Frenchies in a New World - Chapitre 16

Chapitre 16 - Damien



    “Le blond était incroyable, des cheveux dorés, les yeux bleus-verts, un corps de folie. Il s’est assis dans l'amphithéâtre, a sorti son trieur pour prendre des notes, ses belles mains serrée autour d’un stylo argenté.”

    – Et après ?

    Je regarde le rouquin dans les bras de Thomas qui fouille sa mémoire à la recherche des détails de son rêve.

    – Je me souviens juste que le brun aux reflets roux dont j’ai déjà rêvé avait des lunettes, et qu’il sautait de la rangée du dessus pour s’installer à son aise à côté de lui, empêchant une fille de se mettre à côté du blond.

    – J’adore tes rêves mon bébé. T’imagine si c’est prémonitoire ? J’ai toujours dit que j’ai un magicien en petit copain, rien que comment tu nous as ensorcelé !

    Je rigole doucement, et vois mon Chaton qui toussote, légèrement jaloux. Je l’attrape et le prends dans mes bras. S’il y en a un qui ensorcèle encore plus que le rouquin, c’est bien ce petit blondinet. Même s’il faut avouer que le rouquin a un charme apaisant qui fonctionne parfaitement, à voir comment ce cher Thomas est calmé. Par contre, le seul qui détend le rouquin quand Thomas n’y arrive pas, c’est moi. Étrange comment se forment les liens… Et même si mon amour et mon désir vont à Matt, je suis bien trop accroché aux deux autres pour les perdres. Mais pour le moment je laisse mon coeur battre la chamade en faisant courir mes lèvres sur la peau tendre de mon mec.

    Mais notre gentil lourdaud de service a l’air d’avoir envie de nous taquiner :

    – Plutôt que faire un câlin à deux on pourrait faire à quatre ? Tu veux pas me faire un câlin Matt ?

    – Valentin, ton mec était comme ça avant ou pas?

    Le rouquin réfléchit quelques secondes et prend le parti de charrier son mec.

    – Non, il a toujours été comme ça, sauf que quand il réclame un câlin, en vrai…

    – Ahlala, c’est sûr que quand on a autant de longueur entre les jambes, le sang peut pas irriguer le cerveau en même temps.

    – Eeeeh ! C’est pas vrai ! J’aime tes calins bébé !

    Matt les regarde alors que Valentin s’amuse avec son mec.

    – Pouet pouet ! Tu bandes déjà, espèce de pervers !

    – C’est pas pour ça que je veux pas juste te prendre dans mes bras ! Et j’ai pas rien dans la tête c’est pas vrai…

    Le brun se met à bouder, et son bébé s’occupe de lui faire retrouver le sourire - ce qui ne met pas longtemps, on sait tous que l’on se moque gentiment les uns des autres.

    Après le petit-déjeuner, quand j’évoque avec Matt ce que nous pouvons faire pour notre soirée de réveillon, j’apprends que Mémé Weed a annulé. Vu les tonnes d’objets chez elle, je comprends qu’elle ne veuille pas risquer d’inviter deux couples avec un grand maladroit dans chaque ! En remplacement, pourquoi ne pas aller à la fête foraine prêt de Time Square, et se retrouver sur la grande place pour s’embrasser à minuit pile ? Je trouve cela tellement romantique, je supplie Matt du regard. Il accepte immédiatement, et fait remarquer que même si nous y allons en amoureux, cette sortie romantique peut aussi plaire à nos deux colocataires. Sans aucun doute, mais je n’ai pas envie d’aller les déranger pour le moment; Thomas finit vraiment par obtenir de son chéri tout ce qu’il veut !

    Le mien… il essaie :

    – Dis Sweetie ?

    – Oui mon Chaton ?

    – Je sais qu’on est depuis peu de temps en couple, mais on a l’air bien partis ensemble. Et moi… j’ai jamais fait de test. Est-ce que tu veux bien m’accompagner, comme ça tu en fais un en même temps.

    – Déjà ? Pourquoi tu veux faire un test, on s’est toujours protégé Chaton.

