Psychologie inversée
Psychologie inversée
Vous est-il déjà arrivé dans le cadre de votre travail, de vous demander "mais qu'est-ce que je fais là" ? Avez-vous le sentiment d'être épuisé, submergé, au bout du rouleau? L'envie de rester dans votre lit et surtout d’éviter tout contact humain? Si vous répondez oui à l'une de ces questions, alors il faut revoir vos objectifs de carrière de manière urgente, avant de tomber en burn-out, voire pire, en dépression.
Cette dernière particulièrement est sournoise : vous avez l'impression que vos idées noires sont sous contrôles, vos proches ne remarquent parfois rien. Il n'y a rien de pire qu'un dépressif souriant; son masque est tellement bien construit que lui seul en a conscience. Quand on sait que quarante pourcents des dépressifs au moins font une tentative de suicide, et que si ce sont des hommes, elle réussit dans soixante-dix pourcents des cas, alors il faut le prendre au sérieux. Et c'est là que j'en étais.
Quelle ironie quand on y pense! Un psy dépressif! Les temps qui courent ne sont en même temps pas favorable au bien-être, et les multiples patients plus ou moins atteints de toute sorte de pathologies psychologiques, et parfois psychiatriques, entrent probablement en ligne de compte. Sans compter le décès de la seule femme de ma vie, qui m'avait éduqué et porté jusqu'à ce que je sois capable de me débrouiller - et qui était toujours là dans les moments de besoin, lorsque je ne pouvais pas raconter tout ce que j'avais sur le coeur, même à mon collègue superviseur. La mort de nos proches nous affecte tous différemment, en fonction des liens, de l'amour reçu… Ma mère était la femme la plus douce et la plus aimante qui soit, sa perte était un tsunami. Je m'étais enfermé dans le travail, laissé mes quelques relations en plan, quitté mon récent copain d'alors. Je voulais être seul. Mais à force d'être seul, d'écouter tous les jours des histoires et d'étudier des cerveaux plus ou moins sombres, j'étais devenu comme eux. Mon seul bonheur se trouvait dans la boulangerie en bas de chez moi, avec ses délicieuses tartelettes aux fruits.
– Bonjour, Docteur Lassare.
Je lève la tête et découvre un patient que je n’ai jamais vu. Un géant de près de deux mètres se tient devant mon bureau, et malgré son grand pardessus beige qui cache son anatomie, je le devine aisément bien charpenté. J’en oublierais presque mes sucreries afin de me régaler d’une autre douceur…
– Bonjour Monsieur…
– Duscul, Tom A. Duscul. Enquêteur privé. Je viens vous voir à propos de quelque chose de grave.
– Comme la plupart de mes patients, hum…
– Docteur, peut-être arrivez-vous à duper les autres, mais ce n’est pas mon cas. Je vois bien que vous n’êtes pas dans votre assiette. La mort de votre mère hein… C’est précisément le but de ma venue.
– Vous ne pensez tout de même pas que j’ai… tué…
– Vous, non ! Je m’explique : je suis un ami de votre famille, ou du moins mes parents l’étaient. Ma mère disait toujours que la vôtre était une sorcière, à faire ses recettes de cosmétique. Or j’ai récemment eu vent d’une grande marque qui vendait des crèmes miraculeuses, avec en composition des extraits dont était friande votre maman.
Il me sortit de sa poche un article avec ladite formule, composée à la fois de pépins de raisins et d’extrait d’hélix pomatia. Je le regardais sans comprendre, je ne m’étais jamais intéressé à la cuisine et à la chimie, fussent-elles apte à rendre une peau nette.
– Votre mère est a priori décédée de mort naturelle. N’avez-vous cependant pas remarqué un vol, ou que des choses manquaient ?
– Je ne sais pas… Écoutez, je suis vraiment flatté que vous souhaitiez aider si assassinat et vol il y a, mais pour moi… J’ai trop mal, je ne peux déjà pas travailler correctement… alors trouver des preuves…
Le grand brun soupira et s’assit en face de moi. Il me regardait dans les yeux, ce qui me perturbait grandement - je ne crois pas avoir été regardé depuis plusieurs mois… Je lui proposais une tartelette, qu’il refusa poliment avant de se détourner de moi. Avisant le canapé, il me proposa de m’y installer et de me confier totalement, ce que je n’avais pas réellement fait avec mon confrère.
Je ne sais pas si ce fut son sourire ou la douce mais implacable persuasion qu’il exerça sur moi qui me fit tout lui raconter : ma vie sentimentale, ma solitude, et tout le reste y passèrent. Il ne broncha pas, me demanda même d’aller au bout lorsqu’il sentait que je retenais une confession. Me livrer à ce point me soulagea, j’entrevoyais la fin de la tempête dans mon esprit.
C’est donc tout naturellement que le rejoins dans le fauteuil et goûtais à ses lèvres. Il se laissa faire et répondit même avec plaisir à mes baisers, mais lorsque j’essayais de le déshabiller, il me proposa plutôt d’aller chez lui.
