Frenchies in a New World - Chapitre 12
Chapitre 12 - Damien
J'ouvre les yeux. La pièce est vide. Je suis seul. Je sens encore sa chaleur au creux de mes bras. J'ai encore rêvé de lui. Sous les draps, je suis raide, et tout dur. Je passe la main sur mon boxer déformé, je suis partagé entre l'envie de me faire plaisir et l’envie de me lever pour éloigner le rêve de mon esprit. C'était si réel, ça me fait plus de mal que de bien d’y repenser. Dès qu'il m'est tombé dans les bras, j'ai eu des sentiments pour lui, et ça n’a fait que s’amplifier dans mon coeur depuis cet instant, à mesure que j’ai appris à le connaître. Avec ses airs de chaton mignon, ce mec adorable peut tout avoir de moi : il a mon cœur entre ses griffes. Je soupire et allume la lumière. La guirlande "joyeux anniversaire !" en papier multicolore s'illumine et un sourire m'échappe. Quoiqu'il arrive, même si lui non plus n'a pas spécialement le moral, mon Valentin fait tout pour remonter le mien.
C'est quand même fou, cet amour platonique qu’il y a entre lui et moi. Même s'il y a eu du désir à un moment, ça n'a pas duré. C'est plus fort, plus... pur. Comme si nous étions frères. A croire que nous sommes jumeaux - à l’exception du physique - car on sait exactement ce que pense l'autre : je sais qu'il s'inquiète pour moi, pour mon amour qui n’est pas vraiment sur la bonne voie, et lui sait que je m'inquiète pour lui, pour ses cours. D'ailleurs, je ne sais pas quand est-ce qu’il compte dire à Thomas ce qu'il a en tête, mais s'il croit pouvoir me duper...
En parlant de lui, je l'entends tapoter doucement à la porte, comme il le fait si souvent, de manière à ce que ça ne me réveille pas si je dors. Sauf que là, il voit la lumière et entre sans trop attendre. Je décide de le taquiner :
– Eh ben heureusement que j'étais pas en train de me branler hein !
– Ça m'aurait pas gêné, j'ai un mec qui a des tendances exhib, je l'ai trouvé raide plus d'une fois !
– Et si je t'avais demandé de m'aider à me soulager ?
– C'est ton anniversaire, tu es le roi du jour, tes désirs sont des ordres.
Il me regarde avec cet air coquin, il a parfaitement compris que ce ne sont que des mots. Je le laisse poser son plateau petit-déjeuner avec tout ce que j'adore, plus un cadeau, et je l'attire dans le lit. Alors qu'il proteste car je l'attrape par surprise, je m'exclame :
– Mes désirs sont des ordres ! Je désire un câlin !
– Tu en auras un tout à l'heure !
– Je le veux tout de suite, maintenant ! Pas tout à l'heure !
Je rigole alors qu'il tente de se redresser pour conserver un semblant de dignité. C'était sans compter sur Thomas qui débarque dans la chambre en gueulant un "partouze de câlins d'anniversaire !" avant de nous écraser tous les deux. Lui aussi est en boxer.
– Enfin bébé, pourquoi tu es habillé, tu donnes même pas correctement ta chaleur à ton frère. Heureusement que je suis là hein.
Il commence à faire sauter les boutons de la chemise de son mec, dont le dos est collé à mon torse. Je lui tiens les bras pour que le grand brun s'amuse. On est vache quand même, deux contre un ! Mais c'est si drôle, ses joues empourprées, son jean tendu, le regard partagé entre raison et désir.
– Les gars, arrêtez s'il-vous-plaît, râle-t-il, vos grosses bites tendues me donnent envie...
Thomas me jette un regard et soulève son bébé. Moment de gêne pour moi...
– Et ben, moi qui croyais que tu étais une espèce de moine abstinent, on dirait bien que la chair t'appelle.
– Il était déjà raide avant que j'arrive.
– Ah, désolé mon bébé c'est pas pour toi qu'il bande alors!
– Et bah heureusement, j'ai déjà un mec qui bande beaucoup trop pour moi, pas besoin de deux !
Nous partons dans un fou rire à cause de la bataille de chatouilles, le plus sensible étant le plus habillé, qui nous échappe d'une glissade sur le côté. Thomas me tombe dessus, se redresse immédiatement pour essayer de saisir la chemise flottante, qui fuit la chambre en me souhaitant un joyeux anniversaire. Je m'assois et m'étire alors que Thomas part à la poursuite de son chéri, le boxer presque inutile tellement il bande. Je ne fais pas attention aux cavalcades, portes claquées et rires qui résonnent dans l'appartement, jusqu'à ce qu’un silence relatif s’installe dans l’appartement. Je reporte mon attention sur le plateau. Les tétons durcis par la fraîcheur de la chambre, je dévore mon petit déjeuner, curieux de la surprise à ouvrir. Je prends mon temps, et de toute manière comme Valentin est occupé, je ne peux pas le remercier. En attendant, je me régale avec ce flan décoré spécialement à l’aide de petites fleurs en sucre, surplombé par une petite mallette de prof en chocolat. Où est-ce qu'il a bien pu trouver tout ça? En tout cas, il me redonne le sourire.
J'ouvre ensuite mon cadeau. Ce petit blagueur roux en a emballé un deux dedans; le premier, c’est ma marque de préservatifs préférés, ils sont compliqués à trouver ici - j’espère que j’aurais rapidement l’occasion de m’en servir. Le deuxième, c’est un petit tarot "magique", avec un livret explicatif sur la manière de tirer les cartes. A l’intérieur du paquet cadeau, je trouve un "bon pour ce que tu veux". Je crois que pour l'embêter je vais le donner à Thomas…
Pour le moment, il n'en a pas besoin, Thomas lui fait déjà ce qu’il veut, je le mets dans la poche arrière de mon jean et attrape un t-shirt - ou plutôt un haut de pyjama selon certains. Il est assez étroit et moulant, mais je l’adore parce qu’il est à l'effigie d'un de mes héros préférés, cet ado qui se découvre de nouveaux pouvoirs... Avant que j'aie le temps d'entrer dans la cuisine, Valentin me barre le passage, le pantalon à peine raccroché :
– Coucou beau blond, euh désolé la cuisine est interdite à la visite pour le moment...
– Tu fais des bêtises sur la table ?
Je souris alors qu'il rosit, et enchaîne :
– De toute façon tu crois que je n'ai pas reconnu l'odeur ? Tu prépares un bon petit plat que j'adore... Tu es trop facile à comprendre tu sais.
– Pfffff, où est la surprise ?
– Dans les cadeaux que tu m'as offert.
Je lui fais un sourire coquin alors que Thomas vient derrière lui et qu'un gémissement s'échappe de ses lèvres. Avant d’éclater de rire, je lui lance :
– Nettoie bien la table hein.
Je tourne les talons et m'installe devant la télé. Bon, même si Valentin n'est pas très motivé, je vais lui faire reprendre la chimie organique, il a du mal et l'examen est vendredi prochain ! Thomas s'approche de moi et me tend un cadeau, je l'ouvre et suis surpris : ce n'est pas un cadeau sexe comme je m'y attendais, mais une édition collector des petites figurines que je collectionne... Je le remercie en lui donnant le petit papier manuscrit qui l’autorise à faire ce qu’il veut à son bébé, il m'avoue que ce n'est pas lui qui a trouvé le cadeau, il n'est jamais très doué si on ne lui dit pas exactement ce qu'on veut. Je le rassure en lui serrant le bras : faire un cadeau, ce n'est jamais facile !