    – Mais justement, on pourrait enlever la protection entre nous, être vraiment tout contre l’autre… tu ne veux pas ?

    Je me racle la gorge. Voilà qu’on tombe pile sur ce qui fait que je me suis toujours surprotégé, même pour une simple pipe, quand je ne suis pas certain pour le garçon. Et qui a limité aussi mon nombre de conquêtes. J’aurais dû me douter qu’un mec si parfait que lui, surtout vu comment on est accrochés, penserait rapidement à ôter les capotes, pas comme un autre… C’est plutôt bon signe pour notre couple. Mais je ne peux pas lui dire que je ne suis pas si parfait qu’il le croit. J’élude donc un peu la question, pour gagner du temps :

    – Oui il faudra le faire. Mais il faut prendre rendez-vous quand c’est pour deux, c’est plus simple.

    – D’accord Sweetie !

    Il m’embrasse, tout content que je lui dise oui, alors que mon estomac se noue. J’ai l’impression de lui avoir menti, je suis vraiment horrible…

    Et puisque les deux autre ne semblent pas encore avoir fini, il se met sur mes genoux et l’embrassade devient plus intense. Je me laisse porter par ses lèvres douces, ses mains qui passent sous mes vêtements. Encore sous le coup de la culpabilité, je mets un peu de temps à chauffer. Il faut qu’il m’attire dans la chambre, se déshabille et m’attende sur le lit pour que le désir prenne le dessus. Qu’est-ce qu’il est beau… Je me perds dans ses yeux bleus et me colle à lui. Ma peau nue le réchauffe, il cesse de frissonner. J’entre en transe, son bonheur m’importe plus que tout, son plaisir aussi. Je dévore sa peau de baisers et ondule du bassin, ce qui frotte nos sexes turgescents. Mes mains glissent le long de ses bras, sur ses côtes, alors que ma langue valse entre son cou et ses tétons. Je saisis nos deux branches raides sans en faire le tour et commence à les branler ensemble, stimule nos bourgeons roses l’un contre l’autre. J’attrape ses lèvres et tête sa langue lorsqu’elle vient dans ma bouche, et jouis très rapidement sous la surprise de ses mains fraîches, l’une stimulant mes tétons pointus et l’autre ayant glissé un doigt dans mon intimité.

    Il me retourne et je me laisse faire, le souffle court. Il s’assoit pile sur mon pieu qui n’est pas encore en train de dégonfler et s’astique le manche en récupérant les longues traînées blanches qui décorent son torse. Son regard coquin pourrait presque me faire remonter, mais à priori il a plutôt décidé à son tour de me couvrir de son jus viril. Le mouvement accélère et rapidement je me prends une quantité impressionnante. Lui aussi semble se surprendre, puisqu’il conclut, après m’avoir embrassé et mélangé nos fluides en plaquant nos torses :

    – Ouf ! Je n’en reviens pas de comment tu m’excites. C’est l’effet d’avoir un chéri mannequin tu penses ?

    Je ne peux m’empêcher de rire.

    – Je ne suis pas un mannequin voyons ! Mais toi aussi tu me fais énormément d’effet.

    – Je t’aime Sweetie…

    – Moi aussi mon Chaton.

    Alors que l’on commence à somnoler, un espèce de petit miaulement résonne près de nous, et nous regardons Cuddle qui nous observe, avant de venir se poser sur ma clavicule, contre l’épaule de Matt.

    – Couvre-nous Sweetie, s’il te plaît; je ne veux pas qu’il nous voit nus.

    – Hein, mais pourquoi ?

    – On se promène pas nu devant notre enfant ! D’ailleurs la prochaine fois on ferme bien la porte pour ne pas qu’il rentre dans la pièce.

    J’éclate de rire. Je ne peux pas m’en empêcher.

    – Tu as peur de le choquer ? Ou qu’il se demande pourquoi on perd nos poils qui changent de couleur tous les jours ?

