Le lapin de Pâques
Le lapin de Pâques
L’année avait mal commencé. Le crash boursier avait poussé sa compagnie à le virer, malgré les importants bénéfices réalisés - il n’était pas trader spécialisé dans les bulles spéculatives pour rien. Mais ce sont évidemment les employés qui sont toujours pénalisés, tandis que tous les bénéfices du capitalisme profitent aux (multi)millionnaires.
Toujours positif, il songea que malgré la situation, il avait retrouvé un travail pour manger. Loin de ses qualifications, il ne fallait cependant pas faire le difficile par les temps qui couraient. Il soupira en mettant le costume de lapin vert, mascotte du club en plein air de la petite ville où il avait dû retourner vivre, chez son père. Quel désespoir pour lui de retrouver cette petite ville, lui qui était habitué aux buildings, à la pollution, à vivre au milieu de gens “distingués”, plutôt que chez des bouseux où rien ne se passait jamais. Les jours où il n’était pas obligé de porter ce costume ridicule qui lui comprimait les noix, il restait chez lui, nu, alors que son paternel dépensait sa pension de retraite au bar le plus proche, situé sur la grande route à l’orée de la ville.
Quel imbécile avait bien pu avoir l’idée de créer, dans un tel trou paumé, une espèce de foire aux activités, allant de la découverte culturelle et architecturale de la ville - vestige dégradé, certe, mais construit selon le style victorien comme lui avait répondu un féru d’art urbain - aux activités sportives - trekking, randonnées, canoë, pêche, sport en salle si ce n’est en chambre - tout en passant par la cuisine et la nature, ainsi qu’une palette d'activités qu’un individu moderne, civilisé et habitué au paysage urbain pouvait avoir oubliée. L’on éprouvait le même sentiment qu’en quittant son confort et en vivant en ermite, à manger des marmottes. Même la technologie et le réseau moderne ne parvenait pas jusqu’à cette bourgade, dont la seule chose neuve était la rue principale, reliant la mairie et ses institutions à l’essai de centre commercial où notre malheureux trader faisait le zouave.
Pour qu’une telle déchéance règne sur la ville, c’était bien parce que les conspirations des Illuminatis se moquaient d’un bled paumé à la frontière canadienne, à l’inverse des groupes entiers de touristes qui, étrangement essentiellement masculins, venaient passer de longs séjours obligeant un guignol à se grimer en rongeur vert. D’autant plus le jour de Pâques.
A croire qu’un événement connu seulement de certains se déroulait dans cet endroit ; le centre commercial restait aussi désert qu’à l’accoutumée, tandis que tous les hôtels de la ville étaient pleins, ainsi que les chambres que louaient certains habitants. Ce n’était tout de même pas la grande chasse aux oeufs, en même temps que la fête de la fondation de la ville, qui justifiait un tel déplacement ?
Avec un soupir, le lapin de foire commença sa journée, répandant une joie qu'il ne ressentait pas, même si rester actif cinq jours sur sept lui permettait de ne pas sombrer. Il se sentait ridicule à sautiller dans tous les sens, à saluer les passants composés en majorité d'adultes. Il trouvait cependant une compensation à respirer ainsi les multiples senteurs florales, dans les bacs installés par la municipalité, regorgeant à foison de lys, de muguet en avance, de tulipes, de rhododendrons en fleur ; les jardiniers de la ville étaient sans aucun doute des experts, qui savaient sublimer naturellement un endroit modernisé.
La journée s’avèra morne à souhait. Tous attendaient avec impatience la chasse aux oeufs du lendemain, puis la parade. Sauf son père, pour qui cette "festivité de tafioles" montrait que le maire entretenait la réputation sulfureuse de la ville. L’infortuné lapin n'osa cependant pas demander les raisons de la misanthropie de son père et son ostracisme volontaire. Depuis qu'il avait perdu sa femme, il se complaisait dans son malheur et en profitait pour cracher sur toutes les facettes d'un monde qui restait joyeux, tandis que lui avait vu disparaître la lumière de sa vie. Le jeune homme se dit encore une fois qu'il y avait plus malheureux que lui, même s'il n'appréciait guère la perte de ses repères et ses amant(e)s affamé(e)s. Quoi de mieux, en effet, que d'éliminer par la sueur et le "sport" la frustration et le stress d'un boulot intense? Et pourquoi ne se limiter sexuellement qu'à un genre lorsque les deux comportaient des avantages? L'essentiel, c’était le respect, le plaisir reçu et donné…
C'est pourquoi le lapin vert errait parmi les passants sans soupirer, heureux de faire sourire, chaque lèvres étirées restaurant son amour propre, en dépit de l'état dans lequel sa séparation professionnelle l'avait laissé. Certains venaient même embrasser la peluche géante, appréciant à la fois la douceur du costume et la fermeté de l'homme à l'intérieur. Plus grand que la moyenne, son corps athlétique remplissait en effet le costume. Et malgré la légère compression, il gardait son optimisme, son attitude positive étant renforcée à chaque oeillade reçue, tandis qu'il se rinçait agréablement l'oeil sur de jolis badauds.