Puis il m'annonce avec un petit sourire que Matt va finalement venir pour me voir avant son cours, mon cœur s'emballe. J'hésite à me changer, le brun me dit de ne rien faire. Juste de me détendre et profiter de mon anniversaire. Facile à dire! J'alpague le rouquin pour en faire ma peluche antistress et commencer les révisions avec lui, tant que j'occupe mon cerveau ça va aller.
Thomas nous interrompt pour manger, il veut absolument emmener son bébé ailleurs le temps que Matt soit là - il a l‘air de savoir quelque chose qu’on ignore, et ça m’angoisse parce que je ne sais pas si c’est bon signe ou non. Un peu expédié, le repas n'en est pas moins délicieux : des petits raviolis chinois, ce plat dont je ne retiens jamais le nom, mais je suis presque sûr qu'il a un nom de dinosaure, et en dessert un espèce de macaron géant chocolat pistache, pas super joli mais délicieux. Je souffle la bougie sans faire d’autre vœu que notre bonheur à tous, même si la vie nous réserve toujours des surprises.
Il est à peine treize heures quand Thomas attrape son mec et l'entraîne derrière lui, et dès qu'ils ont disparu, le silence se fait. Je vois le sac de cours du rouquin qui traîne dans le salon, alors je m'approche et ouvre son trieur. Pourquoi je fouille dans ses affaires ? En tout cas, je découvre qu'il ne prend plus de notes en cours, et ce n'est pas le pire. Sauf qu'avant que je puisse lire plus en détail la copie foireuse et un papier de l'administration, la sonnette retentit. J'ouvre la porte en sachant qui est de l'autre côté, et je manque de vomir mon coeur sur le tapis.
Il admire quelques instants le symbole de l'araignée sur mon haut tandis que je me perds sur son visage doux et lisse. Ça y est, j'ai quatre ans de plus que lui, mais je ne me vois pas plus adulte. Il est si mûr et intelligent... Je le fais entrer et amène le chocolat chaud préparé ce matin après l'avoir réchauffé - mon p'tit frère en a prévu pour toute la journée ! On se regarde ensuite en sirotant notre boisson sans pour autant oser briser le silence, pourtant tendre et tendu à la fois.
– Matt...
– Damien je...
– Oui vas-y?
– Non vas-y toi...
Il rougit. Alors je me lance. Le cœur palpitant, les joues chaudes, les mains tremblantes, et surtout avec une légère érection.
– Matt, tu me rends fou. Fou d'amour ! J'ai besoin de toi, je n'en peux plus que tu me repousses, je suis prêt à tout pour toi ! Je te promets que tu réussiras ton concours, je ferais tout ce que tu veux, mais laisse moi entrer dans ta vie, je t'en supplie. Tu es le soleil de la mienne, la chose la plus magnifique qui aurait jamais pu m’arriver. Tu m’ensorcelles avec ta tendresse, ta mignonitude, ta gentillesse, tout chez toi me transporte dès que tu es près. Je ne peux pas me passer de toi, ne plus te croiser à la fac, ou être sans nouvelles de toi... ça me tue d’imaginer un seul instant que mon univers puisse continuer de tourner sans que tu ne sois là pour en faire partie. Dis moi ce que tu veux, je suis prêt à tout. Je t'aime Matt, je t'adore plus que tout au monde !
Je suis aussi rouge que lui, c'est la première fois que je fais une déclaration de ce genre, aussi enflammée, et j'ai tellement peur qu'il me dise qu'il veut tout arrêter, qu’il ne veut plus jamais me voir parce que je mets son avenir en péril avec mon amour à la noix. Je ne le supporterais pas ! Je sens que suis en train de lui faire ce regard de chien battu, j'attends sa réponse, au bord de la syncope… Il ouvre la bouche, sa voix tremble, il est sur le point de parler, il va me dire qu’il ne veut pas de moi, c’est certain, j’ai encore échoué, mais je n’imagine pas ma vie sans lui ! Que faire ? Je l’écoute tant bien que mal et j’entends soudain un timide :
– Moi aussi je... je t’aime...
*****
[Matt vient d’accepter de sortir officiellement avec Damien…]
Il me regarde, les bras ballants, la mâchoire légèrement pendante. Ses prunelles vertes ne me lâchent pas. Il ne semble pas y croire. Je me rapproche un peu de lui, il me domine et je dois me mettre sur la pointe des pieds pour que nos visages se retrouvent face à face. Son odeur m’enveloppe, ses muscles ressortent sous son t-shirt, son corps tout entier m’appelle, mais je n’ai d’yeux que pour son regard envoûtant. J’entrouvre la bouche et, sans vraiment contrôler mes gestes, je sens que mes lèvres happent les siennes. Je tente maladroitement de l’embrasser, mais je ne parviens pas à retrouver les sensations qui m’ont envahi après le dîner de Thanksgiving. Je tente de passer mes mains autour de sa taille pour me coller contre lui, mais je m’y prends comme un pied ; je m’emmêle et je manque de trébucher, me couvrant ainsi de ridicule devant l’homme… j’ai encore du mal à l’admettre, je me suis retenu si longtemps, mais il faut le dire – devant l’homme que j’aime.
Il émerge de son rêve éveillé et m’attrape alors que je suis sur le point de finir les quatre fers en l’air. Ses bras puissants me serrent contre son torse, il me laisse basculer, mais me fait tourner de manière à ce que j’atterrisse en douceur sur son lit. Il s’allonge à côté de moi et, pendant que je laisse mes doigts courir sur sa mâchoire et son merveilleux visage, il prend le mien entre ses mains et me murmure :
– Laisse-moi te montrer. Tu vas voir, c’est simple quand on a l’habitude, il faut simplement le faire avec ton cœur.
J’entends les battements du sien lorsque ses lèvres s’emparent des miennes et qu’il passe sa main sur ma nuque. Sa langue ne tarde pas à se joindre à la fête, et nous échangeons notre deuxième baiser avec autant de passion que le premier. Je joue avec ses mèches dorées et il rit en se détachant. En dépit de ses efforts, je lis encore une certaine inquiétude sur son visage : on y trouve une joie sans limite, lacérée par une forme de résignation qui me laisse entendre qu’il pense que je vais de nouveau le fuir. Comment lui en vouloir ? Je l’ai tellement fait souffrir… Rien que d’y penser, j’ai l’impression que quelque chose se brise dans ma poitrine. J’ai vraiment été monstrueux de lui faire du mal à ce point, et jamais je ne me pardonnerai d’avoir pu blesser un ange pareil. Mon ange – parce que par un miracle quelconque, il veut encore de moi. Et je jure sur tout ce que j’ai détruit dans mon existence que jamais, au grand jamais, je ne referais le moindre mal à Damien. Au contraire, je passerai ma vie entière à me faire pardonner s’il le faut – peut-il y avoir de peine plus agréable que celle qui consiste à se racheter aux yeux d’un garçon aussi doux, attentionné et amoureux…
Je me love dans ses bras, niche mon souffle au creux de son cou et lui murmure :
– Tu n’as pas en t’en faire, je ne vais plus te fuir… Tu as gagné, je suis tout à toi. Je t’aime Damien, de tout mon cœur, et pour toujours.
