Frenchies in a New World - Chapitre 11

 Chapitre 11



    Je rattrape mon bébé à la sortie du métro. Sa petite tête rousse est déterminée, il y a des fois où je ne comprends pas ce qu’il a à l’esprit. Je lui ai pourtant dit de m’attendre hier ! Je pensais avoir réussi à le calmer, mais il a fallu que Damien lui dise ce midi qu’il n’a pas vu Matt pour qu’il décide de me désobéir; je ne veux pas qu’il soit seul dans Hell’s Kitchen !

– Eh p’tit couillon, d’où tu préviens pas ton mec que tu as fini ?

– Excuse-moi Thomas, mais j’ai un cul à aller botter ! Non mais tu as vu l’air désespéré de Damien ? Comme quand je t’ai pas répondu après ta déclaration.

    Je soupire et le retiens par le bras. Je le serre contre moi.

– Je t’ai dit que je voulais pas que tu y ailles seul, c’est dangereux, y a des drogués, des bandits… T’es trop mignon pour qu’il t’arrive un truc, j’y survivrais pas.

– Mais justement tu es là, donc on peut y aller, hein?

    Il me fait ses petits yeux craquants, ses mains me caressent le dos. Le malin ! Il sait que je ne peux rien lui refuser. Je soupire et le lâche en me frottant les bras, il ne fait pas super chaud et je suis parti tellement vite, avec juste ma veste sur les épaules. Encore une fois, je remercie la capacité qu’à Damien à mieux décrypter mon mec que moi, s’il ne m’avait pas prévenu, dieu seul sait ce qui lui serait arrivé dans ces ruelles miteuses - les bas-fonds de Brooklyn vendent autant de rêve que la rue où nous trouvons. Je suis bien content que l’immeuble dans lequel vit le petit blond soit au bord d’une avenue, les ruelles ne sont pas rassurantes, surtout avec ce temps gris et maussade, à l’image de l’humeur qui plane dans notre colocation depuis quelque temps.

    Arrivés à l’adresse indiquée, un biker un peu bedonnant, à la barbe sale et jaunie, avec des cheveux gras ramenés en une queue de cheval grise nous empêche d’entrer dans la cour avec sa moto. J’ai les yeux qui s'écarquillent, malgré son mauvais état, je suis prêt à parier sur le modèle de cette Harley Davidson. L’homme semble amusé par mon air admiratif, il reconnaît un passionné quand il en voit un, et vient donc naturellement me parler. Mon bébé aide à la traduction.

– Alors les gars, qu’est-ce’ vous foutez là? J’vous ai jamais vu dans l’coin.

    Son accent traînant est difficile à comprendre, surtout qu’il mange la moitié des mots. Enfin je suppose qu’un américain a le même problème avec un parisien qui déblatère en quatrième vitesse.

– On vient voir quelqu’un. Joli bécane !

– Hoy, mon gars, tu la reconnais hein, la bonne FXB 1340 Sturgis de Harley.

– Ouais j’en étais sûr, de 1980 ?

– Ah, ben, t’as l’coup d’oeil !

    Mon bébé nous interrompt pour poser une question à l’homme auquel je parle; au moment où ce dernier se penche pour s’asseoir sur sa bécane, je découvre une série de tatouages impressionnants, ainsi qu’une petite licorne rose dans la poche intérieure de son blouson - j’essaie de ne pas rire pendant que Valentin pose sa question.

– Excusez-moi monsieur mais est-ce que Matt vit bien ici ?

– Qu’est-ce tu lui veux, tu viens d’l’école aussi? ç’m’étonn’rait pas, l’est bien malin ce p’tit là. Ben ouais qu’il est là, troisième étage pas la porte à gauche, s’tu viens lui apporter les cours tant mieux, Mémé m’disait qu’il est pas sorti d’puis dimanche.

– Merci monsieur !

– ‘Pelle moi Trevor, t’es un frère d’encre ! Si t’as un souci dans l’coin dit qu’tu m’connais, t’auras pas d’problème, s’tu vois c’que j’veux dire. Faut pas trop sortir quand y fait noir et ça arrive vite. Faut q’j’y aille, j’ai des livraisons, mais s’tu veux m’raconter un jour comment t’as eu ces tatouages pour cacher tes blessures, tu d’mandes à Matt.

    Le géant - il est aussi grand que moi et bien deux fois plus large - démarre son bolide et disparaît. Dommage, je lui aurais bien proposé de réparer cette beauté. Mais le rouquin impatient traverse la cour d’un pas rapide et je le rejoins alors qu’il entame la montée des marches deux à deux. Je reste un peu en retrait, voir son cul moulé ne me donne pas trop envie de me presser. Mais j’ai en même temps hâte de voir ce que ça peut donner, mon rouquin en colère !