    Je le vois réfléchir à un argument, qu’il ne trouvera pas. Il ne veut pas, “parce que”. J’accepte en souriant et serre mon chéri contre moi. Par amour, on accepte vraiment tout. Ceci dit, ça peut être amusant : j’imagine déjà confier le petit chat à Valentin quand Matt et moi voulons faire des choses. Thomas serait ravi ! Il est jaloux de la manière dont son bébé devient gaga et l’oublie totalement, ce qui nous fait beaucoup rire avec mon Chaton.

    Toujours est-il que le petit Cuddle s’est soudainement mis à miauler. Matt bondit, saisi sa petite boule de poil et l’emmène en même temps qu’un boxer dans la salle de bain. Je m’habille et le suis.

    – Depuis quand tu parles le chat toi ? Comment tu savais que c’était ce qu’il voulait dire ?

    Nous applaudissons le petit chat dans sa litière.

    – Ben, en fait la dernière fois qu’il a fait ce petit miaulement comme ça, il était sur les genoux de Valentin… et lui a fait pipi dessus ! Ça sert de leçon. Puis surtout, les animaux parlent, il faut juste apprendre pour les comprendre.

    Comme pour confirmer ses dires, le petit chat vient se frotter à lui, et il le ramasse dans une de ses mains.

    – Mais oui c’est bien mon petit Cuddle ! Tu fais le grand chat !

    Je taquine mon chéri :

    – Il faut qu’on lui apprenne à faire dans les WC directement, ça serait encore mieux.

    – Mais non, il a sa litière c’est bon.

    Je vais mettre Valentin dans le coup, je suis certain qu’il sera de mon avis. Et c’est certain que Peter voudra mettre ça sur son réseau social quand il le verra ! Déjà qu’il a pris des photos de notre petite bête - et eu des tas de like, ce qui l’a fait essayer de nous convaincre de créer un profil pour notre bestiole, sans succès - ça l’amusera encore plus.

    Je retrouve le rouquin dans la cuisine pour lui exposer mon plan, qu’il approuve immédiatement. Par contre il faudra mettre le rouleau dans l’autre sens pour ne pas que Cuddle le déroule pour s’amuser. Matt nous rejoint à ce moment et nous changeons de sujet, à savoir la sortie du jour. Sortir tous les quatre ravit mon frère, surtout qu’il n’a jamais été dans une fête foraine. Matt est surpris, moi non, Thomas quant à lui est amusé de faire encore une nouvelle “première fois” avec son bébé.

    – Et sinon Valentin, qu’est-ce qu’on mange ce midi ?

    – Croissants au jambon et gratin de chou-fleur, Matt. Tu aimes tout ? Ou je te fais un plat à part?

    – Non, non, ne t’en fais pas je vais tout manger !

    – Il faut me dire si tu n’aimes pas un truc, ce n’est pas un problème, je peux faire autre chose ! Owen n’aime pas la muscade, ni le chou-fleur.

    – Mon frère est chiant, il faisait pas le difficile à la maison. Enfin c’était soit tu manges, soit tu te prends un coup de fourchette sur la main. Et pas avec le plat de la fourchette…

    – Mais il a droit aussi de ne pas aimer ! Je vais faire des tomates à la provençale, elles commencent à s’abimer. Il y en aura assez pour tout le monde, et sinon on aura un reste.

    Thomas m’attire dans le salon alors que je vois Matt qui parle au rouquin.

    – Dis, je… j’ai un service à te demander. Tu veux bien surveiller mon frère quand il est à la maison? Je veux pas qu’il s’approche trop de Valentin.

    – Mais t’es jaloux ?

    – Oui. Je connais mon frère, il est moins… brut que moi. Je veux pas perdre mon amour.

    – Ne t’en fais pas, il t’aime trop pour te quitter, surtout pour un mec plus vieux que toi. Ton frère n’est pas mieux, c’est toi qui a obtenu le coeur du rouquin. Tu en fais ce que tu veux quand tu lui montres que tu l’aimes, et c’est le cas. Il n’ira pas ailleurs.

    Le brun semble rassuré par mes mots. Puis son frère débarque dans le salon et se rend dans la cuisine en sous-vêtement, nous l’entendons dire bonjour à nos deux copains. Je serre les dents. Ouais, je comprends à la fois Matt et Thomas quand il s’agit d’un autre mec - très sexy - qui est dans les parages. Tels deux coqs possessifs, nous revenons dans le petit espace.