Son corps se détend soudain et, comme si je venais de tourner le bouton d’une chaudière, il se met à bouillonner de joie. Il me regarde, les yeux légèrement humides, et me répond :
– Vraiment, je t’ai convaincu ? Parce que moi aussi je t’aime au-delà de toute mesure tu sais. Si je t’ai convaincu, alors tu fais mon bonheur.
Je me contente de hocher la tête. Je n’ai pas envie de lui expliquer que j’étais déjà convaincu au moment où je suis entré dans sa chambre, je n’ai pas envie de lui avouer que Valentin m’a déjà convaincu au moment où il m’a alpagué pour régler ses comptes avec moi, je n’ai pas non plus envie de lui avouer que tous les sacrifices de la terre ne valent pas mon avenir avec lui. J’ai passé tellement de temps à croire qu’un concours changerait ma vie, parce que j’ai abandonné tout ce que j’avais pour ça ; j’ai fui la France, j’ai fui tout ce qui s’y trouve, j’ai tenté de me reconstruire et j’ai vu dans l’enseignement universitaire un moyen de réussir, de me prouver à moi-même que je pouvais le faire… A aucun moment je n’ai envisagé un autre avenir, et parce que je suis borné au possible, j’ai refusé de percevoir celui que Damien imagine pour nous deux. Sauf que c’est terminé, à présent je ne peux plus l’ignorer, c’est trop douloureux, cette force confinée dans mon ventre – cette attraction que je ressens pour lui et qu’il ressent pour moi, cette sensation originelle qui s’est muée en amour à mesure que l’on s’est découvert. Sans parler de l’effet physique qu’il a sur moi, surtout depuis la dernière fois, quand il m’a… Rien que d’y penser, je sens le rouge qui me monte aux joues. Ses doigts glissent sur ma peau écarlate.
– Chaton, pourquoi tu vires à l’écrevisse ? me demande-t-il en braquant ses yeux pétillants sur moi. Ça te gêne toujours à ce point d’être dans ma chambre ?
En guise de réponse, je l’embrasse de nouveau pour le rassurer ; j’ai le sentiment de m’en sortir un peu mieux que la fois précédente, même si c’est encore timide et que je n’ose pas y mettre la langue aussi franchement que lui. Mais bon, si ce n’est qu’une question d’entraînement, je vais m’y coller avec plaisir ! En parlant de coller, je me suis rapproché de lui, et malheureusement il ne me fait pas la grâce d’ignorer le bâton de chair rigide qui se forme sous mon jean et tape contre sa cuisse. Il l’attrape même et rigole :
– C’est à cause de ça que tu es tout rouge ? Mais faut pas, c’est naturel tu sais !
Il prend ma main et, en dépit de mes réticences, il la pose au niveau de son entrejambe. Il est aussi raide que moi, mais plus imposant. Je n’en reviens pas, il doit avoir un morceau monumental dans le pantalon ! Enfin, j’ai bien entendu quelques rumeurs, des remarques que Thomas m’a lancées à la va-vite, pour plaisanter, mais apparemment, niveau taille, ce n’est pas non plus une référence standard, le grand gaillard. Toujours est-il que, consciemment ou non, je commence à palper l’engin de mon beau blond, et je souris malgré moi, bien que je ne puisse pas cacher une part d’inquiétude. Damien se laisse rouler sur le côté et se retrouve au-dessus de moi. Sa langue passe dans mon cou, et il soupire au creux de mon oreille un « ne t’en fais pas, la dernière fois tu as aimé ». A la simple mention de ce qu’il m’a fait, je sens des vagues de souvenirs qui remontent et je frissonne de plaisir. Ses mains se baladent sur mon corps fin, ses doigts jouent avec ma peau, son odeur me fait tourner la tête, je laisse échapper des petits cris lorsqu’il me soulève et me retire mon t-shirt pour pouvoir caresser mon torse lisse et mon ventre plat. Voyant que je n’ose pas attraper ses vêtements, il s’arrête un instant, me soulève, me pose contre son oreiller et vient m’enlacer :
– Tu as peur Chaton, tu ne veux pas qu’on le fasse ? Parce que ton corps me dit que tu en as très envie…
Il me fait rire avec ce petit surnom qu’il m’a donné, et comme je lui en ai aussi trouvé un mignon, eh bien je ne proteste pas… Je préfère ça aux noms d’oiseaux dont on m’a affublé par le passé.
– C’est pas j’en ai pas envie Sweetie, c’est juste que… enfin la dernière fois… ça s’est fait très vite et toi…
Il passe une main dans mes cheveux et, voyant que mon torse nu se hérisse à cause du froid, il me réchauffe en titillant mes tétons – il sait que je suis incroyablement sensible à ce niveau-là, il a très vite trouvé ce point.
– Matt, je te l’ai dit la dernière fois, faut pas t’en faire pour moi…
– Mais le sexe, c’est à deux que ça se passe, t’es pas là pour juste t’occuper de mon plaisir, c’est mon rôle de m’occuper du tien, sauf que… bah je sais pas trop comment faire, j’ai jamais… et en plus la tienne elle à l’air…
Je bégaye, je m’embrouille, je ne suis plus clair, tout ce que mon esprit rationnel déteste. Il a ce don de me rendre incohérent, Damien. Et alors que je m’attends à ce qu’il me serve un discours sur le « mais t’es puceau, il te faut de l’entraînement, c’est tout », il se contente de me répondre avec un sourire en coin :
– C’est pas compliqué, vas-y à l’instinct ! Suis tes impulsions et lâche-toi, c’est fait pour ça le sexe. T’es pas là pour dresser un schéma de mes zones érogènes ou écrire une dissertation sur les capacités de mon pénis. Te demande pas ce qui me ferait plaisir, teste juste, et tu le verras à ma réaction, il n’y a personne pour t’évaluer tu sais, je vais pas te mettre une note ou un truc dans le genre. Ma seule appréciation c’est « je t’aime », alors fais confiance à ton cœur. A force, tu vas finir par trouver la technique et découvrir comment me donner un maximum de plaisir. Tu crois que j’ai fait comment pour savoir qu’il suffit de te pincer ici pour te faire gémir…
Il prend mon téton entre son pouce et son index et, délicatement, il le serre ; je deviens électrique et couine malgré moi. Son petit air malicieux me chauffe sans restriction, et soudain c’est comme s’il n’existait plus aucune logique dans mon esprit. Ce regard, ce corps, Damien vient d’éteindre ma raison, seul mon cœur est aux commandes, et je réalise sans tarder qu’il alimente un autre organe, un peu plus bas – un organe extrêmement dur. Je me précipite donc sur les lèvres de mon ange blond pour la troisième fois en quelques minutes, mais il n’y a plus aucune timidité à présent ; ma langue va chercher la sienne, je m’agrippe à son t-shirt et tire dessus pour dénicher un accès à ce corps qui me fait tant d’effet. D’un geste empressé, Damien enlève le morceau de tissu et me dévoile ses muscles saillants et ses abdos formés à souhait. Je ne réfléchis pas, je passe ma langue dessus et savoure sa peau douce. Il semble apprécier, il passe sa main dans mes cheveux et cherche à me faire remonter vers sa bouche. Je m’arrête au passage et suçote ses mamelons pour voir s’ils sont aussi sensibles que les miens – ils ne le sont pas à ce point, mais je déclenche tout de même une réaction qui me plait beaucoup. Il gémit.