    En quelques minutes nous sommes devant une porte, je regarde autour de nous. L’escalier est vraiment miteux, les murs sales, la porte un peu vermoulue mais solide, c’est une porte sécurité - heureusement vu le quartier, il faut ce genre de porte pour éviter de se faire cambrioler. Sur la peinture écaillée, une étiquette plutôt neuve qui contraste avec l’ensemble confirme que nous sommes devant la bonne. Descôtes. C’est bien son nom. Le rouquin lève le bras et toque doucement, soudainement effrayé. Une voix nous parvient de l’intérieur :

– Tu peux entrer Mémé, c’est ouvert.

    Le rouquin serre les dents et tourne la poignée, soudainement résolu à faire ce pourquoi il est venu. Je ne suis pas déçu de la tête du petit blond quand il voit qui débarque chez lui.

– Qu’est-ce que vous foute…

– Tais-toi et écoutes ! Faut que tu arrêtes de te comporter comme un petit con égocentrique qui se croit tout permis avec Damien ! Tu t’imagines que tu peux faire ton gentil comme ça, mais tu lui brises le coeur alors tu as intérêt à…

– Vous n’avez rien à faire ici ! Qui vous a donné mon adresse ?!

– Quelqu’un de bien, t’en fais pas, tu pourras garder ton appart pourri. Je t’interdis d’approcher Damien si c’est pour jouer avec lui, tu m’entends ! Ça me fait mal pour lui de voir ses yeux humides quand il pense à toi, et je te parle même pas du moment où on l’a trouvé sous la douche tout habillé ! T’es pathétique, tu te réfugies dans le travail, soi-disant, alors que tu as un mec prêt à tout pour toi, tu l’as même pas vu?

– Moi, pathétique ? Je me réfugie pas dans le travail, j’ai un concours bientôt !

– Ouais, et qui t’as trouvé un prof pour t’aider ? Et c’est qu’un petit aperçu de ce qu’il serait prêt à faire pour toi ! C’est même étonnant que le salaud profiteur que tu es n’ais pas réalisé ça, plutôt que rester dans cet appart mal isolé. Quoique comme ça tu es tranquille, tu peux faire ce que tu veux, traîner avec des bandits. C’est vrai qu’il est pas assez bad boy, trop gentil, trop câlin. Mais au moins il est fidèle et dévoué. Alors tu vas lui envoyer un message pour lui dire de pas espérer, je veux pas qu’il chiale plus à cause d’un mec qui le mérite pas, c’est bon il a déjà eu un connard qui a bien profité de sa gentillesse.

    Je connais assez mon bébé pour voir que cette agressivité n’est qu’une façade, il défend ce(ux) qu’il aime, il a surtout de la peine pour Damien. Par contre le visage énervé de Matt perd des couleurs.

– Mais j’ai rien fait pour le faire pleurer !

– Tu as rien fait? A part lui donner de l’espoir, puis tout détruire ! T’es une personne horrible, lui il t’aime à la folie, tu lui donnes de la tendresse, puis tu le fuies et ne lui parles plus, comme s’il ne valait rien pour toi. Laisse-le vivre sans toi, il sera bien mieux !

    Les deux se taisent, comme s’ils réfléchissaient aux paroles qui viennent d’être prononcées. Je vois Valentin qui tremble légèrement, sans doute n’a-t-il jamais été si brut avec quelqu’un. La tête baissée, Matt laisse échapper d’une petite voix :

– Mais nan, je joue pas avec lui…

Après un soupir, le rouquin lui répond, quelques sanglots dans la voix.

– Alors arrête de te refuser à lui, sérieux un mec parfait comme ça, pourquoi tu lui dis non ? Il est prêt à tout pour toi.

– J’ai tellement de travail, j’ai pas le temps d’avoir un mec...

– Et tu trouves que tu t’en sors ? Je suis prêt à parier que c’est ta voisine qui veille sur toi, tout seul tu en es incapable, c’est bien pour ça que Damien a ramené un chaton perdu dans notre appart; parce qu’il a vu que tu avais besoin de lui, autant qu’il a besoin de toi...

    Je ne peux m’empêcher de lâcher un ricanement qu’ils ne semblent pas entendre, ils sont passés en un éclair de la tempête à la supplication. Deux chatons qui ont sorti leurs griffes et ont miaulé, croyants que c’était des rugissements, et là c’est risiblement mignon.

– Effectivement ça va quand même mieux depuis que… j’ai des cours personnalisés… et que je le vois régulièrement… Il est… apaisant, et doux… et gentil aussi… et très intelligent...et...