    – Owen ! Tu fais suer ! On mange bientôt, te goinfre pas ! Et pique pas tous les croissants, j’en ai besoin de trois par personne !

    Mon frère jette un regard désespéré à son chéri qui ôte le plateau des pattes de son frangin. Bon, s’il l’agace, c’est un bon point pour Thomas.

    Les deux bruns suivent du regard les gestes du rouquin qui rempli de béchamel, de fromage, puis place le jambon dans les viennoiseries, avant d’enfourner le tout. Son fessier bombé qui se tend quand il met le plat au four entraîne un silence tel qu’il marmonne “bah quoi” quand il se retourne. Matt ricane :

    – Je crois que Big Boss a encore un problème d’irrigation.

    Owen se lève, une érection au moins aussi proéminente que Thomas entre les cuisses et passe juste à côté du rouquin qui s’écarte en rougissant. Il prend dans le frigo la bouteille de jus d’orange et mélange dedans une poudre protéinée. Il replace son sexe et quitte la cuisine.

    – Ton frère se croit un peu trop comme chez lui Thomas. Ok on est une colocation, mais il ne faut pas déconner.

    – Je m’excuse Valentin. Je vais pas laisser mes suppléments ici si tu veux. Et m’habiller.

    La voix d’Owen résonne dans le salon. Il vient chercher son pot et repart dans la troisième chambre. Matt et moi soupirons en nous regardant. Pas toujours évident la cohabitation !

    Une fois le repas terminé - et que la boîte de reste est pour deux personnes tout juste - nous décidons de faire une petite marche digestive avant de nous rendre près de Time square; un petite bataille de boules de neige dans Central Park est tout à fait indiqué pour ressouder nos liens, les équipes changeant régulièrement d’alliance en fonction d’un tir raté ! Le belvédère de Cop Cot est le lieu parfait pour nous amuser, tourner et esquiver les boules, lancées avec une précision redoutable quand il s’agit de Thomas. Nous nous éloignons alors qu’un couple semble outré que nous perturbions ce lieu souvent utilisé pour les mariages, copie des structures qui ornaient l’endroit avant qu’il ne devienne un parc. De toute façon, évitons de nous tremper ! Nous n’avons pas prévu de rentrer nous changer.

    Nous passons donc dans la rue, bien couverts, le long des boutiques, sous le regard suspicieux de Matt qui se demande encore ce que je vais lui trouver. J’ai déjà refait sa garde-robe complète, surtout pour l’hiver, histoire qu’il n’ait pas froid. Et pour éviter trop de protestation, j’ai même réussi à négocier, lui prouvant que les vêtements devenus trop petits de notre rouquin préféré étaient un peu trop grands pour lui… Il a fini par accepter des achats, non sans protester et voulant que j’attende les soldes. Or, nous sommes maintenant pile dedans… Et ce n’est même pas moi qui lance le sujet pour dépenser notre argent pour lui :

    – Dit, mon p’tit ami, tu ne voudrais pas qu’on te fasse un costume sur mesure ? On en a tous un. Voire plusieurs, ajoute le brun en regardant son mec, et donc il t’en faut un aussi. Quelques chemises aussi, des pantalons à ta taille. En plus, il faut profiter de la présence de notre super relooker !

    Je vois Matt soupirer, même s’il est en même temps partagé.

    – Oui il m’en faudra un pour passer devant le jury et valider mon diplôme. Mais j’ai déjà plein de vêtements, dont certains sur-mesure…

    – Et ils te vont super bien mon Chaton.

    – Tu n’es pas objectif Sweetie.

    Thomas part dans un grand éclat de rire :

    – Aies un peu confiance en toi Matt ! Bien sûr qu’il est objectif, même s’il est amoureux. Hein bébé ?

    – Oui, ils sont très bien accordés, nos blondinets !

    Matt proteste :

    – Et vous aussi vous l’êtes, même si vous n’avez pas non plus un avis objectif !