Le soir venu, alors qu’il quittait enfin son costume, nu comme un ver, il entendit du bruit derrière lui :
Il se retourna vers la voix, qui s’interrompit immédiatement. L’un de ses collègues, dont il n’avait pas retenu le nom, se tenait devant lui, bouche bée, les yeux fixés sur son torse incroyablement dessiné. Les muscles fins de son collègue étaient frêles à côté de son physique épais, taillé en V, et ils se fixèrent dans les yeux quelques secondes. Ayden le dépassait d’une bonne tête, ses pectoraux massifs se démarquaient sur son torse sec à la colonne d’abdominaux carrés, le tout recouvert d’une fine toison de poils bruns qui s’arrêtait au pubis, taillée en triangle. Les mains sur les hanches et les biceps joliment présentés, il regarda à son tour le peu que laissaient deviner le débardeur blanc et le pantalon slim de l’homme. Malgré ses fesses plates, son air innocent et sa bouche aux lèvres fines ouvertes lui plurent. Son sexe jusque là au repos - et pourtant épais - sur ses lourdes bourses qu’il n’avait pas assez régulièrement vidée, commença à gonfler. L’engin repoussa la peau d’un prépuce quasi inexistant. Le gland sombre, comme ses tétons sur sa peau mate, gagna en volume. Il laissa cependant la bête s’agiter seule et demanda :
– Oui? Donc demain, dans le labyrinthe?
– Euh, oui… et t’as un autre costume…
Le mince minet bafouillait, incapable de se concentrer. Son air plut au brun qui, décidé à passer au-dessus de l'échec vécu, enfila ses vêtements et glisse à l'oreille de son collègue, avant de partir:
– Si tu me trouves en premier demain, je te laisse jouer avec les oeufs du lapin de Pâques.
Un clin d'oeil et une moue tentatrice firent rougir le petit châtain, qui ne reprit ses esprits qu'une fois seul. Il se promit d'arriver en premier, même s'il savait que la chasse au Trésor s'avérait complexe…
Ayden rentra chez lui, le coeur léger ; il commençait à reprendre pieds et à revenir dans de meilleures dispositions. Finalement, si le nom de la ville tenait ses promesses, peut-être qu'il allait parfaitement s'adapter à Cocktown, et être plus heureux dans sa nouvelle vie !
C'est donc avec impatience qu'il se rendit à son poste le lendemain. Placer des indices et cacher des chocolat sur sa piste l'amusa énormément, surtout quand il s’aperçut du nombre de participants et de la taille de la chasse au Trésor. Il n'avait qu'à être en place au moment opportun, lui seul sachant, avec l'architecte choisi cette année-là, les passages secrets pour atteindre l'arrivée. Il surprit plus d'une fois des participants en plein acte sexuel, et saisit rapidement dans quel course au Trésor on l'avait envoyé : cette chasse aux oeufs là était réservée aux adultes, majeurs et consentants. La récompense en valait la peine : un séjour luxueux dans un magnifique hôtel, où prendre soin de son corps et réaliser ses moindres désirs. Ayden fut presque déçu de ne pas pouvoir prendre part à la course, mais il tenta en tout cas de perturber l'avancée des participants, même son collègue à qui il avait promis un moment torride.
En tous cas, malgré les complications, le jeune homme se rapprochait, avec une volonté de gagner évidente. À croire que la double récompense valait tous les efforts, et s'il avait été dans sa tête, Ayden aurait su qu'il était la préoccupation principale du bel éphèbe, plus que toute récompense : ce dernier avait réussi à l'approcher la veille, lui qui avait craqué pour le grand brun au premier regard, lorsqu'il s'était engagé en tant que peluche vivante. Combien de fois avait-il rêvé de passer les mains sur son corps masculin, sculpté, bien doté? Surtout depuis qu’il l’avait vu dans son plus simple appareil, une légère toison courte et sombre sur son torse, là où il le fallait, pour le rendre désirable aux yeux de n’importe quel homme en mal de jeune mâle? Et au vu de la réaction physique d’Ayden, il savait qu’il avait ses chances auprès de lui…
C'est donc sans surprise qu'il atteignit le premier le panier du lapin, rempli d'oeufs en chocolat recouverts de papier doré, dont le plus gros contenait les papiers pour l'ensemble du séjour. Il s'en préoccupa très peu de temps, tâter le panier du lapin l'intéressait davantage, surtout que ledit lapin se promenait uniquement en boxer à pompon, avec un serre tête aux grandes oreilles vissé sur le crâne. Le châtain lui sauta au cou pour l'embrasser, surprenant Ayden, qui se laissa faire lorsque le jeune gagnant l'attira sous le nid contenant le panier de la victoire - sans oublier de prendre avec lui l'oeuf gagnant. Là, serrés l'un contre l'autre, ils laissèrent libre cours à leur envies.
