeux. Je rentre chez moi à toute allure, j’espère ne pas avoir de visite avec des cadeaux de la part de qui que ce soit d’autre. Il va déjà me falloir la semaine pour manger mon panier repas…



Je passe le reste de la journée dans mon laboratoire, puis dans ma cuisine le soir venu. Ce n’est que quand la cloche de l’entrée résonne que je me rends compte de l’énorme part que j’ai préparé pour le menu. Ce ne sera pas de trop pour les deux géants, dont je reconnais l’ombre à travers ma porte, tels deux antiques statues d’éphèbes sous le soleil du soir. Chacun a une petite plante en pot dans les mains. Je les invite à entrer, puis à manger avec moi, une fois mes nouvelles colocataires végétales placées dans un endroit idéal.



Nous dînons en silence, l’habituelle timidité que j’ai eu jusqu’ici face à eux se manifeste une fois de plus. Je suis impressionné par leur stature. Eux sont plutôt dans la découverte de mon lieu de vie, qu’ils n’avaient vu qu’en partie jusqu’ici. Je leur fais visiter, après que nous ayons pris notre temps sur ce qui finit par devenir un souper. Au moins, les fruits n’ont pas le temps de s'abîmer, et je passe une excellente soirée, puisque je n’aime pas ma solitude.



Je leur propose même de passer la nuit chez moi, les heures ayant défilé une fois que la conversation s’est engagée. Dans l’intimité de ma chambre, alors que je leur offre un bain, ils m’interrogent un peu plus sur mon rythme de vie : même défraîchi, mon appartement garde les vestiges d’une ancienne gloire. Mais si André Lazare a bien eu un commerce florissant, malheureusement son art est tombé dans l’oubli. La crise, et surtout son obsession de soigner quiconque se présentait chez lui, a eu raison de la fortune acquise en moins d’un siècle.



Finalement Docteur Lazare, vous n’êtes pas le seul à être déshérité, nos grands-parents étaient des marchands prospères.



Appelez-moi Abraxas, et tutoyez-moi, voyons.



Seulement si vous nous appelez Demian et Thomas, docteur.



Je lève les yeux au ciel, sors des vêtements simples à leur taille et détourne le regard pour les laisser se vêtir. Lorsque j’entends le bruit d’affaissement du matelas, ils m’appellent :



On est propre ! Au lit !



Je regarde la pleine lune avant de me tourner vers les deux hommes qui n’ont enfilé que le pantalon de lin. J’avale ma salive devant les sourires aux dents visibles; ma grand-mère aimait toujours me raconter des histoires de vampire. Je me demande soudain s’ils sont totalement humains, car est-il possible d’être si grand, si musclé, et si séduisant? Je repense à grand-mère qui me racontait aussi que ce cher André Lazare était adepte du vice italien avec un joli duc… Ma foi, il n’est pas le seul, et si son Duc valait ne serait-ce qu’un des deux jumeaux…



Je m’allonge entre les deux montages de muscles, qui d’un même mouvement tirent la couverture sur nos corps, puis se tournent vers moi. Je me fais tout petit et essaie de ne pas m’appuyer sur les pectoraux aux aréoles pointées - si je ne finis pas éborgné demain matin avec de tels tétons…



Les bras de Thomas m’entourent, son nez hume mes cheveux. Sa voix chuchote à mon oreille :



Est-ce que c’est bien lui que tu as vu la dernière fois?



Mais qu’est-ce qu’il raconte? Demian lui répond :



C’est le même minet fin oui, l’odeur aussi ça se pourrait.



Alors doc, on traîne le soir près de l’église de la Trinité pour tripoter des hommes?



Je me raidis immédiatement et rougis - mais ça, ils ne le voient pas. Par contre, ils se collent totalement à moi, et l’effet qu’a le souvenir de cette nuit sur mon esprit est bien physique. La température monte d’un cran supplémentaire lorsque les deux décident de se frotter et de me caresser à la fois.

Faut pas avoir peur de ses envies… surtout si on a les mêmes, hein Ab’.