    Bref, on ne s’en sort jamais. Nous entrons tout de même chez notre fournisseur favori; dans la boutique vide, le vendeur s’enquiert de notre besoin, mais devant le peu d’enthousiasme de Matt, il prend uniquement ses mesures pour ajouter sa fiche client aux nôtres, et nous donne le catalogue. Je sens que je vais l’ouvrir d’abord pour coller des petites étiquettes sur tous les prix affichés.

    Valentin profite de notre passage dans ce magasin pour regarder les soldes et nous finissons par tous acheter quelque chose, ce qui nous oblige à repasser à l’appartement. Une fois ressorti, Matt interdit au rouquin de lorgner les vitrines, mais nous évitons toute tentation en prenant le métro pour arriver face à l’entrée de la fête.

Tout est fait pour tenter de dépenser au maximum, entre les jeux où l’on gagne peu - que ce soit des jeux de tirs, de mémoire, de chance ou d’adresse - et les stands de nourriture. Nous commençons par nous séparer, le rouquin s’émerveillant comme un enfant et déjà parti vers je ne sais quel manège. Je reste avec Matt, soupire des enfants surexcités et braillards.

– Bah quoi, tu ,’aimes pas les enfants ?

– Pas quand ils sont comme ça… regardes ces sales gosses mal éduqués !

Je pointe quelques enfants qui sont en train de piquer une crise pour réclamer je ne sais quoi à leur parent.

– Ils ont peut-être un papa qui dit oui à tout, comme quand je te demande un truc.

– C’est différent, tu me demandes pas n’importe quoi !

Je vois qu’il se moque de moi, alors je l’attrape pour l’embrasser et le chatouiller. Vengeance !

Je me laisse ensuite entraîner par ses envies, rigole tout autant que lui de nos activités, jusqu’à être tranquillement dans la grande roue, côte-à-côte dans un petite bulle, presque coupée du monde. J’ai les yeux fermés, je profite de la délicieuse odeur de mon petit ange blond, jusqu’à ce qu’il dise une phrase qui m’interpelle :

– Oh, t’as vu, le couple juste devant se tripote ! Devine c’est qui !

J’ouvre rapidement les yeux, je sais que pour voir ses voisins dans ce type de manège c’est parfois à la seconde. Mais c’est pas possible, ils sont terribles. J’envoie un message aux deux pour qu’ils se calment, et nous les retrouvons en bas.

– Dis, Valentin, c’est osé ce que tu fais !

– Je n’ai pas arrêté de lui dire non ! Bon ok, je me laissais faire et mes non n’étaient pas convaincant… mais regarde ce qu’il m’a gagné au chamboule-tout !

 Fouillant dans sa sacoche, nous voyons les photos prises aux moments effrayants dans le train fantôme, avec un Thomas hilare et son rouquin accroché à lui, puis il sort un petit nounours.

– Oh, quel immense prix !

– Le mec triche, on ne dirait pas mais y a une espèce de soufflerie qui fait dévier les balles. Il les a balancé tellement fort que le mec a été obligé de nous laisser choisir un cadeau. C’était le plus mignon celui-là ! Je le mettrais dans ma voiture.

– Et tu vas l’appeler comment ton nounours mon bébé ?

– C’est pas un nounours, c’est Juju !

Je rigole au souvenir de cette petite référence, le rouquin faisant en plus bouger la petite peluche.

La nuit tombée apporte avec elle un peu plus de fraîcheur et bientôt l’heure d’un repas. Pour nous remettre de nos activités licites, nous jetons notre dévolu sur un confiseur un peu plus authentique que les vendeurs de barbe à papa et autre pommes d’amour sucrées. Qui une gaufre, une crêpe, les deux, des beignets à partager, un chocolat chaud délicieusement sirupeux, nous faisons patienter notre estomac et visitons simplement le parc, puis allons nous réchauffer dans l’un des nombreux restaurants proche de Time Square.