– Alors oublie tout ce que je viens de te dire et réfléchis à la situation. Juste, si tu l’aimes, le laisses pas comme ça. Et si c’est pas réciproque dis-le-lui. Ou si tu as des doutes, parle-lui en aussi. Je te laisse y penser aujourd’hui et demain, samedi t’as intérêt à avoir trouvé ce que tu veux avant de venir donner cours à mon mec. Enfin si c’est négatif, oublie-le aussi, tu t’écrases et réapparais plus dans nos vies.

    Il tourne le dos et file dans l’escalier, sans un mot de plus. Je regarde Matt qui s’assoit sur le lit, hébété. J’en profite pour détailler la chambre, minuscule et remplie de livres, un chauffage portatif sous la fenêtre qui essaie de réchauffer l’espace, un bureau encombré avec une lampe rouillée. J’ai de la peine pour lui, même mon appart dans la cité était moins minable!

– Hum, ça va Matt ? Désolé qu’il t’ait engueulé comme ça, tu sais il est très gentil mais il ne supporte pas que Damien aille mal, c’est comme son frère, il l’a beaucoup aidé l’année dernière.

– Ouais, je suis… j’ai pas les mots.

– Tu vas t’en remettre? Tu sais, je suis sûr que tu vas faire le bon choix, juste te pose pas de questions et fonce. C’est le bon, et ça ne peut que réussir. Il fera tout pour que tu réalises tes rêves.

– Et Valentin? Il a l’air très proche de lui.

– Ils se ressemblent beaucoup, ils ont tous les deux besoins de tendresse, ils pensent pareil. Ils se comprennent très bien. C’est comme s’ils étaient frères. Donc t’inquiètes, MON mec a déjà bien assez à faire en s’occupant de  moi…

    Je lui fais un clin d’oeil qui sous-entend tout ce qu’il y a à comprendre, puis je prends mon portefeuille dans ma veste et pose un billet de vingt dollars sur son bureau.

– Commande un truc à manger, t’es tout blanc. Bon j’y vais, sinon je vais me faire houspiller aussi. A samedi !

    Il marmonne un “à samedi” alors que je referme la porte. Celle d’en face me semble se fermer au même moment, comme si la personne qui y vit l’avait entrouverte pour écouter. Si vraiment c’est une petite vieille qui habite en face de chez lui, il ne risque pas grand chose - à part peut-être d’avoir l’estomac bien rempli si elle est comme la mamie de Damien !

Le rouquin m’attend dans le hall, et me fusille du regard :

– Tu faisais quoi ?

– Rien, t’inquiètes. Pourquoi tu m’as attendu ici, le métro est pas loin.

– Il fait noir et y a pas de lampadaires dans la rue…

    Je pose une main sur ses fesses et l’entraîne dehors, une-demi molle dans mon pantalon. Le voir énervé m’a excité, je me demande s’il n’aurait pas fait un meilleur sous-directeur que moi… Non, il est trop gentil. Mais toujours légèrement agacé, il continue de pester sur le chemin du retour, en silence, alors que la douce lumière de la lune éclaire notre chemin. Je vois ses yeux fouiller l’ombre du regard, il doit être terrifié même s’il ne le montre pas, déjà qu’il n’était pas à l’aise la nuit, mais c’est encore pire depuis nos mauvaises rencontres en juillet dernier. Heureusement, il n’y a pas un chat sur l’avenue, seulement un vieux clochard bourré qui nous interpelle en baragouinant, en bavant des obscénités et montrant son gros paquet. Charmant !

    Sur le quai, en attendant le métro, Valentin se colle contre moi, comme s’il se cachait, mais jette des petits coups d’oeils sous mon bras. La rame arrive et nous montons dedans avant de constater  que le clodo nous a suivis. Il s’étale et manque de se cogner contre une barre en métal, puis se redresse et pisse devant tout le monde.

– Beurk, je comprends pourquoi ça pue ici, il n’avait pas non plus l’air de sentir la rose. Quel ordure un mec comme ça.

– On ne sait pas ce qui l’a conduit à ça bébé, l’alcool fait des ravages.

– L’important c’est le présent. C’est un SDF puant et vicieux. Quel quartier de merde, je plains les gens respectables qui y vivent.

    Je ne rétorque pas, je sais que toutes ces sensations fortes vont jouer sur lui, il faut juste trouver un élément déclencheur pour qu’on s’amuse un peu…

    Une coupure sur la ligne, à seulement une station de la nôtre, m’offre l’occasion parfaite. On se croirait dans une comédie romantique, de fausses fleurs sont accrochées à côté des bancs. Le trafic est arrêté suite à un incident sur la rame. Dehors, dans l’air frais, une immense publicité vante les mérites d’un parfum pour homme, torse nu. Il me ressemble un peu, comme le note mon bébé, mais je suis “encore plus sexy” dit-il d’un sourire coquin. Les rues sont très lumineuses, pleines de gens qui font les boutiques, l’ensemble décoré pour Noël qui approche. Dire que nous n’avons pas encore fait la moindre course pour l’évènement, l’anniversaire du blond est imminent et plus important que la fête du bonhomme rouge.