Sans que je lui réponde, Thomas m’attrape par la nuque, sa langue glisse dans mon cou et sur mon lobe. Trois mains se posent sur mes fesses et commencent à me faire gémir, Demian me murmure de me laisser aller, alors que je tente au contraire de me retenir et de résister aux idées qui me traversent au gré de mes tremblements…



Comme il se met à m’embrasser tendrement, je me laisse aller et découvre son corps d’homme dont j'ai eu un aperçu l’autre soir, à ma guise cette fois. Quelle était la chance que cette rencontre soit avec l’un des deux qui me laisse dans un état indécent? Assurément il y a bien de la magie dans cette destinée…



Mes mains semblent ne pas se rassasier de la découverte du corps du premier jumeau, tandis que nos lèvres ne se quittent plus. Cela ne semble pas au goût de Thomas qui me retourne; son baiser est tout aussi intense, mais beaucoup plus sauvage que son frère. Corps semblables, mais différents à l’intérieur ! Je ne sais vers lequel va ma préférence pour l’instant, j’aime autant la douceur de l’un que l’empressement de l’autre ! Peut-être même que j’aime un peu plus sentir son emprise... Quel que soit le brun, c’est en tout cas incroyablement bon. Le plus chaud décide de sortir du lit, Demian le suit et je me demande pourquoi. Ils retirent d'un même mouvement leur pantalon, puis m’attirent entre eux deux pour m’embrasser en me caressant plus facilement, chacun leur tour à leur manière. Je profite aussi de faire courir mes mains sur leur corps, juste parfait. Mes mains descendent lentement sur leur virilité désormais totalement raides. Ils me jettent un sourire coquin, je m’accroupis donc au niveau de leurs entrejambes conséquents, semblables l’un à l’autre. Je commence par Demian, qui me laisse aller à mon rythme; avec lui, c’est plus simple à rentrer en bouche, le temps que je me refasse à un tel calibre.



J’alterne rapidement avec le calibre jumeau de Thomas, plus directif et empressé. Une main sur ma tête, il me donne un rythme en même temps qu’il se pince un téton. Puis je retourne sur celle de Demian, et alterne; je leur lèche le gland avec avidité. Je m’étonne de ne pas avoir de barrière, ils m’encouragent même à continuer. Pendant que je branle la longue et large queue de Thomas, je prends enfin celle de son frère en entier. Je suis le premier surpris, même si je recrache rapidement l’organe, après un grognement appréciateur : il aime ma dextérité qui s’améliore rapidement avec la pratique… L’autre brun réclame ma bouche en tapotant son sexe sur ma joue. Je le gratifie, avec un peu d’effort, du même traitement, les larmes montent un peu quand je pose les lèvres à la base de sa poutre. Je continue à alterner entre leurs attributs, jusqu’à ce que les choses s'enchaînent rapidement : les lèvres du colosse tendre se soudent aux miennes tandis que celles de son empressé de frère se collent à mon autre extrémité, sur ma rondelle. Il continue à m’ouvrir quelques minutes, remplace la langue par deux doigts, puis demande si je n’aurais pas une huile pour faciliter la chose. Là, je prends peur et refuse d’aller plus loin : si déjà j’ai du mal à les prendre en bouche, je n’imagine pas ce que ça peut être par le rectum !



Ils me laissent alors prendre les choses en main; je les allonge et m’occupe tour à tour de ces tours de Pise imposantes, jusqu’à me régaler à nouveau de cette délicieuse crème que j’ai déjà goûtée une fois. Il me vient d’ailleurs à l’esprit que ce liquide masculin pourrait avoir des propriétés particulières… Et si je lançais une gamme de cosmétiques, pour relancer la renommée familiale?



Je continue à rêvasser alors que notre chaleur se calme. Je n’ai qu’une envie, rester dans leurs bras encore et encore, plus rien n’existe que le mélange de leur odeur autour de moi. Bientôt ils s’endorment, me laissent dans le monde éveillé. La lune éclaire tendrement leurs visages à la fois masculin et doux. Les artistes antiques auraient donné cher pour avoir de tels Apollons à représenter. Et en attendant le sommeil, entouré par mes Morphé bien réels, sans savoir pour l’instant où nous conduira réellement notre histoire, je crée dans mon esprit divers plans qui permettraient à nos deux familles de prospérer…



***

 

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