Nous choisissons une espèce de brasserie au style un peu authentique, un peu bondée mais ayant encore un peu de places pour quatre couverts, en appliquant comme toujours le “plus la carte est raisonnable et pas immense, plus les plats ont de chance d’être bons et préparés maison”, avec réussite encore une fois. Les menus sont bons dans la petite brasserie irlandaise, et le brun se laisse même tenter par une bière, qui se révèlera être offerte par la maison, comme toutes nos boissons. Je crois que notre faux lutin irlandais a plu au barman, à moins que ce soit son copain à qui le serveur tentait de faire du charme. Ils nous portent un même toast au moment de partir en nous proposant de revenir. Comme quoi, l’alcool ne rend pas toujours mauvais, tant qu’il est consommé modérément ! Par contre, si nous y retournons, j’espère que ce ne sera pas gênant. Peut-être qu’ils sont juste plus ouverts d’esprit que la normale ?

Sans nous poser de question, nous rejoignons le croisement des avenues où se pressent déjà de nombreux couples. Le grand écran passe un film, retransmis sur certains autres autour, entre les publicités et les décomptes. Plus qu’une demi-heure avant la nouvelle année, qui a déjà eu lieu en France depuis six heures environ. Chacun y va de sa petite occupation, Valentin répond aux messages de Peter et surtout à sa mère, je rédige un petit mot pour mes parents avant de me concentrer sur le magnifique mec qui m’accompagne. J’ai envie de le dévorer sur place, il est si beau, tout contre moi. Il n’a pas froid, entre ma chaleur et celle qui irradie de Thomas, juste à nos côtés.

Dans le film, une petite musique romantique résonne, et nous suivons doucement le rythme, sur un espèce de slow langoureux où nous piétinons sur place. Matt marmonne que certains en profitent pour se rapprocher un peu plus, je vois qu’il est jaloux que Thomas se laisse tripoter par son bébé. Ce dernier se justifie :

– J’ai oublié mes gants, j’ai les mains gelées !

Nous rigolons doucement, et je fais glisser les belles mains fines de mon chéri hors du tissu qui les couvre pour les passer sur ma taille. Ouah, les siennes aussi sont fraîches, malgré la protection ! Mais c’est agréable, mon entrejambe prend un peu de volume dans mon pantalon. Avec les couches de tissu, il ne s’en rend pas compte, et nous restons à nous regarder les yeux dans les yeux.

Les minutes s’écoulent à toute allure et déjà la foule s’écrie :

– Five, four, three, two, one… Happy new year !

Je prends une grande inspiration et je fonce sur les lèvres de Matt. Notre baiser est aussi intense que lorsque nous sommes seuls, dans un lit. Nos lèvres se mouvent, nos langues se rencontrent, c’est intense et délicieux. On est loin des timides baisers qu’il me faisait au début, innocent des délices de la chair. Il sait que j’adore ça et y met du plaisir, il me rend encore plus affamé de lui. Bordel, qu’est-ce que je l’aime !

– Et le bonne année, mes best french friends !

– C’est LA bonne année, Peter !

Le rouquin se tourne vers les deux qui nous rejoignent dans le creux à travers la foule.

– Ta maman va être sooo happy de te voir rouler une pelle avec le feu d’artifice au dessus de vos têtes ! Regardes ça c’est amazing !

– Mais tu vas pas arrêter de stalker mon quotidien pour que tes fans zieutent !

– Qu’est-ce que ça veut dire “zieutent” ?

– Regarder, dans le sens curieux !

– Oh, okay ! Mais si tu faisais toi-même ces photos pour ta maman je ne serai pas obligé !

C’est le moment que choisit Charlie pour se moquer et dire que son copain est tout aussi accro à ces applis qu’au sexe. Nous rions alors que la foule commence à se disperser. Les deux amoureux nous proposent de les rejoindre dans un bar - qui se révèle être la brasserie où nous avons mangé - mais nous déclinons. Nous avons, je pense, tous une autre idée en tête : continuer à approfondir un peu plus notre rapprochement.

Avant de nous séparer, le rouquin demande à voir les clichés. Peter nous montre alors le feu d’artifice, mais surtout les trois photos qu’il a prise de nous. Matt rougit de se voir si passionné. Je lui caresse le dos, rassurant, et m’approche de son oreille.

– I love you.

– I love you too, Sweetie, so much.



* * *


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