    Si nous ne sommes pas en avance sur Noël - contrairement aux new-yorkais - ce n’est pas le cas du froid, qui arrive avant l’hiver. La nuit surprend toujours quand elle tombe plus tôt, surtout depuis le changement d’heure; les jours raccourcissent mais nos rythmes de vie sont les même, l’homme adapte la nature plus qu’il ne s’y adapte ! Bref, le froid me fait frissonner, mon bébé le voit et nous prend des marrons grillés. Ils sortent du four, mais une fois épluchés, ils sont vite mangeables. Le partage est équitable, et c’est en arrivant au dernier, désormais juste tiède, que mon bébé réalise la taille de ces fruits.

– Eh mais tes boules sont plus grosses !

– Tu veux vérifier? Rentrons vite alors.

    Il pose ses lèvres la châtaigne, les arrondit, sa langue dépasse d’un côté pour la lécher et il la fait rentrer dans sa bouche. Il pouffe avant de manger. Nous sautons dans un bus qui nous pose au bout de la rue et finissons le trajet en courant. Dans l’appartement, nous passons devant un Damien qui prépare à manger calmement et soupire en voyant mon empressement dont il ne connaît que trop bien la raison. La porte de la chambre se ferme à peine que j’enlève ma veste et le pantalon qui broie mes marrons chauds.

– Naaan, garde ton costume s’il te plaît !

– Je peux pas bébé, je suis trop raide !

    Mon boxer manque de se déchirer avec la barre qui le tend. J’ôte aussi ma chemise et met mon bébé dans le même appareil que moi. Il caresse mon pectoral droit et descend sur mon sexe, passe simplement le bout de ses doigts sur mon organe qui prend une taille titanesque. Je m’allonge sur le lit et attrape mon bébé pour le mettre sur moi, je n’ai pas froid mais il est encore plus chaud que moi.

    Les pelles que nous nous roulons sont affamées, il est vraiment bouillant ce soir. C’est fou ce que les émotions fortes ont comme effet sur lui. Il se déchaîne, mon sexe entre ses fesses, si je force un peu j’entre en lui. J’hésite à le laisser me sucer, il me chauffe tellement avec son petit cul… Mais je le laisse faire, s’exciter - et m’exciter - la barre dans son sillon pendant qu’on se caresse. Je profite de ses lèvres sur ma peau, dans mon cou, sur mes tétons. Ses mains se baladent sur moi, je gémis de plaisir. Lui est plus silencieux, même si je sais qu’il est bien excité vu la quantité de mouille qui sort de son méat et la luxure qui brille dans ses yeux. Mes mains glissent le long de sa colonne vertébrale et sur son cul bombé, j’embrasse ses épaules et son cou, ses lèvres dès qu’elles sont à ma portées. Sa respiration est saccadée, il devient plus que chaud...

    Sa raie devient une vraie patinoire, vu la quantité de pré-sperme que je produis. Je glisse tellement bien entre ses brioches que je me demande si je ne vais pas finir par entrer en lui. Je me redresse et enfonce un doigt dans son conduit moite, passe à deux devant le peu de résistance qu'il m'oppose. Je joue avec sa rondelle tout en promenant ma bouche sur son torse lisse. Je fais battre son cœur tellement fort que je le sens lorsque je l'embrasse. Pendant ce temps, je déplisse la rosette de chair, écarte ses magnifiques globes pour aller chatouiller sa prostate, qui sera bientôt écrasée par mon organe. Je le connais si bien et il me fait tellement confiance qu'il n'a pas besoin de plus pour que je retire mes phalanges et présente mon gros sucre d'orge.

    Je soulève ses cuisses et il s'accroche à mes épaules. Je pousse sur son entrée et entre progressivement mais entièrement en lui. J'ai dû lui faire un peu mal, il s'est resserré sur mon pieu. Mais il n'a rien dit, il ne veut pas gâcher mon plaisir. A-t-il oublié que je connais son intimité mieux que personne ? Que je fais attention à lui? Je l'embrasse et le fait trembler en trouvant le point sensible dans son dos. J'attends qu'il se détende et commence lui-même le mouvement sur mon pieu, rien que le voir nu me rend immensément raide, alors plongé dans son fourreau, c'est impossible que je débande !