Alors que nous nous dévorons mutuellement, ses mains déboutonnent mon jean et je me charge d’écarter les pans de sa braguette tandis qu’il me retire le morceau de tissu. Nous nous retrouvons tous les deux en boxer, et je peux alors distinguer clairement la barre de chair qui tend le sien – je la trouve imposante, même si je sais que la mienne est plutôt bien faite aussi. La frénésie qui s’empare de moi m’aurait fait honte si j’avais usé de ma raison, mais je descends lentement mais sûrement vers la verge de mon Sweetie. Ses grands yeux verts me regardent, à la fois fascinés et peut-être un tantinet inquiets. J’attrape la bande élastique, la tire et libère une colonne de chair d’une vingtaine de centimètres, incroyablement épaisse, uniforme du gland à la base et pourvue d’une belle paire de testicules. Je les sors à leur tour et mon chéri soulève gentiment son bassin pour se débarrasser du sous-vêtement. Je contemple son bel instrument, et alors qu’il me caresse la joue en douceur et commence un « tu sais, si c’est trop gros t’es pas… », je le fais taire en refermant ma bouche autour de sa pointe chaude et légèrement humide. Je manque de m’étouffer au premier abord, mais je ne laisse rien paraître – je veux qu’il apprécie autant que j’ai apprécié quand il me l’a fait, à Thanksgiving. L’adrénaline retombe pourtant inexorablement, et je m’interroge déjà sur la manière dont je dois sucer un instrument pareil.
J’amorce de mon mieux un mouvement maladroit, et je sens que Damien gémit légèrement. Il est adorable, mais il n’y met pas tout son cœur, c’est évident. Et alors que je passe ma langue sous son frein sans le faire exprès, il tressaille et lâche un vrai soupir de plaisir cette fois. Je comprends alors qu’il en a autant envie que moi, et que derrière ses « si c’est trop gros t’es pas obligé Chaton », il cache un vrai désir, un besoin de se soulager que je dois simplement libérer. C’est en lui, et c’est aussi en moi. J’empoigne son sexe et je décide de commencer doucement par des caresses, des petits coups de langues, avant d’y aller plus franchement et de tenter d’en rentrer davantage dans ma bouche. Le méat de Damien s’écarte alors et lâche de la mouille en plus grosse quantité. De mon côté, je tache mon boxer mais je refuse de sortir mon pénis, pour ne pas me masturber et faire retomber l’excitation. Plus je suce Damien, et plus je réalise que j’aime ça. Par instinct, je laisse mes doigts courir sur son torse d’Apollon, jouer avec ses tétons, palper ses biceps, et même lui malaxer les bourses. Son bassin se soulève du lit et il pousse des petits cris, parfois ponctués par un grognement plus rauque. Il reste sur la réserve pour ne pas m’enfoncer son engin dans la bouche, mais je suis de moins en moins timide.
A mesure que je taille cette pipe à mon copain, je réalise qu’il ne s’agit pas d’un état second, que je n’ai pas perdu la raison – c’est simplement naturel, j’ai ça au fond de moi. Je peux faire du bien à Damien sans devenir une espèce de fou hystérique, ni un drogué – sauf peut-être une sorte de damienomane. Je suis simplement chaud, tout mon corps me picote et le Diable enfonce son aiguillon dans chaque centimètre carré de ma peau. J’ai l’impression d’être un vrai petit démon, et à en juger par le plaisir que prend mon Sweetie, il a l’air d’adorer ça ! Je ne ménage pas ma peine, ma langue court sur ce pieu qui n’a connu que sa poigne depuis trop longtemps, mes mains tentent de saisir ce corps tout entier, et enfin, alors que je le sens qui se tend, il m’attrape par la taille, me retire ma friandise de la bouche et m’allonge sur le dos.
Dans le feu de l’action, il s’est légèrement éloigné de moi ; il est magnifique, grand, avec de larges épaules, son visage d’ange rivé sur la personne qu’il aime, ses yeux étincelants et ses cheveux en bataille à force d’y passer ses doigts pour contenir son plaisir. Qui eût cru qu’il puisse un jour être décoiffé ! Pas moi en tout cas, mais j’adore être celui qui lui fait cet effet. Il s’allonge sur moi, me retire mon boxer et prend mon sexe en main. Il se contente de le palper, de le faire gonfler, il sait qu’il ne doit pas trop forcer pour ne pas me faire jouir tout de suite, surtout qu’il a l’air d’en vouloir plus. Il s’allonge sur moi et nous nous embrassons longuement – nous nous embrasons aussi, avec fougue, nos deux corps brûlants ramenés à l’état de charbon ardent. Son sexe, collé contre ma jambe, n’a de cesse de pulser au rythme de son cœur, ce pendant que son gland clair, dur et gorgé déverse sa mouille sur ma peau. Il en prélève alors un peu et, avant que je ne puisse m’en apercevoir, il glisse deux doigts dans la crevasse qui sépare mes fesses et caresse ma rondelle vierge.
Un léger signale d’alarme informe mon cerveau que, vu la taille de la matraque, je risque de déguster – déjà que pour la sucer ce n’était pas une partie de plaisir, mais alors… Comment Valentin peut bien se débrouiller avec Thomas, surtout s’il est plus massif que Damien ?
– Il se détend, pour commencer, me souffle Damien.
J’ai pensé trop fort, ou alors j’ai parlé sans le vouloir. Toujours est-il que Damien, lancé et prêt à l’action, s’amuse à palper mon corps sous toutes les coutures ; il me manipule comme si j’étais son jouet en porcelaine, à la fois précieux et sensible – très sensible, puisque la sève monte déjà dans mon organe alors qu’il le tient à peine. Il touche mon corps, et j’ai l’impression que ma peau toute entière est devenue une zone érogène, même mes yeux, surtout lorsqu’ils se posent sur lui. J’ai toujours rêvé de ma première fois, mais jamais avec un garçon aussi parfait, délicat et attentionné, peut-être un peu trop contenu, malgré le désir qu’on peut lire dans ses yeux – je préfère tout de même ça à un bourrin, et le moment venu il se lâchera, je n’ai pas de doute là-dessus.
Me sentant sur le point de venir, Damien s’éloigne, et je retombe soudainement. Je suis allongé sur ses draps froissés, les cuisses écartées, nu comme un ver, avec ce mec digne d’un mannequin pour sous-vêtement, cette espèce de Steve Rogers déluré. Mon sexe pulse toujours, mais avec moins d’ardeur à présent que mon chéri s’est éloigné pour aller chercher un tube de gel et des préservatifs dans sa table de nuit. Il revient s’allonger à mes côtés et me murmure à l’oreille :
– On est pas obligé si t’as pas envie, tu sais… Si ça te fais vraiment peur, je veux pas que tu te forces pour moi.
Je le regarde. Il est tellement attentionné que j’ai du mal à y croire. Il est aussi extrêmement excité si j’en juge par son érection. Rien que de voir son pénis, j’ai d’un coup une hésitation : est-ce que ça va vraiment rentrer ? Avant même de me demander si c’est agréable ou non, j’ai des dizaines d’appréhensions qui me viennent à l’esprit, mais elles se taisent vite lorsqu’il pose ses mains rassurantes sur moi. Je l’ai dit, il me manipule comme de la porcelaine, il fera très attention, c’est certain. Il commence déjà par bien me préparer en me levant les cuisses et en me massant la rondelle. Je n’aurais jamais cru qu’on puisse éprouver autant de plaisir avec un si petit bouton de chair, et pourtant je suis obligé de plaquer mes mains sous mon bassin pour ne pas me toucher ; un fin filet de mouille claire s’étire depuis mon pénis et dégringole sur mon nombril au moment où Sweetie m’introduit son index, vite suivi de son majeur. Il me demande régulièrement si cela me convient, et je me surprends moi-même à réclamer un troisième doigt – au lieu de quoi il retire les deux précédents et estime qu’il est temps de recouvrir son arme de service avec un boyau en latex.