Ayden appuya rapidement la tête de son amant sur son torse sculpté, électrisé par sa langue chaude qui semblait trouver le moindre de ses points faibles. Son érection atteignit son paroxysme bien avant qu'il ne se fasse embrasser le pubis. Aussi ras que ses cheveux, son sexe en ressortait plus imposant encore. Ses lourdes bourses pendaient sous l'instrument que seul un virtuose pouvait encaisser en entier. Mais sans se démonter, malgré l'appréhension, le jeune châtain se mit à l'ouvrage pour contenter Ayden. Ce dernier regarda avec plaisir la bouche affamée entourer son pieu, les lèvres qui se distendaient pour avaler sa grosse dragée salée. Malgré la taille, la langue habile étalait avec ferveur les perles de mouille que le pistil déversait. Ayden retrouva avec plaisir la sensation d'une bouche chaude, qui s'occupait de son mandrin comme s'il était le Messie en personne. Ses oeufs fertiles reposaient dans la paume de son suceur, tandis que la deuxième main préparait son entrée arrière à un imposant passage.
Le mouvement qu'ils firent pour changer de position entraîna un tremblement sous la petite estrade. Ayden dominait maintenant son partenaire, dont les cuisses écartées n'attendaient plus qu'un visiteur. Il préféra vérifier l'ouverture de son partenaire, et après que trois de ses doigts aient écarté l'anneau assoupli, il se capota - son boxer présentait heureusement une poche interne - et saliva abondamment sur son pieu. Ensuite, il se contenta de poser son gland sur la rondelle, qui s’écarta pour laisser passer en douceur son engin.
Lui pourtant habituellement endurant, il manqua de lâcher la sauce dès qu’il toucha le fond, tellement son mandrin s’y trouvait à l'étroit, dans ce conduit moite et chaud dont il redécouvrit les plaisirs après une abstinence interminable à ses yeux. Il haleta un "y a pas à dire, c'est mieux un cul serré de mec" avant de contracter son périnée et de commencer un limage en règle, une fois certain de ne pas jouir. Sans doute aurait été t-il surpris de savoir que son amant était encore vierge de ce côté avant son passage, en dehors de ses jouets. L'un ressenti donc à nouveau la sensation d'un corps autour de son pieu, tandis que l'autre expérimentait la sensation de se faire prendre - et par quel morceau! Sans doute aurait-il dû être moins gourmand pour une première… Mais le coeur a ses raisons que la raison ignore. Et sans doute sa gourmandise était-elle liée à d'incroyables capacités naturelles, puisque Ayden eut la sensation qu'il restait encore de la place, même après qu'il se soit planté jusqu'à la garde dans ce cul étroit mais accueillant.
Les deux amants partagèrent une intense chevauchée qui ne fut pas interrompue. Leurs cris d'extase mêlés de désir, ainsi que l'ardente passion qui habitait l'un des deux hommes, rendit le moment inoubliable. L'étalon sauvage donna tant et plus de plaisir au jeune ex-puceau, son rouleau compresseur s'avéra redoutable pour écraser la petite boule qui, surchauffée, produisait un flux continu de liquide séminal et transmettait le long de la colonne vertébrale du passif un courant électrique. Il se contractait alors sur la grosse pine d'un Ayden aux anges, dont les mouvements auraient sinon creusé un boulevard dans le trou qu'il prenait. Le brun ne s'arrêta d'ailleurs dans ses va-et-vient que lorsque sur son engin, le minet se contracta intensément et, dans un râle primitif, arrosa de quelques jets crémeux son torse en nage. Ayden sortit alors du conduit détendu, retira la capote et s'astiqua le dard. En quelques coups de poignet, il fut frappé à son tour par la petite mort qui rodait toujours ; ses longues et généreuses giclées vinrent donc s'ajouter sur les fins abdos contractés.
– Et ben… quel pied!
– Ouais.
Ayden remit son déguisement, ce qui n'eut pas l'air de plaire à son collègue. Avec une moue, il demanda :
– Tu voudras qu'on le refasse?
– Peut-être, je sais pas. C'était super bon, mais je viens juste d'arriver ici, on n'est que des collègues, on se connaît pas. Je suis ton premier c'est ça ? Tu crois que t'es amoureux alors que c'est juste ma bite?
Le minet rougit et sembla vexé. D'un air bougon, il proposa tout de même de partager le prix avec le brun, puisque le voyage était pour deux. Ayden soupira, et alors qu'il regardait le tout à la fois frêle et solide jeune homme, un frémissement le parcourut : rien ne l'empêchait d'oublier ses soucis avec ce garçon, en vacances. Il fallait juste mettre au clair quelques points, qui, sait-on jamais, pouvaient évoluer.
Car dans cet univers, l'Amour vous piège toujours dans ses filets.
***
"Aucune
reproduction, même partielle, autres que celles prévues à l'article L
122-5 du code de la propriété intellectuelle, ne peut être faite de cette œuvre sans l'autorisation expresse de l'auteur".
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Laissez-nous votre avis !