    Un léger mais long couinement lui échappe lorsque son corps se hérisse, victime de la décharge de plaisir que je lui ai fourni. C'est donc à partir de ce moment qu'il se rapproche de moi, nos têtes encadrées par ses petits biceps, moi les mains sur ses hanches. Les yeux dans les yeux, il se soulève doucement pour mieux se replonger mon morceau au plus profond de son anatomie. Son propre instrument glisse entre nos abdos bétonnés, agité de soubresauts. Puis après avoir repris le moule sur la longueur, il entame une espèce de danse du ventre et des hanches pour que je sois à l'aise. Un cri rauque m'échappe, c'est si bon! Je veux plus, accélérer, le prendre !

    Je le retourne et écrase son corps fin comparé au mien. Je grogne, pose ses cuisses sur mes épaules et attrape ses hanches. Mmmmh oui, là c'est moi qui contrôle, je peux faire ce que je veux dans son cul bien ouvert. J'accélère de plus en plus la cadence, les décharges transmises par l'ogive entre mes cuisses sont tellement intenses, elles me dirigent. Les mains serrés sur mon bébé, les muscles saillants au possible, je me laisse aller au plaisir. Quel cul! Trop bon, je pourrais me le faire toute la nuit, le remplir de jus épais et onctueux.

    Je sens d'un coup une légère morsure sur mon bras, je rouvre les yeux. Je rencontre son regard coquin mais rougit :

    – On se calme un peu chéri, merci.

    – Désolé bébé, je me suis emporté...

    – Un peu. Mais tu sais que j'adore ça, juste ne tape pas si fort.

    – Oh ça oui je sais que tu l'aimes hein.

    – Ça oui, j'adore ta grosse bite! Et toi en entier, je veux te dévorer tous les jours jusqu'à la fin de ma vie.

    – Mmmmh, me dis pas ça ou je ne vais pas pouvoir me contrôler !

    J'ai droit à un clin d'œil alors que sa langue glisse entre mes doigts. C'est à mon tour de rougir, j'ai un coup de chaud, le temps de faire trois aller-retour je quitte son antre et vise son menton : j'ai envie de le couvrir de mon excitation. Mon poignet aide à envoyer les jets le plus loin possible, même si je ne lui fais pas une faciale je lui en mets du nombril au menton! Mon lait masculin se répartit bien, et il étale un peu la (presque) dizaine de flaques blanches. Il se délecte de ce qu'il a sur ses fines phalanges, et de son regard bien pervers s'exclame :

    – C'est bon j'ai eu ma douche!

    – Ah non, on va aller faire la vraie, et si tu veux téter un peu j'ai de quoi te régaler...

    – Commençons par nous laver, on verra après ce qui arrive.

    Il se lèche les lèvres. Mon dieu, que j'adore ce mec!

    En sortant de la chambre, Damien nous demande de nous presser un peu, ça fait déjà une heure que nous faisons des bêtises et le repas va être bientôt prêt. C'est fou ce que ça passe vite ! Dire que je pensais à peine l'avoir pris une dizaine de minutes. Plutôt trente d'après mon bébé, ce qui l'a fait venir en même temps que moi sans se toucher. Je comprends mieux pourquoi il avait tant de sperme sur lui, je suis productif mais pas autant que ce qu'il avait ! Je le vois d’ailleurs récupérer discrètement ce que je lui ai étalé dessus, mais très furtivement, comme pour ne pas se faire voir, dos à moi. Même si je ne vais pas lui sauter dessus - pour le moment - je m’approche et murmure à son oreille :

– Il est bon hein… tu en auras encore tout à l’heure.

    Il rougit, et bafouille qu’il voulait voir la différence entre lui et moi. Alors je mélange les gouttes de jus et lui étale sur les lèvres, pénètre sa bouche de mes doigts. Il lappe méthodiquement et étale sa salive, je dois me retenir pour ne pas lui appuyer sur les épaules, qu’il s’occupe de mon sexe raide. Il le remarque et un air indécis s’affiche sur son visage. Son ventre qui gargouille lui fait prendre sa décision : il se lave en deux-deux et sort de la douche. Il me frôle juste le sexe en sortant, en murmurant un “à tout à l’heure toi…”. Ses priorités me font mourir de rire ! L’estomac est prioritaire sur le reste…

    Quand je le rejoins dans la cuisine, il se colle à moi pour m’embrasser et pose mon assiette devant moi. Bon, sa réelle priorité c’est les câlins, puis la bouffe à peu près à égalité avec le sexe. A moi de faire en sorte que le sexe passe avant l’estomac...

    Mais ça n'est pas pour ce soir, il se régale tellement avec les cannellonis courgettes-aubergines de Damien qu'il part se coucher le ventre bien plein. Je vais rester à moitié raide jusqu'à demain, et espérer qu'il soit coopératif au réveil... Après la dose de câlin que je lui donne, s'il n'est pas un peu sexe je n'y comprends rien.