Il s’installe au-dessus de moi afin d’avoir un visuel direct sur mon ressenti – mon visage ne saura pas cacher ma douleur, il me connaît assez pour le savoir. De mon côté, je ne proteste pas : le missionnaire n’est peut-être pas très innovant, mais pour une première fois, j’ai besoin de voir mon chéri dans toutes sa splendeur, avec ses muscles et son beau visage rassurant. Il me soulève le bassin et m’embrasse au moment où son gland appuie sur mon entrée. Je résiste un peu au moment de l’ouverture, mais il chatouille mes tétons et me détend immédiatement. J’aimerai dire que son passage se fait sans encombre, mais je me crispe à intervalle régulier et il peine à se glisser en moi. Cependant, il fait tout son possible pour me détendre ; il me couvre de baisers, me caresse et profite de mon corps hypersensible pour me transmettre le plus de frissons possible, jusqu’à ce que je cesse de me contracter. Son odeur et sa chaleur me réconfortent et me poussent à oublier l’énorme mandrin qui se fraye un chemin dans mon cul.
– Est-ce que ça va Chaton ? me demande mon copain alors que je pousse un soupir. Je suis presqu’à fond, je peux m’arrêter là si tu veux.
– Non, je te veux… en entier… surtout pour la première fois, il faut faire ça bien…
Etonnamment, Damien ne négocie pas et il achève de me pénétrer d’un coup sec, pour ne pas prolonger ce moment peu agréable. Heureusement qu’il m’a préparé et qu’il se montre prévenant, sinon j’aurais souffert comme jamais. Or, en dépit d’une légère sensation de brûlure au niveau de l’anus, je ne ressens pas de désagrément particulier – si on exclut les vingt centimètres archi-épais qui me distendent le boyau, cela va de soi. Je m’agrippe alors aux épaules musclées de mon chéri et, d’un signe de tête, je lui fais comprendre qu’il peut s’y mettre. Il amorce alors un mouvement de retrait timide, et renfonce son sexe sur quelques centimètres seulement. Ses petits coups me font gémir, même si le plaisir n’est pas intense – je sais qu’il attend que je m’adapte à lui, et dans un murmure, il me confie que ça se fera de plus en plus vite avec le temps.
A mesure que mon fourreau prend la forme de son glaive, il met plus de fougue dans ses coups de bassin, et je comprends alors ce qu’il y a de vraiment profitable dans la sodomie : son sexe stimule les nerfs de mon rectum et m’électrise. Je me tords dans tous les sens, et il est obligé de m’attraper pour me calmer. Le plaisir me fait gémir de manière incontrôlée, les veines de mes tempes battent contre mon cerveau et tambourinent, je suis presque en transe, je m’écrase les poignets pour éviter de me toucher – je sens qu’il peut aller plus loin, plus vite, que le crescendo ne fait que commencer. Hors de question de jouir de suite, mon plaisir est sur la brèche, si je gicle, la douleur reprendra le dessus et on devra tout arrêter. Je veux me caler sur son rythme, ne pas laisser sortir la plus petite goutte de sperme tant que Damien n’aura pas lâché le sien. Je l’aime trop pour le priver de cet orgasme qu’il a tant attendu. Son torse musclé travaille sans relâche au-dessus de moi, son bassin avance son sexe et le ressort de mon corps avec délicatesse, il essaye de m’empêcher de gigoter dans tous les sens en contenant mes mouvements par des caresses sensuelles mais fermes, il sent bien que mon corps tout entier n’est qu’une boule de nerfs, par instants il se demande même si mon plaisir ne va pas trop loin, mais à chaque hésitation, il me suffit de caresser son dos puissant pour qu’il reprenne le mouvement.
Mes bonnes résolutions tombent à l’eau lorsque, accidentellement ou non, le mandrin de mon Sweetie découvre une nouvelle zone de mon anatomie, à laquelle personne n’avait encore jamais touché. Le râle qui m’échappe n’a d’égal que les quelques jets qui jaillissent de mon sexe, éclaboussent les abdos contractés de Damien et retombent sur mon ventre plat. Je tremble de partout et j’halète tandis qu’il se retire de mon corps. Je suis rouge, une pellicule de sueur me recouvre, je frissonne et le vide qu’il laisse entre mes jambes ne semble pas prêt à se refermer. Mon chéri a senti l’orgasme venir et, en quelques coups de poignet, il se termine sur mon torse afin de mêler son sperme au mien – il comprend que j’ai besoin de me rassurer avant de m’abandonner à cet état post-orgasmique. Il attrape un mouchoir, me nettoie alors que la pièce tourne autour de moi, me met sous les draps et s’y glisse. Il me prend contre lui et me couvre de baisers.
– C’est rien mon Chaton, faut pas trembler comme ça, j’ai juste touché ta prostate. Je voulais pas pour ta première fois, surtout vu comment tu réagis, mais j’ai pas fait exprès, j‘étais parti sur ma lancée… Désolé.
– Mais t’excuses pas Sweetie, c’était le meilleur moment, lui dis-je pour le rassurer.
– Je sais quel effet ça peut faire, mais j’ai jamais croisé un garçon qui soit aussi sensible, de partout en plus. Faut que je fasse attention à ne pas trop surcharger tes terminaisons nerveuses, sinon tu vas griller pendant que je te fais l’amour.
Il rigole, et je le regarde. J’ai peur qu’il ne veuille pas que ce soit intense à cause de ma réaction. Je l’attrape, l’embrasse et me blottit contre lui :
– Je veux que ce soit aussi chaud à chaque fois Damien, et pas que tu te retiennes à cause de ça. Si je suis dans cet état, c’est que j’adore ce que tu me fais, c’est bien. J’aime le sexe, je viens de le comprendre, et je veux tester pleins de choses avec toi, parce que c’est surtout toi que j’aime.
Je flotte dans une sorte d’état semi-conscient, mais je ne m’endors pas. Damien ne répond pas à me remarque, il se contente d’un « moi aussi je t’aime ». Je crois d’abord qu’il me veut pas qu’on recommence, mais je comprends ensuite qu’il attendait seulement que je retombe un peu pour qu’on discute. Alors qu’il me parle et qu’il m’explique que c’est normal d’avoir eu un peu mal pour la première fois – surtout vu son sexe – que je me suis quand même bien débrouillé et que je vais m’habituer aux sensations (mais pas trop j’espère) à force, je réalise que je n’ai pas tenu très longtemps. J’ai l’impression d’avoir eu le sexe de mon chéri en moi pendant une éternité, mais il ne s’est écoulé qu’une poignée de minutes avant que l’excitation ne soit trop forte et que je n’éjacule sans même me branler – effort que salue mon ange blond au passage. Il continue de me caresser doucement alors qu’on discute, et il m’embrasse en douceur pour me rassurer en me confiant qu’il est persuadé qu’à force, on pourrait améliorer mes performances.
– Et qui sait, peut-être qu’on va même finir par concurrencer le pervers de service, à nous deux, s’exclame-t-il en riant.
– Tu veux dire Thomas ? Parce qu’à mon avis il est en bonne voie pour embrigader Valentin. On va devoir faire face à deux obsédés.