Je rangeais mes quelques affaires, pris la boîte en carton avec mes gâteaux, et suivis le brun en direction de son appartement. Dès que nous passâmes la porte d’entrée, nous abandonâmes nos habits; rien qu’à le voir sans ses vêtements, mon érection se fit encore plus intense : j’étais tombé sur une statue grecque, solide et marbrée au possible, aux muscles gonflés et bouillant. Je me voyais déjà dévorer à l’infini cette tablette de chocolat blanc, ces tétines soyeuses sur les deux meringues de ses pectoraux, et être porté au septième ciel avec un tel éphèbe. Il vit que je tremblais, alors il m’attira dans sa douche. Une fois sous l’eau chaude, je commençai à étaler le gel douche sur son corps épais. Je dévorai ses lèvres charnues alors que ses mains passaient à leur tour sur mon anatomie bien moins désirable que la sienne - quelques mois à me laisser aller… Cela ne semblait pas le gêner le moins du monde, il s’amusait à laisser sa langue traîner dans ma bouche, dans mon cou. Cette douche avec lavage préliminaire permettait de chercher nos zones sensibles. J’adorais ce mélange idéal entre tendresse et désir sensuel.
Alors qu’il glissait le savon sur mes épaules, je lui ôtai des mains pour pouvoir m’occuper de son postérieur bien rebondi. Il eut un sourire carnassier et je laissai échapper un petit rire quand il gémit doucement. Je titillais son intimité, qui s’ouvrit facilement, l’eau et le savon aidant. Ses gémissements s’atténuèrent quand il se mit à mordiller mes tétons. À mon tour de gémir. Je vérifiais son ouverture, deux doigts y passaient plutôt aisément, je pouvais y insérer autre chose. Il se tourna et passa sa main derrière mes cuisses, pour écarter mon anneau. Comment avait-il sentit que j’aimais être comblé de ce côté aussi ? Toujours est-il que j’entrais précautionneusement en lui après avoir passé une capote, en même temps que ses doigts entraient en moi. Je ne comprenais pas totalement comment nous étions passé des préliminaires à un acte de pénétration, mais je ne bronchai pas. Je redécouvrais le plaisir de la chaleur humaine et des relations brutes d’une sexualité normale. J’avais peur de ne pouvoir me contrôler au début, et de jouir précocement, mais il me laissa faire, de manière à ce que j’accélère ou je ralentisse selon le besoin. Je ne doutais pas qu’en cas d’éjaculation, il me retournerait pour à son tour ressentir un fourreau serré, mais je ne voulais pas le décevoir. Je crois cependant qu’il fut satisfait, une fois bien rentré et le tempo adapté, je me permis des phases un peu plus sauvage.
L’eau nous coulait dessus, rendant la scène encore plus chaude. J’aimais voir le liquide qui ruissellait entre ses abdos, j’imaginais déjà y faire tomber du chocolat fondu. Perdu dans mes pensées, j’avais stoppé mes mouvements, alors il prit l’initiative de sortir et de m’enfiler, en me collant le dos au mur. Je regardais, excité, ses pectoraux se soulever en fonction de sa respiration, perturbée par ses va-et-vient et mes contractions qui le faisaient gémir. Je prenais un plaisir incroyable, il cherchait à frotter ma petite boule, je devenais si sensible que je me tendais à chaque passage, pour son plus grand plaisir. Il gonfla les biceps et m’attrapa sous les bras pour me coller à la paroi tout en retournant sur mes lèvres qui murmuraient son prénom. Avec satisfaction - je ne sais pour qui de nous deux vu son sourire béat - je le fis se tendre encore plus en glissant ma langue sous son oreille et en jouant avec son lobe. Il était totalement en moi, accélérait la cadence, perdait toute retenue. Je lui soufflait dans l’oreille:
– Tu aimes ça hein, me faire couiner.
Je glissai ma main sur son ventre et chatouillai ses hanches. Il peina à me répondre entre deux halètements, je sentis son sexe se tendre et sa jouissance ne tarda pas à arriver. J’étais dans le même état, mon anneau se contracta tout seul et le bloqua. Je retenais difficilement mon propre orgasme, totalement réceptif à ses mouvements, les frissons de plaisir me parcouraient de bas en haut. Je fus freiné dans mon rythme, alors je décidais de me donner un plaisir supplémentaire. Ma main passa sur ma queue, alors que son bassin frappait contre mes fesses avec la régularité d’un métronome. Il plongea au plus profond de moi avant de ressortir en prenant bien soin d’écraser ma prostate. J’ondulais du bassin. Une fois qu’on arrêtera, je serai bien ouvert, mais c’est si bon…
Il se laissa aller en arrière en me portant à moitié, ses mains attrapèrent mes cuisses. Il se concentra sur ma bouche tout en profitant des dernières forces qui restaient dans ses bras. Un nouveau gémissement plus intense lui échappa alors qu’il appuyait plus fort ses lèvres sur les miennes. Je sentis la contraction de son gourdin qui expulsa toute sa semence dans le réservoir de la capote. Quant à moi, la tête levée vers le plafond, je subissais le premier orgasme anal de ma vie, qui me satisfit sans que je n’ai besoin de jouir.
S’il ne m’avait pas tenu dans ses bras, je me serais écroulé. Épuisé, il me retira son bâton. Il respira plus doucement et noua la capote avant de la jeter, tandis que je soufflais encore sous le coup de l’effort fourni. Il m’aida à me savonner rapidement avant d’aller sous les draps.
– Bon, et bien maintenant docteur, que fait-on ?
– Et bien, je crois que je vous dois un dédommagement pour avoir fait capoter votre enquête, monsieur le détective.
– Que dirais-tu de discuter de ce dédommagement autour d’un verre ?
– Tu m’as fait me sentir tellement bien, c’est plus qu’un verre que tu vas pouvoir avoir avec moi!
Son sourire gonfla mon coeur. Je souhaitais le voir tous les jours, plutôt que manger mes sucreries…
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