    Je passe une nuit très agréable, malgré les rêves bien chauds qui ponctuent mon sommeil. Ouvrir les yeux et être entre ses magnifiques petites fesses bombées n'aide pas non plus à rester calme. Je ne bouge pas, pour ne pas le réveiller, mais mon organe a sa volonté propre, et s'agite contre la peau douce de mon bébé.

– Tu fais quoi Thomas, marmonne-t-il tout endormi.

– Je te fais un gros câlin mon bébé d'amour.

– Avec le sexe raide?

    Une fois totalement raide, j’essaie de ne pas pulser, il est encore un peu endormi. De lui-même, il se soulève pour ne plus avoir mon glaive qui l’excite, je l’attrape dans mes bras musclés et pose mes lèvres à la base de sa nuque. Cette position de câlin est agréable, je me calme doucement et commence à réfléchir à ce que je vais faire de ma journée. Je n’ai pas envie de passer des heures dans le bureau. Une fois que mon bébé est bien réveillé, je lui propose une petite séance sportive dans notre salle privée. D’un air désolé, il me dit qu’il a prévu de sortir avec Peter ce matin, il n’a cours qu’après onze heures. Même si je ressens un peu de jalousie, je n’en montre rien, et lui souhaite de bien s’amuser; après tout, en ce moment avec le travail qu’il a à la fac et que Damien lui rajoute, ce n’est pas plus mal qu’il sorte un peu avec un ami. Puis c’est toxique pour notre relation si je l’empêche de voir des gens, même si ce sont d’autres mecs sexys…

    Je me lève et le laisse sous la chaleur de la couette - et aussi surpris que je n’aie pas tenté de le chauffer - pour m’habiller. J’ouvre le volet, il fait encore noir et dehors tout est gelé. Aujourd’hui pour moi ça sera donc jean, t-shirt et mon bon gros cuir ! J’en ai assez de ce costume de toute façon, et comme je dois me changer pour mes activités du jour, autant prendre le plus pratique.

Je vais sortir de la chambre quand je me fais attraper le bras et tirer dans le lit.

– Où tu vas comme ça, il est trop tôt.

– Je sais bébé mais…

– Je sais ce que tu veux, allonge-toi. Qu’est-ce qu’il fait froid ! Viens vite.

    Je ne proteste pas et reviens sous la couette, déjà bien raide. La tête coquine de mon rouquin disparaît sous les draps et il embrasse mon boxer, déjà à la limite de craquer. Entre sa salive et mon excitation, il est vite trempé. Je m’en débarrasse et caresse les cheveux de mon diablotin roux, qui me suce tendrement d’abord puis de plus en plus rapidement. Je ne sais pas ce qui m’arrive, mais rapidement mon corps se met à trembler, alors que sa bouche réchauffe mon engin et que ses mains malaxent mes bourses. Je gémis et mon sexe pulse, le plaisir me traverse de part en part, mais je ne déverse pas la moindre goutte. Je suis aussi ébahi que mon bébé, qui semble lésé du travail fourni : pas la moindre petite goutte blanchâtre n’a été expulsé de mon engin, pourtant j’ai bien eu un orgasme fulgurant. Il vient sur moi, circonspect, me demande si j’ai réellement pris du plaisir. Vu les perles de sueur sur mon torse et l’apaisement de mes muscles, oui je suis certain !

    L’ébahissement passé, nous faisons un câlin où je lui caresse le dos, presque jusqu’à l’heure de nous préparer. Valentin se saisit de ses vêtements, les glisses entre nos corps, pour ne les enfiler qu’une fois réchauffés. C’est vrai que vu le temps qui s’est subitement rafraichi, je comprends sa réaction ! Il faut qu’on augmente le chauffage. J’ai une pensée pour Matt dans sa piaule humide et mal isolée, lui doit souffrir encore plus de ce temps, ça fait un argument de plus pour l’inciter à venir vivre avec le blond.