– Oh tu sais Chaton, vu comment tu as réagi à ta première fois, ça ne me surprendrait pas que tu viennes vite en réclamer encore. J’y crois toujours pas, on dirait que tu es une zone érogène ambulante !
– C’est de ta faute, je lui rétorque, t’es trop sexy.
Nous passons un moment lové l’un contre l’autre à plaisanter ainsi. Jamais je ne me suis senti autant à ma place que lorsqu’il me prend dans ses bras, me dit qu’il m’aime et câline avec douceur. Le vide en moi se remplit à mesure qu’il m’inonde de son amour, ce pendant que l’autre vide – celui qu’il a creusé dans mon anus – se referme en douceur grâce à ses conseils. Il me rassure et me dit que je ne dois pas m’inquiéter, qu’il va prendre soin de moi et tout faire pour m’aider à travailler, à réussir mon rêve parce que je viens de le combler en acceptant de sortir avec lui. Il sourit, me fait sourire, et étonnamment je laisse les heures défiler sans me préoccuper du travail que j’ai à faire ; je sais que je vais stresser plus tard, mais à chaque fois que mon cœur s’emballe, je lève les yeux vers mon grand chéri blond, et je suis rassuré. Je l’ai lui, c’est tout ce que je pouvais demander.
Nous restons donc nus sous les draps une partie de l’après-midi, à discuter, à s’embrasser et à se caresser par moments, jusqu’à ce qu’un bruit nous fasse sursauter. Alors qu’on se regarde, surpris, une tête se glisse par l’entrebâillement de la porte après avoir frappé à la va-vite et un sourire carnassier se dessine sur le visage moqueur.
– Je sais bien que ça fait un moment que t’as pas eu de vie sexuelle Damien, et que ça doit demander du boulot de vider des couilles aussi frustrées, mais ton copain m’a promis une sortie pédagogique aujourd’hui, alors si tu pouvais arrêter de le tripoter et me l’env…
Un oreiller percute le visage de Thomas, qui opère un repli stratégique en riant aux éclats tandis que la voix de Valentin commence à le sermonner. Damien m’embrasse une dernière fois et nous nous rhabillons en échangeant des regards tantôt amusés, tantôt plus doux. Lorsque nous arrivons dans le salon, mon chéri m’embrasse une dernière fois avant d’aller chasser le rouquin du canapé pour le mettre au travail – apparemment Sweetie veut qu’il réussisse ses examens, même si à en juger par son expression, on dirait qu’il a plutôt renoncé, le pauvre Valentin. Quant à moi, je me dirige vers le grand gaillard au regard hilare. Je ne peux pas m’empêcher de rougir, et il s’amuse à me décoiffer en s’exclamant :
– Alors champion, ça fait quoi de se taper un mec qui te fait envie depuis un moment ?
– La ferme, on va au magasin, alors prends tes affaires, on va voir si tu fais toujours le malin quand il s’agit de causer anglais. Monsieur croit qu’il est le Big Boss, mais je sens que ça va être mon tour de rire bientôt…
– On verra, me rétorque-t-il en me poussant vers la porte alors que je tente de me retourner vers Damien pour lui dire au revoir.
Une fois à l’extérieur, je décide de faire preuve d’un peu de pédagogie. Thomas doit se mettre en situation pour parler la langue de Shakespeare, mais je lui laisse le droit de choisir le lieu où il va devoir s’exprimer, histoire qu’il se sente concerné par l’exercice. A l’instant où il sourit, je comprends que je n’aurais pas dû être aussi laxiste. Il m’explique qu’il veut acheter un cadeau particulier pour son bébé, et je le suis, méfiant. Lorsqu’il s’arrête devant une petite boutique aux vitres teintées, dans un coin de rue un peu sordide, je soupire. Évidemment, un sex-shop !
Je n’ai pas le temps d’hésiter, il me traîne dedans en continuant de me taquiner sur ma relation avec Damien, et avant que je n’aie le temps de réaliser, je me retrouve entouré de tout un tas d’objets dont je n’ose pas imaginer l’usage – contrairement à mon compagnon, qui circule dans les rayons avec une aisance incroyable. Il s’arrête devant les présentoirs de DVD pornographiques en commentant les sexes des acteurs sur les jaquettes (la majorité ne lui arrivant soi-disant pas à la cheville), puis va examiner les godemichets, et s’arrête enfin près des cabines d’essayage, dans un coin où sont alignés des tas de déguisements. Il en attrape un de policier et me dit en riant :
– Ça te tente de te faire arrêter par l’officier Damien, il pourrait te passer les menottes et te faire tâter sa matraque !
Par réflexe, j’attrape un costume et lui montre :
– Et toi, chiche de mettre ton bébé en feu pour jouer les pompiers ensuite ?
– C’est plutôt lui qui me pompe la lance habituellement, mais pour le faire brûler sur place, je sais m’y prendre.
Je repense à l’effet que m’a fait Damien un peu plus tôt, et je songe que lui aussi sait comment m’allumer et me mettre sur le bûcher. Thomas remarque mon trouble, et sans vraiment trop savoir pourquoi, je lui explique ce que j’ai ressenti lors de la pénétration tout en regardant d’autres déguisements. Il redevient alors un peu plus sérieux – mais pas trop non plus. Il me rassure et me dit que ce n’est pas un mal d’être aussi sensible, que Valentin aussi peut avoir des réactions incroyables quand il joue avec sa prostate, et que mon Sweetie aura probablement la même réaction quand je rentrerai en lui.
– En tout cas, ça veut dire que tu vas adorer le sexe un peu plus à chaque fois, et c’est déjà une bonne nouvelle, parce que quand ton mec se restreint, ça peut être assez frustrant, crois-moi. T’as pas idée des stratagèmes que je dois mettre en place pour le débrider, mon rouquin. Mais j’y arrive, et punaise ce que c’est bon. D’ailleurs, je vais lui prendre ça je crois, ça lui irait bien, ça fait longtemps qu’il en a pas eu un neuf.
Le grand gaillard attrape un jockstrap sur l’un des cintres et se lèche les lèvres rien qu’à imaginer son chéri dans cette tenue. C’est dingue, le voir aussi débridé, ça me détend vraiment. J’ai adoré ce que Damien m’a fait, j’assume, et je veux qu’il recommence dès qu’on en aura l’occasion, quitte à l’épuiser physiquement. Mon compagnon me met alors un sexe en plastique dans les mains, presque aussi imposant que celui de mon ange blond.
– Tiens, prends-lui ça à ton mec, si jamais t’aimes pas lui mettre la tienne ça pourra être utile.
– Parce que Damien aime… ?
– Il est versa, son trip c’est par devant et par derrière, tu crois quoi ! Eh ouais, t’as encore des choses à expérimenter avec lui !
Alors que je songe aux possibilités qui s’ouvrent devant moi, Thomas me conduit dans le rayon des lubrifiants et m’en fait acheter quelques flacons, soi-disant aphrodisiaques, puis il attrape des huiles de massages pour que son rouquin puisse caresser son corps après qu’il ait passé sa journée à faire de la mécanique. Enfin, nous prenons chacun une panoplie de costumes coquins pour pouvoir s’amuser, ainsi que quelques accessoires, le grand brun trouve même un petit déguisement de Père-Noël pour son sexe. Mon malaise est passé grâce à Thomas, et j’évolue dans la boutique avec une aisance qui semble presque le décevoir, lui qui adore m’asticoter. Il parvient tout de même à me mettre très mal à l’aise au moment de passer à la caisse, lorsqu’il demande au vieillard comment se servir d’un fleshjack ; je dois alors lui donner tout le vocabulaire tel que jerk off, very huge cock, pounding a boyfriend, making him creampie, sans oublier l’indémodable big cumshots. Le vieux caissier me regarde avec un air amusé, l’air de dire « eh bah mon p’tit gars, tu dois déguster au lit avec lui », et la plaisanterie ne prend fin que lorsque ce même homme, chauffé par tout ce que mon compagnon lui dit, nous propose d’aller tester les instruments avec lui dans une backroom. Thomas me montre alors sa maîtrise de la langue en se contentant de payer et en lui lançant dans un anglais bien articulé un « va te faire foutre, espèce de pervers, t’as pas le niveau pour encaisser de toute manière ».
Nous éclatons de rire en sortant de la boutique, des sacs dans les mains, et nous continuons de plaisanter ainsi jusqu’à ce que nous soyons rentrés à l’appartement. Nous avons presque oublié les deux garçons qui travaillent dans le salon, mais le visage renfrogné de Valentin calme vite Thomas, qui s’exclame alors d’un ton enjoué :
– Mais bon sang, Damien, ça fait plus d’une heure, arrête de le torturer avec ça !
– C’est pas de sa faute, rétorque Valentin, c’est juste que j’y comprends rien, et ça me gonfle.
Je crois que Thomas tente de rassurer maladroitement son bébé, mais je n’y prête pas attention. Damien se lève dès que j’entre dans la pièce, son visage s’illumine et il me prend dans ses bras pour m’embrasser.
– Tu vois Sweetie, lui dis-je en riant, y avait pas de raison de s’inquiéter, je me suis pas enfui, je suis rentré.
– Je sais, mais je m’inquiétais quand même. Il t’a emmené où Thomas ?
– Euh, dans un magasin, je te dirai ça plus tard, j’ai acheté des trucs pour toi d’ailleurs.
– Ah oui, fais voir !
– Ahem… plus tard, pour le moment on a surtout un peu faim avec le Big Boss, et ça ferait peut-être plaisir à Valentin de se reposer en allant cuisiner, non ? Thomas pourra le réconforter comme ça…
Le rouquin lève les yeux vers moi et semble me remercier intérieurement. Je lui dois bien ça, après tout, et s’il n’a pas envie d’étudier, c’est son droit. Le couple s’attèle donc à la préparation du repas tandis que je vais me poser sur le canapé avec Damien. Il m’apporte son ordinateur pour que je puisse travailler, étant donné que j’ai laissé mon antiquité à Hell’s Kitchen. Le sien est d’ailleurs beaucoup plus performant, et je le manipule avec précaution, de peur de ficher en l’air tous les cours que mon bel ange aux yeux verts a préparés. Il me prend contre lui et s’amuse avec son téléphone alors que je me visse des écouteurs sur les oreilles pour pouvoir reprendre mon analyse comparée des personnages entre La Princesse de Clèves et Les Contes de Canterburry.
Je travaille en paix pendant plusieurs minutes, jusqu’à ce qu’un message me parvienne. Depuis quand Thomas prend-il la peine de m’envoyer un sms quand il est dans la cuisine ? En le lisant, je comprends qu’il ne veut pas que Damien s’aperçoive de ce que je vais faire, et je lance donc la recherche dans le disque dur de Sweetie en espérant ne pas le contrarier en faisant ça. Thomas ne ficherait tout de même pas notre début de couple en l’air !
Un dossier s’ouvre sur l’écran, et je découvre ahuri mon chéri, plus jeune, allongé sur un canapé, à demi nu, en compagnie d’un Thomas plus sexy que jamais et d’un autre garçon que je suppose être le fameux Nicolas, plutôt attirant lui aussi. Des dizaines d’images défilent sous mes yeux, avec de moins en moins de vêtements. Soudain, Damien sursaute à côté de moi : il a baissé les yeux sur l’écran, et je rougis en même temps que lui.
– Thomas ! C’est toi qui lui a dit de chercher ça !
Le grand gaillard débarque dans le salon, suivi de son rouquin, qui jette un œil aux photos avec autant d’intérêt que moi.
– J’étais sûr que tu les avais gardées ! s’exclame Thomas. T’es pas si innocent au fond ! Et comme ça Matt peut profiter du spectacle.
Pour en profiter, je ne me fais pas prier, et Valentin aussi. Je constate d’ailleurs que si la musculature de Damien a pris du volume depuis ses dix-huit ans, celle de Thomas en a perdu quelque peu, ce qui ne lui va pas plus mal. Et même si ses abdos sont moins saillants, je ne peux qu’admirer le fessier de mon Sweetie, bombé à souhait, cambré sur certaines images, tandis qu’il passe sa langue sur ses lèvres de manière provocante – et on ne peut plus excitante.
– C’est quoi ça, Thomas ? demanda le rouquin avec un air légèrement coquin sur le visage.
– Ça mon bébé, c’était un délire quand on était au lycée. On s’est dit que ce serait marrant de faire un calendrier sexy et de le vendre. On retirait un peu plus de fringue à chaque mois, et même si on l’a jamais édité, on a fait toutes les photos nécessaires pour. Matt, avance jusqu’en décembre, le spectacle devrait te plaire…
Avant que Damien et Valentin n’aient le temps de me retenir, j’appuie sur les touches et me retrouve face à un Thomas en tenue de naissance, avec seulement une raquette devant les parties – et encore, les grilles ne cachent pas grand-chose de son anatomie généreuse. Il joue d’ailleurs avec deux balles de tennis, de manière plus que suggestive. Un petit couinement derrière moi m’indique que le rouquin apprécie ce qu’il voit, et que Thomas vient de lui coller une main dans un endroit peu orthodoxe. Sur la suivante, c’est un ballon de rugby qui lui sert de cache-sexe, sans parler des quelques anciens coéquipiers du brun qui font tomber le maillot, le pantalon et le boxer ; puis c’est au tour de ce Nicolas, nu, une moue tentatrice qui lui tord les lèvres, un short de foot froissé posé sur son appareil génital. Et enfin, alors qu’il s’agite à côté de moi, on en vient à mon Sweetie. Je durcis instantanément en le voyant allongé sur un fauteuil, son corps parfait recouvert d’un drap de satin, ou son bel engin dissimulé par un petit coussin rouge. Quelque soit la position, son regard semble prendre possession de l’objectif, et cette sorcellerie m’hypnotise presque.
J’entends à peine le « Thomas, j’ai faim… » de Valentin, prononcé sur un ton sans équivoque, et j’ignore la réponse du grand gaillard, qui l’attrape en lançant apparemment un rapide « on va manger dans la chambre, j’ai des trucs à te faire tester mon bébé, je t’ai acheté des jouets, tu vas voir. » De mon côté, je reste à contempler les photos de Damien jusqu’à ce qu’il pose une main sur mon épaule et me murmure :
– Viens manger Chaton, ça va refroidir.
Il ne prononce plus un mot jusqu’à ce que nous arrivions au dessert. Il rougit à chaque fois que je le regarde, et alors que je termine mon île flottante, je me décide enfin à lui lancer :
– Tu sais chéri, t’as pas à avoir honte de ton corps, t’étais très beau sur ces photos, même si t’es encore plus sexy aujourd’hui.