    Toujours est-il qu’après un bon petit-déjeuner, et un bon baiser très sensuel, je laisse mon bébé s’en aller. Je rejoins directement le garage pour travailler sur la voiture, j’ai reçu les nouvelles pièces pour remonter le moteur. Je n’oublie quand même pas que je n’ai encore rien fait pour la demoiselle que j’ai vu mercredi…

    Le blocage que j'avais sur la voiture se débloque très rapidement. Je suis tellement heureux de revenir dessus en fait, les mains dans le cambouis, que je n'ai pas l'agacement que j'avais en cassant la pièce l'autre fois. Là, tout de passe comme sur des roulettes et j'ai même le temps de réinstaller l'embrayage avant midi. J'entends bien mon téléphone vibrer, mais j'ai presque terminé... Je me lave les mains et récupère l'objet pour appeler mon rouquin. Je lui demande si tout va bien, il me semble plus joyeux. Je ne regrette pas qu'il soit sorti, et je pense que je vais finir par remercier Peter de participer à l'épanouissement de mon bébé, puisque seul j'en suis incapable. J'ai un petit pincement au cœur, ça me fait bizarre de me dire que je ne suffis pas totalement à mon chéri. Quoique, il a toujours eu besoin de Damien, et le-dit Damien n'est pas le plus disponible en ce moment... Valentin a raison, Matt a intérêt à s'ouvrir à notre blond, sinon moi je le kidnappe! Et ce n'est pas la petite vieille ou même le biker qui vont m'en empêcher.

    J'envoie d'ailleurs un message à Matt pour lui dire simplement "à demain", mais j'ai une réponse immédiate :

"Est-ce que tu veux bien emmener Valentin je ne sais où demain? Il faut que je parle à Damien."

    Je ricane, il veut parler seul à seul avec Damien... Ou alors c'est mon esprit pervers ? Je ne pense pas, il fallait voir la manière dont ils se couvent du regard  quand le petit blond aux yeux bleus ne les baisse pas en rougissant. Je me sens satisfait, un deuxième souci qui s'arrange ! Bientôt ils seront tous résolus - et nous en aurons d'autres. En attendant, c'est le moment pour moi d'utiliser mon "influence" et mon argent pour une noble cause, autre qu'acheter des cadeaux à mon petit copain pour le plaisir un peu sadique de le faire ronchonner.

    Je cherche le téléphone de la faculté de médecine de New York et demande à parler au directeur. Évidemment, j'ai d'abord un refus, on ne parle pas au doyen comme ça, il est très occupé, et n'a pas le temps de répondre au premier venu qui requiert un entretien téléphonique avec lui. Il me suffit de prononcer les mots "mécène" et "donation" pour que subitement, le transfert soit fait. Putain de monde de merde, je réalise qu'au vu de ma position (pourtant moins glorieuse que mon patron), l'argent que je possède déjà soumet à ma volonté bon nombre de profiteurs. Je comprends subitement pourquoi Nicolas voulait quelqu'un de confiance... J'ai le pouvoir mais je le déteste. Le seul pouvoir que j'aime avoir est dans le lit, où je ne suis même pas le dominant : c'est avant tout un partage de plaisir, surtout quand les deux se lâchent. Mes pensées sont interrompues par la voix mielleuse du doyen, qui m'est antipathique. J'imagine la bave aux lèvres face au chèque qu'il peut encaisser s'il me convainc, et la face de rat fouineur prête à tout pour y arriver. Ma foi, si ça permet de faire reprendre ses cours à la demoiselle... J'explique donc la chose et donne l'adresse et le téléphone de l'élève à intégrer, promet le double de l'inscription annuelle. Je sens qu'il réfléchit, j'imagine les rouages de sa tête qui pensent chiffres. Je ne lui donne pas assez, et il essaie de trouver un moyen de m'extorquer un peu plus. Je dois être prudent si je ne veux pas me faire arnaquer, j'essaie de jouer avec un monde qui m'est un peu inconnu. Même si être dominant ça me connaît, c'est à qui a la plus grosse. Et je me pose souvent en vainqueur !

    Plus malin, je laisse entendre la possibilité de donations futures, sans toutefois rien promettre, mais il mord à l'hameçon. Si je l'avais en face, j'aurais probablement eu des courbettes et du lustrage de pompes, je le laisse débiter son monologue de remerciement pour sa "modeste faculté". Tu parles, même si les frais de scolarité ne sont pas les plus chers, c'est quand même une des plus cotée de New York. Mais je reste dans mon rôle de (sous) directeur blindé de thunes, consulte mon compte en banque pour faire un "premier virement permettant l'accessibilité de l'élève à l'établissement". Je n'ai que la moitié de ce que je lui ai promis. Encore une fois je me suis mis dans la merde. Et hors de question que je demande à l'un de mes amis pour régler ce problème. J'ai donc moins d'un mois pour trouver mon secrétaire et vingt-cinq mille dollars...

    J'appelle ensuite la demoiselle et lui annonce la nouvelle après qu'elle ait commencé à me remercier pour le poste. Je la coupe dans son flot rapide, lui dit que ce n'est pas pour l'engager. Elle reçoit le mail d'admission en direct, en même temps que moi le débit sur mon compte. Elle se met à bafouiller, se doutant que je paye ses frais d'inscription, voulant refuser. Je la convainc en lui disant que mon père aussi était médecin, mais que je n'ai plus vraiment de famille - du moins pas celle de sang. Et que je suis content de faire un peu de bien autour de moi. Un léger malaise s'installe quand je constate qu'elle sanglote doucement.

– Allons faut pas pleurer!

– Pardon monsieur, mais entre ce que vous faites pour moi et votre histoire, j'ai pas pu me retenir. Merci mille fois ! Je vous rembourserai les frais...

– Hors de question. Voyez ça comme le moyen de réaliser votre American dream !

    Quand je repose le téléphone, je me sens... bien. Comme quand je fais un cadeau à mon bébé, mais un qu'il voulait ou qui l'émeut. Un peu plus que de la satisfaction. Je regarde l'heure, j'ai envie de le voir. Encore un peu tôt. Je vais faire le rapport du jour, tant pis s'il n'est pas complet, je veux finir ma journée en avance aujourd'hui.

    Dans la rue, je passe devant un fleuriste. Je veux un bouquet pour mon rouquin, alors je m'arrête et réfléchi à ce qui lui plaira. La dame qui tient la boutique s'approche de moi :

– Je peux vous aider monsieur ?

– Oui, je cherche des fleurs pour quelqu'un de magnifique.

– Que pensez-vous de ces buttercup ?

    Je regarde les fleurs qu'elle me tend, choisis des rouges comme une rose d'amour passionnel. Je paie et me dépêche de rejoindre mon amoureux, le bouquet à la main. J'arrive pile au moment où les deux rouquins sortent par la grande porte, mon bébé me voit et dit au revoir à l'autre, qui n'a d'yeux que pour son chéri et court lui sauter dans les bras. Nos retrouvailles sont plus calmes, moins empressées, mais plus romantique et tout aussi démonstratives.

– Tiens mon bébé.

– Oh, ils sont magnifiques ces renoncules !

    J'ai un sourire amusé, mon cerveau a découpé le mot...

– T'es trop mignon chéri, tu sais ce que cette fleur signifie ?

Je lui fais mon regard pervers et souffle sensuellement :

– J'ai bien une idée...

– Naaaaan ! C'est "tu es radieux et charmant". Mais on fera ce que tu veux dire oui, rigole-t-il.

– Bon bah j'ai bien choisi, tu es incroyablement beau mon cœur.

    Il rougit du compliment et se colle à moi, marmonne que c'est l'amour qui me fait dire ça, et que je suis bien plus sexy que lui. Mon palpitant s'emballe alors que je constate une fois de plus qu'il est plus dur de faire entrer de la confiance dans sa tête que mon généreux organe en lui. Peut-être que c'est pour ça que je l'adore, c'est gratifiant de devoir rassurer son mec - et au moins vu qu'il n'est pas prétentieux et qu'il trouve que je suis bien plus sexy que lui, il se considère comme incroyablement chanceux de m'avoir et n'ira pas ailleurs ! Ça me va parfaitement ! J'évite juste de lui dire qu'à part son petit cul qui m'a affolé au départ, c'est surtout son caractère qui m'attire...

    Encore une fois notre après-midi en amoureux file à toute allure, surtout que l'on passe un peu plus de deux heures au cinéma, pour voir le film de magie "événement" dont mon bébé n'a pas arrêté de parler. Damien ne voulait pas le voir, nous le faisons donc tous les deux. Et d'après mon bébé, tant mieux car c'est un film décevant, il a l'impression que c'est surtout fait pour le merchandising lié à cet univers... Je ne le contredis pas, j'ai passé mon temps à le regarder lui, ou à faire une petite sieste, sa tête sur mon épaule et sa main dans la mienne. Et nous rentrons ensuite à l’appartement, il met ses fleurs dans un vase, sur la table de la cuisine, puisque dans le salon il y a déjà son petit arbre qu’il a depuis un an. Lui qui aime le jardinage et les fleurs, je devrais plutôt lui offrir des trucs à replanter, surtout avec notre petite serre sur le toit de l’immeuble. Je ne sais pas ce qu’il y fabrique d’ailleurs parfois, mais il nous a interdit d’y monter, à Damien et moi. Mais le connaissant, nous nous doutons bien qu’il tente de faire pousser des belles petites choses, éventuellement à manger… Je m’approche de lui, tout à ses préparations, sérieux à côté des plaques de cuisson, caresse son petit cul bien moulé et le tapote même légèrement. Il me tire la langue et retourne à son occupation, qui est de commencer à préparer en avance des bonnes petites choses pour l’anniversaire de Damien.

    Mais on sait tous les deux que si Matt lui dit oui demain, ça pourrait être son plus beau cadeau, à notre blond préféré…


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