Je l’embrasse sur le front tout en commençant à débarrasser puis, une fois la vaisselle dans l’évier, je viens m’asseoir sur ses genoux. Je l’embrasse tendrement avant de lui demander :
– Qu’est-ce qui ne va pas ? Pourquoi tu te tortures la cervelle comme ça ? C’est à cause des photos ?
Un sourire mélancolique se dessine sur le visage de mon ange, et il secoue la tête :
– On a fait ça quand on était jeune, et ça fait du bien de retrouver des vieux souvenirs des fois. Ce n’est pas ça, c’est juste qu’avant qu’on se pose sur le canapé toi et moi, j’ai trouvé ça dans les affaires de Valentin.
Damien sort un papier de sa poche et me le tend. Je ne comprends pas un traître mot du jargon scientifique qui est inscrit sur la copie, mais je n’en ai pas besoin : le F marqué à l’encre rouge me suffit. La pire note que l’on puisse décrocher dans le système scolaire américain, et pour moi qui aie une peur viscérale des B, c’est un cauchemar incarné.
– Je me rends bien compte qu’il fait semblant d’étudier dans ma matière pour me faire plaisir, m’explique Sweetie, mais c’est évident qu’il ne fait plus rien dans les autres cours…
– Et alors ?
– Ses parents comptent sur moi pour…
Je le coupe :
– Ce que ses parents veulent n’a aucune importance Damien. Ce qui compte, c’est ce qu’il veut faire de sa vie. S’il ne veut pas continuer, tu ne devrais pas l’y obliger. Il sait que Thomas le soutiendra dans sa décision, et je suis prêt à parier que ce dernier est déjà au courant. Mais il lui faut aussi ton appui. On ne peut pas obliger quelqu’un à faire quelque chose qu’il n’aime pas, c’est nécessairement contre-productif.
Mes mots mettent un instant à parvenir au cerveau de mon copain, qui acquiesce lentement. Il lève soudain les yeux vers moi en souriant :
– Tu as raison mon petit Yoda ! Mais y a juste un truc qui me perturbe ?
– Quoi ?
– C’est normal que je te trouve incroyablement mignon quand tu es sérieux ?
Toujours assis sur ses genoux, je sens la toile de son pantalon qui se tend lentement mais sûrement. L’esprit encore plein de ce que j’ai vu sur l’ordinateur, j’attrape les rebords de son t-shirt et je le lui retire lentement pour pouvoir effleurer sa peau satinée au passage. Il m’embrasse et me soulève pour me conduire dans la chambre. Après cette journée, je n’ai pas envie de remettre ça dans ses draps, et je préfère l’entraîner dans la salle de bain – le genre d’endroit où on peut se laver tout en faisant des cochonneries.
Alors que l’eau chaude commence à ruisseler sur nos deux corps, je frotte le sien en le badigeonnant consciencieusement avec son gel douche au lait d’amande. J’adore voir durcir ses tétons lorsque je passe dessus, et l’entendre gémir quand j’embrasse le creux de son cou, juste sous sa pomme d’Adam. Son érection est on ne peut plus visible, et je saisis son pieu pour le frotter dans un mouvement lascif de va-et-vient qui lui arrache de petits grognements.
– Tu veux vraiment recommencer ? me demande-t-il en connaissant déjà la réponse.
Je suis tout aussi dur que lui, mais je lui interdis de me toucher, sinon il risque de me faire venir trop rapidement. A la place, je joue avec son anatomie sculpturale, je m’amuse avec ses bourses, mais je ne fais rien pour aller prendre son instrument en bouche : après ma conversation avec Thomas, j’ai une toute autre idée en tête. Quand je suis persuadé que Damien est assez chaud pour se laisser manipuler sans protester, je prétexte le besoin de lui laver le dos pour passer derrière et après quelques frottements dans le bas des reins, je m’agenouille pour caresser ses merveilleuses fesses bombées.
– Il te plait à ce point mon cucul ? me demande-t-il en constatant que je m’attarde dessus.
Je vois les épais filets de mouille qui s’écoulent de son méat, et je lâche un « t’as pas idée » en écartant les hémisphères pour aller chercher la petite rondelle claire. A présent qu’elle est bien propre et qu’elle sent bon le shampooing, je n’ai aucune mal à passer ma langue dessus ; comme pour notre première fois, les gestes me viennent instinctivement, et la pointe de mon muscle fait rapidement monter mon Sweetie dans les aigus. Il semble aux anges lorsqu’il s’aperçoit que je peux lui faire tout ce qu’il désire, sans se préoccuper d’histoire d’actif ou de passif. Alors, voyant son état, je décide assez vite de le tenir au bout de mes doigts et j’insère mes phalanges dans son rectum très légèrement dilaté. Il se plaque de lui-même contre la vitre de la cabine de douche et râle si fort que je n’en reviens pas de lui faire autant d’effets. Ses cheveux lui tombent devant les yeux, ses muscles prennent du volume et, le moment venu, il m’intime l’ordre de retirer mes doigts. Il attrape son jean à tâtons et me tend l’un de ses préservatifs – il est prévoyant apparemment.
J’enfile le boyau de latex en craignant qu’il soit trop grand pour moi, mais je m’aperçois vite que je peux rivaliser avec mon chéri, bien que la sienne soit un peu plus épaisse et bénéficie d’un ou deux centimètres supplémentaires. Alors, sans que je ne lui demande rien, Damien pose ses mains contre le carrelage froid et cambre ses reins pour mettre son splendide fessier à ma disposition. J’ai d’abord peur de lui faire mal, mais il encaisse plus aisément mon sexe que je ne l’ai fait avec le sien plus tôt dans la journée. Il gémit, se cambre davantage et son anus se ventouse presque à mon pénis pour l’attirer en lui. Il prend alors l’initiative et s’empale de lui-même sur ma longueur. J’attrape son torse musclé et caresse sa peau. Je suis tellement à l’étroit dans son rectum que le plaisir me comprime la verge. Damien fait jouer ses sphincters et j’entrecoupe alors ses « c’est trop bon » et « ça fait trop longtemps » de petits cris nettement moins virils. Encore une fois je ne tiens pas très longtemps, mais j’ai la fierté de le faire venir en même temps que moi – même si c’est uniquement parce que je me suis agrippé à sa tige et que je l’ai branlé comme un fou furieux jusqu’à ce qu’il projette ses épais jets blancs contre les parois. Rien que de le voir éjaculer, ça me redonne un peu de vigueur, et je continue de lui rentrer et sortir mon sexe pendant quelques ultimes instants, histoire de lui arracher encore quelques cris.
Lorsque je me retire, son visage est aussi empourpré que le mien et, cédant à une impulsion, il m’attrape, m’enveloppe dans ses bras et me plaque presque contre le mur le plus proche pour m’embrasser.
– C’est génial chaton ! Dis-moi que t’as apprécié toi aussi, que tu voudras bien recommencer !
Lorsque je lui confirme qu’il m’a bien rendu versa, je vois le bonheur dans ses yeux. C’est donc un homme heureux qui m’aide à nettoyer notre bazar avant de me sécher et de me conduire dans son lit pour que je me blottisse contre son corps nu. Là, au chaud, j’utilise les battements de son cœur amoureux comme une berceuse que je veux pouvoir écouter jusqu’à la fin de mes jours.
* * *
"Aucune reproduction, même partielle, autres que celles prévues à l'article L 122-5 du code de la propriété intellectuelle, ne peut être faite de cette œuvre sans l'autorisation expresse de l'auteur"
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Laissez-nous votre avis !